Chapitre 12 - Le bonheur ne dure jamais

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Nous volions depuis quelques heures déjà, mais le plaisir que nous procurait ce voyage ne nous quittait pas.
J'avais laissé la conduite du moraq à Ameesh qui était de plus en plus à l'aise bien qu'il ait failli nous faire écraser quelques fois avant de prendre le contrôle des commandes.

- Ameesh ? Demandai-je.
- Oui ?
- Ça fait combien de temps qu'on a pas mangé ?

Ameesh me regarda :

- Quelques heures, pourquoi ?
- Parce que j'ai faim !

Mon compagnon de voyage rit. Mon rire rejoint vite le sien et nous partîmes dans un fou-rire incroyable qui dura quelques minutes. Après cela nous nous regardâmes et nous recommançâmes.
Après un bon quart d'heure de rigolade, c'est les zygomatiques douloureux que je posai une nouvelle question :

- C'était pas drôle, pas vrai ?
- Je ne crois pas.
- Pourquoi on a autant ri alors ?

Ameesh pouffa, moi aussi. Et nous repartîmes dans un nouveau fou-rire.

***

Cette fois, je vole vraiment... Et je ne risque pas de mourir à chaque seconde.
C'était ce que je pensais juste après notre rigolade et juste avant que nous apercevions d'énormes nuages d'un gris sombre qui s'approchaient peu à peu de notre "avion", moraq de son vrai nom.
La nuit était tombée depuis plus de deux heures et les nuages noirs s'étaient avérés être porteurs d'orages, de grêle et de pluie abondante.
Cela faisait environ une heure que nous dansions avec la mort, luttant pour que notre véhicule ne s'écrase pas à chaque instant.
Mais comment survivre lorsque l'on a pour seul éclairage les zèbrures des éclairs qui menacent de nous foudroyer à chaque seconde qui passe ?
Nous n'avions trouvé que deux solutions : la première était d'atterrir tout de suite... Quant à la seconde, c'était d'atterrir une fois que la tempête serait passée. Ces deux paraissaient impossibles, mortelles, même.

- Comment faire... marmonnai-je dans ma barbe.
- Qu'est-ce que t'as dit ? J'entends rien avec tout ce bruit !

En effet, la foudre était si bruyante que depuis son commencement, Ameesh devions nous exprimer en criant. Je lui répondis donc en m'époumonnant :

- Je disais juste qu'il faudrait qu'on trouve un moyen de s'en sortir !

Ameesh acquiesça et nous partîmes tout deux dans une intense réflection. Malheureusement nous oubliâmes l'essentiel : diriger le moraq.
Je compris l'erreur que nous avions commise, c'est aussi à cet instant le fait que cette même erreur nous serait sûrement fatale.
Le moraq vint s'écraser contre un haut conifère que nous n'avions, bien entendu, pas remarqué. Nous valdinguâmes dans les airs.

- Ameesh ! Hurlai-je.

Je ne le voyais plus...

- Non, murmurai-je. Pas lui, pitié... Il ne doit pas y passer.

Je m'écrasai.

Isekai (Ui)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant