Le noir, rien que le noir autour de moi. Des cris, des langues que je ne comprenais pas. Je sentis qu'on me soulevait, j'essayai de protester mais je ne pouvais ni bouger ni parler. Une douleur lancinante survint dans tout mon corps et me fit pousser un petit gémissement.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté comme ça, inconscient. Toujours est-il que j'ai fini par me réveiller.
Le monde autour de moi était enneigé, froid et tout ce qui va avec. Je tournai lentement la tête et c'est là que je vis Ameesh allongé, les yeux fermés.
Non !
Je me relevai aussitôt mais une affreuse douleur se réveilla aussitôt dans ma jambe gauche et je m'écroulai.
Une grosse voix résonna derrière moi :- Il va bien, ne t'inquiète pas.
- Quoi ?Je me retournai et je vis un homme, sûrement celui qui venait de s'exprimer.
Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? J'ai l'impression qu'il a dit "good"... C'est quoi cette langue ?- Vous comprenez le japonais ? lui demandai-je, même si j'étais quasi certain que sa réponse serait négative.
Comme prévu, il me regarda bizarrement et dit à son tour :
- D'où viens-tu ? Tu peux parler la langue du territoire neutre ?
La communication promettait d'être difficile, je ne comprenais rien à ce qu'il disait. Je tentai de parler anglais, peut-être comprendrait-il ?
- Vous parlez la langue d'Isekai ?
Il du comprendre, cette fois-ci, car il fronça immédiatement les sourcils et répondit :
- Nous sommes en territoire neutre, ici. Nous ne nous mêlons pas de vos histoires de guerres.
Mes origines anglo-japonaise m'étaient décidément très utiles, autant pour m'exprimer que pour comprendre.
- Ce n'est pas pour ça, niai-je aussitôt. Moi non plus, je ne veux pas cette guerre... En fait, je veux juste rejoindre Taesksi car je suis recherché dans tout Isekai pour crime.
L'homme hocha lentement la tête puis pointa Ameesh du doigt.
- Nous vous avons découvert, ton ami et toi, près d'une carcasse de moraq. Vous vous êtes écrasés ?
- Oui... Il va bien ?
- Le moraq est en milles morceaux...
- Je parlais d'Ameesh.
- Je rigolai, oui ne t'inquiète pas. Il a seulement quelques côtes cassés et t...
- "Seulement" quelques côtes ?J'essayai encore de me relever mais je m'écroulai une nouvelle fois. Je lançai un regard interrogateur à l'homme qui me renseigna :
- Je m'apprêtai à te faire part de ton état mais tu m'as coupé avant... Bref, tu t'es cassé la jambe. Mais... en fait, je t'ai menti... Ton ami, en plus des côtes, c'est fracturé le crâne. Il faut que tu saches, qu'il peut perdre un de ses sens, plusieurs même. Ou encore, la vie...
- Quoi ? Non, c'est pas possible...
Je me mis à rire nerveusement :
- C'est une blague, n'est-ce pas ? Il ne peut pas mourir, pas lui...
Des larmes commencèrent à inonder mes yeux.
- Non... fis-je entre deux sanglots. Pas ça...
Je me rememorai la première fois où je l'avais rencontré. Ameesh m'avait paru si gentil, bienveillant... Et maintenant, par ma faute, il risquait de mourir.
Je me levai, ignorant la douleur aiguë qui me déchirait la jambe, celle de mon cœur était bien plus grande. Je m'approchai d'Ameesh qui était sûrement dans le coma et qui risquait même d'y rester longtemps, à jamais peut-être... Je jetai un œil aux aiguilles de conifère qui lui servait de lit, lit qui pourrait être celui de sa mort. Ma jambe me lâcha et je m'écroulai sur lui, je commençai à pleurer toutes les larmes de mon cœur, à hurler de tristesse.- Je suis désolé, Ameesh... Je suis tellement désolé. C'est de ma faute, de la mienne... C'est moi qui ai voulu prendre ce moraq, pas toi...
Ma voix se perdit dans mes sanglots alors que je m'excusais encore et encore envers mon premier et seul véritable ami.

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Isekai (Ui)
FantasyLe jour de son entrée au lycée, Aijiro Katsuki, un banal adolescent japonais, se retrouve envoyé dans un monde parallèle qui lui est totalement inconnu. Condamné à mort sans savoir pourquoi, il s'enfuit et devient fugitif. Aijiro finit par être imp...