Chapitre 19

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Je nage encore et toujours et passe la rivière, je me sens emporté par un courant et j'ai peur de me noyer. Puis ça se calme et je suis comme jeté à la mer. Je sors la tête de l'eau. Je suis dehors ! La mer ! L'océan ! Un bout de terre au loin ! Je m'y dirige, luttant contre la fatigue qui apparaît, je m'allonge en planche sur le dos pour me reposer, nageant doucement. Enfin j'aperçois de plus en plus nettement la plage rocheuse et ses falaises sur lesquels se dressent des maisons, ces maisons sont charmantes et portent l'architecture du sud. Je pense à Rémuce, serai-je en Italie ? Puis mes pensées vont vers Hadès pour qui j'ai toute la peine du monde. Je m'en veux d'avoir fuis mais ma vie ne tient pas à grand-chose à ses côtés et je ne veux pas de ça.
Soudainement je me sens tiré vers le fond et une force m'encercle, des lèvres se collent aux miennes et quand je "respire" c'est mon ami que je vois.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?! Me crie-t-il inquiet.

- Décidément je ne suis là bienvenue nulle part ! Puis tu es con tu m'a fais peur !

- Tout l'Olympe est à ta recherche !

- Ah bon ?

Je suis surprise, les nouvelles vont vite. Puis je vois d'autres sirènes s'approcher avec des casques et des lances, probablement des gardes.

- Écoute, ma vie est en danger là bas, si j' y retourne je vais mourir s'il-te-plait ne m'abandonne pas tu es le seul à pouvoir m'aider.

Les gardes arrivent, il me regarde et ajoute très rapidement.

- Katell, je ne peux pas t'aider pour le moment, il faut que tu tiennes, quelques jours encore, jusqu'au bal, je vais chercher une solution.

Le bal ? Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'on m'attrape par les bras et d'un petit tour de magie, un des gardes forme une bulle d'air autour de ma tête, sûrement pour que je ne me noie pas quand le baiser de Rémuce aura expiré.
On me conduit devant Poséidon, rien à voir avec celui de La petite sirène. Lui est beau, jeune, les yeux bleu, les cheveux châtains, toute cette beauté, cette jeunesse m'exaspère. Zeus est beau "comme un dieu", Poséidon est magnifique et Hadès est beau à en mourir. Héra est d'une douce beauté, Macaria représente la pureté et Perséphone est d'une beauté faussement sage. Même Déméter est belle. Cela me déprime.  Etrangement, le palais aquatique est une bulle d'air à lui seul, je peux y respirer et y bouger comme n'importe quel endroit sur terre. D'ailleurs, tout le monde marche sur leurs deux jambes ici.

Après que Poséidon m'ait fait une leçon de morale, il me raccompagne chez Zeus et c'est à son tour de me faire le même discours. Puis Hadès arrive, quand je croise son regard à la fois dur et rassuré, je détourne le miens, je n'ai pas honte, je n'ai juste pas envie de le voir même si j'avoue que j'ai l' impression de mettre fait pincer par la police après le couvre feu, finalement, à mon âge, c'est très gênant.

- Maintenant Katell, tu peux peut-être nous dire pourquoi tu t'es enfuie ? Demande Zeus.

Je pourrai lui répondre que je suis parti pour donner une leçon à Hadès car je couche avec lui et de ce fait je mets ma propre vie en danger car Perséphone pourrait me transformer en pâquerette si elle l'apprenait. Mais non, je ne vais pas tout lâcher comme ça, ce serait comme lâcher une bombe au milieu d'un village pleins de beaux et belles gosses qui vivent tous en harmonie... Pfff balivernes.

- Je suis parti car j'en avais marre d'être enfermée, je voulais voir autre chose. Prendre l'air.

Je soutiens leur regard avec conviction. Hadès semble soulagé. Tu m'étonnes.

- Ça ne se passe pas vraiment comme ça Katell, tu ne peux pas partir sans en informer le maître de ton domaine, en l'occurrence, Hadès.

Oh mais il était très bien informé, pensais-je.

La fille d'HadèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant