Installé dans mon lit, l'horloge indique 4h48. Je suis épuisé et j'ai les pieds en compote. Je repense à la soirée, tous ces visages, ces agréables rencontres et les désagréables également. Je m'endors en moins de cinq minutes. La nuit s'annonce paisible.
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Je me balade dans la bibliothèque, ici je me sens bien. Il y a des auteurs anciens et des récents, il y en a pour tous les goûts, fantastique, comédie, psycho, histoire, etc. Je choisis un livre à la reliure abîmée et m'installe sur un fauteuil près d'un halogène.
- J'étais sûr que je te trouverais ici.
Hadès s'installe sur le fauteuil en face du mien. Croisant ses jambes, il me scrute, je soutiens son regard quelques secondes avant de baisser les yeux pour lui demander pourquoi il me cherchait.
- Je t'avoue que je suis d'abord aller frapper à la porte de ta chambre ensuite je suis passé par la salle à manger et Iris m'a dit que tu avais déjà déjeuné, je suis alors venue ici.
- Comment as-tu su que je pouvais être ici ?
- Hier, tu m'a parlé de ton travail et j'ai tout de suite compris que les livres et toi, c'était une histoire d'amour.
Sa remarque me fait rire et à la fois me touche. Il m'a donc bien écouté hier et il en a même tenu compte.
- Donc je venais te voir pour te demander ce que tu as pensé de la réception d'hier ?
Je réfléchi un instant et décide très rapidement de ne pas lui parler de l'incident Perséphone ni de celui Déméter et lui donne mes impressions.
- Bien, en tous les cas, tu as vraiment bien assuré pour une première fois et tu étais ravissante.
Il y a, dans la fin de sa phrase, quelque chose de mystérieux au son de sa voix. J'en profite pour lui demander s'il était sérieux en ce qui concerne ma lingerie.
- Pourquoi ? Elle ne t'a pas plu ?
- Si si ! Au contraire.
- Je peux t'en avoir d'autres si tu veux.
- Je peux aussi aller me les prendre toute seule. Fais-je sur un ton de provocation.
- Ou bien tu peux les commander ici en cinq minutes.
Il se lève en me laissant en plan. Quelques minutes plus tard, il réapparaît avec un catalogue de lingerie. Assis à côté de moi, il me propose de choisir ce qu'il me plaît. Je fini par choisir un ensemble corset-tanga blanc immaculé, un autre ensemble soutient-gorge et string violet et un autre noire et rouge.
- Tu ne veux rien d'autre ? Demande-t-il.
- Je pense que ça ira merci, je ne suis pas non plus venu nue tu sais.
Je vois son sourire en coin et ses yeux s'assombrissent.
- Dommage. Lâche-t-il. Bon je vais passer ta commande et je vais travailler. A plus tard.
Il part en mimant un révérence ce qui me fait rire. Je secoue la tête en souriant bêtement, cet homme est surprenant mais j'avoue que passer commande de dessous avec lui ne m'a pas mise si mal à l'aise que ça, peut-être sa façon d'être aussi léger et ouvert m'a mise en confiance, je ne sais pas. J'ouvre mon livre et commence à le feuilleter. C'est incroyable, selon moi, de trouver des livres sur la mythologie ici. Je trouve rapidement la page que je cherche, une illustration du casque et du trident d'Hadès ainsi que leur description. Le trident, ou plutôt la fourche n'a rien d'extraordinaire. En revanche, le casque est intéressant, il a la capacité de rendre invisible celui qui le porte, que ce soit aux yeux des mortels comme des Dieux.
- Si tu as des questions tu peux me demander tu sais.
La remarque de Macaria me fait sursauter.
- Que recherches-tu ? Demande-t-elle.
- Heu... rien de particulier, je regarde juste comme ça.
J'ai tellement l'air embarrassé que je ne suis même pas crédible et cette impression est renforcée quand elle me regarde en haussant un sourcil. Comme je comprends qu'elle ne lâchera rien jusqu'à ce que je crache le morceau, je décide de lui dire la vérité à condition qu'elle ne dise rien.
- Je cherche un moyen d'aller voir ma mère. Elle me manque et je suis inquiète pour elle.
- Hum... je comprends mais tu ne peux pas quitter les souterrains.
- Je sais, sauf peut-être avec ça.
Je désigne le fameux casque qui, au passage, se nomme "la kunée". Elle considère la chose un instant.
- Ce n'est pas possible. Décrète-elle. Tu ne peux pas lui voler, en plus tu n'as pas le droit d'entrer là-bas.
- Moi non mais toi si ! En plus ce ne serait pas du vole, plutôt un emprunt ce ne serait que pour une heure ou deux.
- Papa s'en rendrait forcément compte.
Papa... Ces mots me choquent, Hadès, papa, je ne sais pas, je ne le considère pas comme un père... Mais pour elle ce doit être différent, je pense...
- Sauf s'il dort. Ajouté-je
- Tu as réponse à tout.
Elle se laisse aller sur le fauteuil, croise les jambes puis les mains, les indexes joints, elle les frotte sous son menton. Puis elle se redresse d'un coup.
- D'accord mais je viens avec toi.
- Ok, marché conclu !
Nous nous tapons dans la main et commençons à échafauder un plan.
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La fille d'Hadès
ParanormalQue feriez vous si vous appreniez que votre père est un dieu ? Et que de ce fait, vous êtes vous même demi-dieu. Que feriez vous si vous appreniez que vous deviez quitter le monde des humains pour celui des dieux ? Et que pour cela vous devie...