Chapitre 22

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Rémuce écoute avec attention mon récit, il pose des questions pour mieux comprendre mais en aucun cas il s'inquiète du type de relation que j'entretiens, que j'entretenais, avec H.

- Honnêtement, à part te suicider, il n'y a pas trente six solutions à ton problème. Dit-il après que j'ai fini.

- Tu n'as pas une autre option ? Je tiens quand même un minimum à ma vie.

- J'en ai une mais elle n'est pas à prendre à la légère.

- Je t'écoute.

Il semble réfléchir et considérer la chose. Il semble choisir ses mots. Puis il se penche un peu plus vers moi pour me parler avec le plus grand sérieux.

- Comme tu le sais peut-être, ici, si un homme "enlève" une femme à sa famille il en fait sienne, par définition, elle va vivre ailleurs avec cet homme.

- Comme Hadès a fait avec Perséphone.

- Exact, sauf que si un homme enlève une femme c'est pour en faire sa femme... En soit dans l'année qui suit l'enlèvement le mariage doit être consumé.

- Je vois... Mais encore faudrait-il qu'un homme veuille m'enlever.

- Moi, je pourrais.

Il lâche cela comme ça, sans crier gare. Normal !

- Et pourquoi tu ferais une chose pareille ? Ça t'enlèvera ta liberté et t'engagera à m'épouser.

- Non pas tant que ça puis ça ne me dérangerais pas de faire de toi ma femme.

Il me fait un clin d'œil et cela me chatouille le cœur. Après tout, Rémuce est gentil, inutile de vous dire qu'il est beau. Mais j'aime bien son physique, sa carrure est un peu moins imposante que Hadès mais néanmoins il n'a pas à en rougir. Au-delà de ça, il est attentionné, il n'a pas hésité à m'aider, sa personnalité me plaît mais est-ce assez pour que je veuille lier ma vie à la sienne et quitter Hadès ?

- Bien entendu, les séparations existent, même avant le mariage.

- Je ne sais pas Rémuce, je ne veux pas t'imposer ça juste parce que j'ai des soucis dans lesquels je m'y suis mise toute seule.

- Katell, dit-il en reprenant ma main dans la sienne. Pour toi je le ferai avec plaisir.

Son regard turquoise perce le mien, que veut-il me dire à travers ses mots ? Il se relâche sur sa chaise et croise les bras plus décontractés.

- Je te laisse trois jours à compter de ce soir pour y réfléchir, ensuite je viendrais te voir vers 21h au lac et tu me diras ta réponse. Ça te va ?

- Oui.

- Bien passons à autre chose si tu veux bien.

Je souris. Le rendez-vous est pris dans trois jours, je changerais peut-être de vie.

- J'ai quelque chose à te dire au fait. Dit-il. A propos du soir où je ne suis pas venu.

Avec tout ce qu'il c'est passé j'en avais PRESQUE oublié l'horrible soirée de solitude que j'avais passé.

- Si je ne suis pas venu c'est parce-que... et bien... Car j' étais avec ma fille.

- Ta fille ?!

- Oui, je l'ai vue dans la journée mais elle a insisté pour que je reste le soir et je ne peux pas lui refuser grand chose.

- Tu asune fille ! Mais elle a quel âge ?

Je suis choqué mais je ne sais pas pourquoi. Après tout il est demi-dieu depuis 1800 et des patates, beau comme il est, il a dû avoir des femmes aussi bien sur terre que chez les dieux, alors à quoi je m'attendais de la part d'un homme qui a 200 ans de plus que moi.

La fille d'HadèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant