Chapitre 21

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Nous arrivons sur place, je ne prends pas la peine de vous décrire l'endroit, tout est beau et luxueux, comme d'habitude, cela ne m'éblouit plus mais m'ennuie. Honnêtement, on pourrait se dire qu'être demi-dieu, vivre parmi eux et avoir l'immortalité c'est super cool mais en fait non. Je me serais contenter de ma vie sur terre avec plaisir, même si au fond j'avais une peur folle de vieillir, de mourir et de voir ceux que j'aime partir aussi. Mais au moins, là-bas, j'avais ma vie, mon travail, ma famille, mes amis, mon copain aussi. Une vague de tristesse m'envahit et j'ai envie de partir. Hadès marche devant moi, l'air assuré, il ferait un très bon garde du corps avec sa carrure et la puissance qu'il dégage. Je ressens un pincement au cœur en pensant à son dos musclé, à ses épaules puissantes, ses bras, son torse, ses fesses... Oups. Stop ! Je me ressaisis, ce soir j'ai deux objectifs, pourrir la soirée et tuer Perséphone. Non je plaisante ! Bien que l'envie ne manque pas, ce soir, je vais aider Macaria avec son Jorgé et je vais m'entretenir avec Rémuce pour savoir si je peux, éventuellement, changer de vie.

**

C'est Perséphone, aux bras de son mari, qui ouvre le bal. Juste le fait de les voirs ainsi me donne envie de hurler néanmoins, j'aperçois quelque chose de différent dans l'attitude d'Hadès, il est plus raide, plus distant, dans son regard, je peux lire qu'il prend sur lui, qu'il calcule, il y a t-il quelque chose qui ne va pas ? Zeus m'arrache à cette douloureuse contemplation et m'entraîne sur la piste.

- Comment vas-tu ? Demande-t-il.

- Ça va...

- Mais encore ?

- Je... Je m'ennuie dans les souterrains et la terre me manque. J'aimerais y retourner.

Il me considère, je préfère qu'il sache, après tout peut-être pourra t-il faire quelque chose pour moi.

- Tu ne peux malheureusement pas retourner sur terre Katell, tu fais partie des nôtres.

Il est solennel mais affectueux. Il doit avoir l'habitude de ce genre de choses. Nous n'ajoutons rien et la danse se termine. Poséidon vient me demander la danse suivante. J'accepte. Ces visages me sont maintenant familiers mais je n'arrive toujours pas à me faire à cette constance de jeunesse et de beauté. Nous échangeons quelques politesses, lui aussi vient aux nouvelles. Et pendant qu'il me fait tourner, je croise le regard d'Hadès, il est fixé sur moi et ne demande qu'à croiser le mien, cela me donne un coup dans le ventre. Un stress inexplicablement dû aux sentiments que j'éprouve me déchire les entrailles, j'essaie de lutter contre ce malaise pour garder la face. Je salue Poséidon et m'éclipse retrouver Macaria qui est, comme je le pense, au buffet.

- Bon app' ! Dis-je.

- Merci ! Répond-t-elle en terminant de mâcher.

- Alors... Où est-il ?

- Qui ?

- Le pape Mac ! Mais non, Jorgé.

- Ah oui ! Et bien il est...

Elle regarde autour d'elle, au-dessus des gens et je fais de même bien que ça ne serve à rien vue que je ne connais pas ce garçon.

- Il est là bas, près de la colonne avec les fleurs violette et rouge.

Elle me le désigne du menton, c'est un jeune homme, beau. Quelle originalité... Il est de taille moyenne, bien fait de sa personne, les cheveux sombres. Beau gosse quoi. Il est en pleine conversation avec un autre homme.

- Je vois. Qu'est-ce que tu attend pour lui parler ? Lui dis-je en souriant.

- J'y suis allé tout à l'heure, on discute souvent tu sais.

La fille d'HadèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant