Chapitre 6

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Le lendemain je me réveille de moi-même. Je regarde l'horloge, 9h16. J'attrape mon portable, aucune notification, pas de connexion. Les Dieux ont-ils Facebook ou Wattpad ? Ou un type de réseau ?
Je pose mon bras sur mes yeux, désespérément. Je songe à ma journée, comment va-t-elle se passer ? Que vais-je faire ? Et cette réception ce soir, je n'avais pas emporté de tenues de soirée, quelques vêtements habillé mais bon je ne suis pas sur que cela aille pour une réception.
Décider à me lever je me demande quel temps peut-il bien faire aujourd'hui mais il y a t-il seulement une météo sous terre ? Tant pis, j'attrape mon jean et le t-shirt de la veille et passe à la salle de bain. J'en sors 20 minutes plus tard. Fermant la porte de ma chambre derrière moi, je ne sais que faire, comment cela ce passe t-il pour manger ? Aussi je frappe à la porte de chambre de Macaria, en vain. Je me dirige vers le hall en essayant de me souvenir où est la salle à manger.

Après avoir trouvé une gentille serveuse qui m'explique le fonctionnement des repas. Elle me sert un petit déjeuner fait de mini viennoiseries, d'un jus de fruit et d'un chocolat chaud. Je quitte ensuite la pièce et vadrouille dans les couloirs. Curieuse, peut-être même un peu trop, j'emprunte le fameux couloir de travail d'Hadès.

Plus j'avance plus le couloir est sombre mais rapidement une lumière bleuté colore les murs ardoise. Le couloir débouche sur une grande pièce ressemblant à une grotte, contrastant totalement avec le reste du domaine. Au milieu, un immense trône en pierre gris sombre et un tout aussi immense bureau de la même matière. D'un côté du trône, sur une sorte de table, est posé un casque en bronze, ce casque me rappelle ceux que j'ai pu voir dans les livres à l'époque des gladiateurs. Et de l'autre côté, un espèce de trident mais avec seulement deux pointes. Hadès se tient pencher devant, ce qui semble être, un bassin du même bleu que celui qui éclaire le couloir, une cascade vient alimenter ce bassin mais dans cette eau à la lueur étrange je distingue comme de petits filaments blanc.

J'avance de quelques pas, ne voulant faire de bruit mais Hadès est alerté par des grognements. Je m'arrête aussitôt comme prise en faute. Il se retourne, me regarde de son regard perçant et se lève pour venir dans ma direction.

- Katell. Dit-il quand il est assez près de moi. Que viens-tu faire ici ?

- Je... Heu... J'ai suivi le couloir... Bafouillé-je.

La distance entre nous est trop déstabilisante. Il est plus grand que moi et je baisse la tête, ses yeux cuivrés ont l'air de lire dans mes pensées. Il porte un jean et un t-shirt noir, mettant discrètement en valeur sa musculature. Pourvue qu'il ne se rende pas compte du malaise que je ressens quand il est si proche. Il est trop beau, trop jeune, trop... Attirant.

- Viens. Ajoute-t-il de manière autoritaire.

Je le suis jusque derrière le trône, là d'où viennent les grognements.

- Je te présente Cerbère.

Une gigantesque masse noire se redresse et le chien légendaire étend ses trois énormes têtes. J'ai un mouvement de recul mais Hadès me rassure. Puis il m'entraîne vers le fameux bassin.

- Voici le bassin des âmes. Dit-il croisant ses mains dans son dos. C'est ici que reposent les âmes défuntes et c'est mon travail de veiller sur elles. C'est pour ça que tu ne peux pas venir ici comme bon te semble. Seul Macaria et moi-même avons libre accès.

- Pourquoi Macaria ?

- Car elle est la déesse de la mort heureuse.

Devant mon incompréhension, il m'explique que le mort est heureuse quand le défunt part l'âme en paix et que c'est le travail de Macaria de les accueillir. Nous discutons encore un peu, des morts et de leur "vie" ici. Puis Hadès me propose d'aller chercher quelques meubles à la réserve.

Je choisis un canapé du même bois que mon lit avec un tissu d'un rouge profond, je prends également un miroir à pied et une table basse avec un plateau en dessous. Tous dans le même style. Hadès les fait porter dans ma chambre. La réserve est remplie d'une multitude de meubles en tout genre, la caverne d'Ali baba version décoration d'intérieur. Une fois installé, je me retrouve seule avec lui dans ma chambre. Je sens cette tension qui ne fait que s'accroître au fil de nos tête à tête, j'essaie de la refouler au plus profond de moi et pour casser ce silence remercie Hadès  pour ces nouveaux meubles qui comble le vide.

- Il n'y a pas de quoi. Si tu as besoin de quoique ce soit tu n'as qu'à demander. Dit-il avec un clin d'œil. Au fait, je me suis permis de te faire apporter une tenue pour ce soir, normalement elle est dans la salle de bain. J'espère que ça t'ira.

- Il ne fallait pas ! Mais merci c'est gentil, j'avoue que je ne savais pas vraiment quoi porter ce soir. Répondé-je, gêné.

Nous sortons de la pièce pour aller manger. A table il n'y a que nous deux. Il me pose des questions sur mes goûts, sur ma vie sur terre, sur mon enfance. En évoquant certains de mes souvenirs, je l'entend rire d'un rire profond et doux, je le vois sourire, tendrement ou de manière plus intéressé quand j'aborde mon ex petit copain. Il quitte la table en me stipulant l'heure de la réception et me souhaite une bonne après-midi. Je rejoins ma chambre pour me décider à en faire mon espace personnel et à sortir le reste de mes affaires.

En passant dans la salle de bain, je peux voir avec stupéfaction la tenue que m'a fait livrer Hadès. Une robe somptueuse, un bustier noir avec des broderies scintillante rouge. La jupe de la robe est assez courte et un voilage brillant fendu sur le devant passe par-dessus et tombe jusqu'à mes chevilles à l'arrière. Il a même pris une paire d'escarpins vernis avec un motif de feuilles dorées sur le devant. Mais le plus surprenant dans cette affaire est le contenu de la petite housse, un corset en dentelle et toute en transparence avec, au choix, tanga ou culotte, j'opte pour le tanga. Une parure de bijoux vient également compléter cette tenue extraordinaire. Je prends une douche rapidement en me demandant comment a-t-il su que cela me plairait et surtout que ce serait à ma taille.
En enfilant les sous vêtements, je me regarde dans le miroir, c'est juste magnifique mais à l'idée qu'il ai choisis lui-même ces vêtements, je ressens un mélange d'excitation et de gêne. Je détourne le regard de mon reflet qui me renvoie l'image d'une femme, plutôt jolie, dans une tenue très érotique qui ressens quelque chose qu'elle ne devrait pas ressentir : l'envie de Le séduire. J'attrape la robe et constate que la fermeture dans le dos est très souple et facile à fermer seule. Je finis de me préparer, maquillage léger mais assorti, cheveux remontés en chignon avec quelques mèches libres et un Headband tressé marron et doré. Je m'appuie sur le lavabo, le stresse commence à monter et je ne suis plus tout à fait sûr d'avoir envie de sortir d'ici. Je jette un regard dans le miroir, respire un grand coup et mets mes chaussures. Ça va le faire me dis-je. J'ouvre la porte de ma chambre et emprunte le couloir.

La fille d'HadèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant