DIGITALOVA

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Les balades en voitures ont toujours eu un effet apaisant sur moi et ma conscience. Quand j'étais ado mon grand frère m'emmenait toujours dans sa voiture pour calmer ses nerfs, il enfilait sa veste pendant que maman lui hurlait qu'il n'aurait aucun avenir, et il m'ordonnait de le suivre. Parfois il roulait trop vite, parfois il roulait ivre, parfois en étant stone. Maintenant c'est moi qui tiens le volant, et je comprends pourquoi il aimait conduire lorsqu'il était énervé. La vitesse et l'adrénaline me vident la tête. Luji roule un joint à côté de moi et fredonne la musique qu'il a lui-même mise. Je ne sais pas depuis combien de temps on roule, ni où nous sommes. Le paysage à ma droite m'interpelle et je décide alors de me garer ici. Aucun de nous deux ne sors de la voiture, on observe juste. Il y a un lac juste devant nous avec de grands arbres éclairés seulement par un lampadaire en mauvais état. Pas un bruit ne se fait entendre, et comme pour briser ce silence assourdissant, Lucas monte le son et bouge sa tête de droite à gauche à l'entente de la musique qui passe. On se détache et on s'assoit de manière plus confortable. Mon unique passager attrape un briquet qui traînait sûrement dans ma voiture et allume le joint. 

Je ferme les yeux quelques instants et le froid viens caresser mon visage lorsque Luji ouvre la fenêtre de son côté. Mes paupières se rouvrent et il me tend le joint que je glisse entre mes lèvres. 

" - Ca faisait un moment hein.. il s'exclame

- Qu'on avait pas fumé ? Tu déconnes mec!

- Mais non, que tu m'avais pas appelé pour faire un tour.

- Ouais, je pensais que ça allait plus m'arriver. J'en ai marre en ce moment.j'avale ma salive avec difficulté J'ai cru qu'elle allait briser ma routine Lucas. 

- C'est une gamine mec, elle doit sûrement pas savoir comment s'y prendre. Ou alors elle a regretté de t'avoir embrassé.

- Je la vois mal regretter quelque chose, je rigole sarcastiquement

- Les femmes sont des sorcières Foda... En quelques jours elles te rendent accro et elles savent très bien que jamais tu les oublieras. C'est cruel hein."

Je rigole doucement et lui passe le joint comme pour lui dire de se taire. Malheureusement il a pas totalement tort. Elle a réussi à créer un manque alors que je la connais même pas. Mais elle m'occupait, pour une fois que je faisais autre chose de mes soirées que rester isolé. Pour une fois que je m'entendais avec quelqu'un d'extérieur à la bande. Lucas a raison, c'est une gamine, juste très particulière. Mais attachante. Je réfléchis trop quand je suis sous beuh. 

" - Ca va mieux avec ta meuf toi ? Je demande

- Mon ex. J'ai débarqué à son appart dans la nuit complètement défoncé et je lui ai dit à quel point je l'aimais et à quel point j'ai fait le con.  Elle m'a poussé hors de son appart en me répétant que j'étais irresponsable et que de toutes façons l'amour ça dure pas toute la vie. Je crois que moi aussi je devrais me mettre à conduire quand j'ai le mort."

Lucas et moi on se connait depuis le lycée, et tout le monde le prend pour le mec froid et distant qui n'éprouve ni haine ni amour. Il est tout le contraire. Quand il aime une personne, il est méconnaissable. Il aurait donné tout l'or du monde à cette fille-là s'il le fallait. Je lui adresse un sourire plein de compassion et me trouve ridicule de faire un caprice pour une fille que je connais à peine. 

J'ai parlé à personne de ce qui s'était passé ce soir où elle m'attendait au parc. Je sais pas vraiment si je dois en parler. Est-ce que ça changerait quelque chose ? Je suppose que non. Elle a débarqué comme d'habitude avec son regard qui se baladait sur la verdure du parc. Elle m'a tendu une clope, on a discuté, d'elle, de moi, mais surtout d'elle. J'ai pas grand chose à dire sur moi. Puis elle m'a montré. Au début j'ai pas vraiment capté ce que c'était. Puis plus je lisais plus je comprenais. C'était une sorte de lettre qu'elle avait écrite à ses proches où elle racontait qu'elle allait poursuivre ses rêves de cinéma et de photographie loin d'ici. Il y avait dans la lettre une brochure d'un concours qui se déroulait en Suède dans un peu plus d'un an. J'ai souri et lui ai souhaité bon courage. Elle a l'air vraiment passionnée par ce qu'elle fait. Je ne lui souhaite que de réussir. Elle n'a fait que me répéter qu'elle n'avait que ça dans la vie. Je crois qu'elle était un peu bourrée, elle m'a beaucoup parlé ce soir là. Elle avait pas l'air bien. Elle m'a parlé de sa famille bancale comme elle la surnomme, du monde dans lequel elle vit. Du monde qui fait d'elle et moi deux personnes totalement différentes sur certains points. 

La sonnerie de mon téléphone me sort de ma rêverie. Le numéro affiché ne me dis rien, mais je décide tout de même de décrocher au cas où ça soit important. Surtout à l'heure qu'il est. J'attrape mon téléphone puis une clope que je glisse entre mes lèvres et appuie sur l'icône verte.

"- Bonjour Monsieur ****, c'est le commissariat de Rennes. Je vous appelle au sujet d'Irina qui est actuellement au poste de police pour vol à l'étalage, ce serait pour savoir si il est possible que vous veniez la chercher histoire qu'elle ne dorme pas au poste."

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Hey! Après un peu d'attente j'ai enfin trouvé comment formuler ce chapitre et du coup les suivants aussi ! J'espère que ce chapitre vous a plu, j'essaye de ne pas me concentrer seulement sur la relation Irina/Foda et j'essaye aussi de l'aborder autrement.

Vos retours sont positifs et je suis super contente de lire ce que vous me dites! Je m'excuse pour l'attente pas vraiment prévue, la fin de l'année approche et je suis donc en période de révision, mais je ne compte certainement pas abandonner cette histoire!

Pour ce qui est de la musique (digitalova de Laylow) , c'est celle qui m'accompagnait durant l'écriture et l'instrumentale va bien avec ce chapitre je trouve 

(au final je préfère que vous imaginiez à quoi ressemble Irina, comme ça chacun peut se la voir comme il le souhaite, je ne mettrais donc pas de photos de ce à quoi elle aurait pu ressembler) 


L'HirondelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant