La fille d'Hadès

Chapitre 2

Pendant vingt minutes j'écoute ma mère m'expliquer comment elle a rencontré mon père. Comment elle est tombée amoureuse. C'est une évidence, elle l'a tout de suite aimé et elle l'a aimé de toutes ses forces.

- Et puis j'ai appris que j'étais enceinte. Continue-t-elle. J'avais tellement hâte de lui annoncer ! Mais il n'a pas eu la réaction que j'attendais, il était soucieux, il s'est énervé, je pensais qu'il était en colère contre moi mais il m'a dit qu'il était en colère contre lui même puis il a dit que je ne pouvais pas te garder. J'ai pleuré et je lui ai demandé pourquoi. C'est là qu'il m'a dit, il m'a dit qu'il était un dieu, qu'il n'avait pas le droit de rester longtemps sur terre et que toi non plus tu n'aurais pas le droit de vivre sur terre.

- Et tu y a cru ?

- Non, pas tout de suite. Je pensais que s'il s'appelait Hadès c'était juste parce que ces parents aimaient un peu trop la mythologie. Ensuite il m'a dit qu'il était marié à Perséphone. Je n'arrivais pas à croire un mot de ce qu'il me disait. Je me souviens lui en avoir mis plein la figure...

Je vois le regret et la tristesse de ses souvenirs sur son visage, je me sens triste pour elle.

- ... Enfin. Quelques jours plus tard il m'emmena dans un verger, je me souviendrai toujours des arbres fruités partout, des fleurs des champs, il faisait très beau. Il m'expliqua qu'a cet endroit il y avait un passage entre notre monde et le sien. Il ne pouvait m'y emmener car le seul moment où je le verrai ce serait à ma mort. En revanche, il avait convié deux personnes à me rencontrer. 

- Qui ?

- J'y arrive mon cœur. Il y eut une sorte de tunnel... hum... volcanique, si on peut dire, d'où sont sortis deux personnes, un homme très fort en toge romaine, des cheveux blond très clair bouclé, il avait une sorte de sceptre en forme d'éclair. C'était incroyable !

- Zeus ?

- Oui Zeus.

- Et qui était la deuxième personne ?

- Perséphone, sa femme. Elle était très belle, de long cheveux miel, une peau de pêche, des yeux d'un vert émeraude. Je me suis senti tellement mal à ce moment, je me sentais tellement banal, je ne pouvais faire le poids contre ce genre de femme... Bref, ils ne s'étaient pas déplacés pour jouer aux cartes. Là, nous avons discutés, je ne pouvais pas te garder mais je ne voulais certainement pas te perdre, ils m'ont expliqués que tu n'avais pas le droit de vivre sur terre.

- Mais ça ne se fait pas ! Et puis Hadès est aussi responsable !

- Oui, c'est pour cela qu'après avoir vraiment longuement discuté de toutes les possibilités nous en somme arrivé à un compromis, nous avons fait un pacte et maintenant je dois l'honoré.

- Quel est- il ? Demandé-je curieuse.

- J'ai eu le droit de te garder à condition qu'à tes 21 ans tu rejoignes le monde de ton père.

- Pardon ?

- Oui, en tant que demi-dieu, ils m'ont expliqué qu'à tes 21 ans tu hériteras de leur immortalité de ce fait, tu dois rejoindre leur monde.

- Ah oui ? Et Hadès te largue enceinte et ensuite c'est lui qui me récupère quand c'est toi qui m'a élevé ? Je dois être séparé de ma mère pour un inconnu qui n'a jamais été présent !

Je suis furieuse, mon ton est monter sans que je m'en rende compte, je tremble et mon cœur s'est emballé.

- C'était sa punition. Ajoute ma mère calmement, comme-si cela était logique.

- Sa punition ?

- Comme il avait séduit et mit enceinte une mortelle et comme ils n'avaient pas le droit de me forcer à avorter, ils ont décidé qu'il n'aurait pas le droit de venir te voir, de te rencontrer ou tout autre chose avant que tu ne le rejoigne.

- Je vois, sa punition fût d'être exclu de ma vie, il n'a pas pu me voir grandir... Je ressens une grande tristesse intérieure, de la déception aussi. Mais maintenant c'est nous qui sommes punis... Ajouté-je, si tout cela est vrai, c'est injuste.

- Je sais mon cœur mais grâce à ça tu es vivante et pour toujours en plus ! Et j'ai eu la chance de vivre les plus belles années de ma vie !

Elle se lève et me prend les mains, les larmes aux yeux, je sens mon cœur se serrer et une boule se former dans ma gorge. Je comprends mieux la signification du cadeau de ma mère, elle ne veut pas que je l'oublie.

- Qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? Articulé-je tant bien que mal avant d'exploser en sanglots.

- Tu t'en sortira. Chuchote-t-elle, remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille et essuyant une larme sur ma joue alors que les siennes coulent aussi.

Après avoir pleurer encore quelques minutes elle m'explique que j'ai trois jours pour rassembler mes affaires mais surtout que nous avons trois jours pour organiser ma disparition.

- Ma quoi ? Fis-je surprise.

- Comme tu ne peux pas rester sur terre. Tu dois... disparaître de terre.

- Ah... et donc, je dois... mourir ?

- En quelque sorte.

- Mais pas en vrai ?

- Non, non ! Juste faire semblant ! Et j'ai déjà mon idée...