Isekai (Ui)

Chapitre 4 - Inquiétude

En me levant le lendemain, je ressentis une énorme fatigue : sans doute mes voyages à Isekai fatiguaient-ils mon esprit qui n'était pas vraiment habitué à réfléchir autant.
J'avais passé toute la nuit à penser à ce monde qui était pour moi un lieu de refuge, loin de mes problèmes quotidiens car oui, des problèmes, j'en avais. Mais qu'allais-je faire maintenant que je savais que mon havre de paix n'en était finalement pas un ? Ces sombres pensées auxquelles s'étaient ajoutées mes réflexions par rapport à Asae qui occupait incessamment mon esprit : tout cela ne m'avait franchement pas aidé à avoir un sommeil calme et reposant.
C'est avec des énormes cernes sous les yeux que je descendis prendre mon petit-déjeuner. Je saluai ma petite soeur d'un sourire puis je vins m'installer à table où un mot m'attendait. Reconnaissant l'écriture de ma mère, je le lis rapidement tout en mangeant mes céréales :
Aijiro,
J'imagine que tu le sais mais je préfère te rappeler que ton père est parti hier pour les Philippines dans le cadre de son travail.
Non, je n'étais même pas au courant...

***

C'est en arrivant au lycée que je réalisai enfin comme j'avais été stupide : comment contais-je inviter Asae à Isekai, au juste ?
Je n'allais sûrement pas arriver en lui disant : " Tu sais pas quoi ? J'ai découvert un monde parallèle, je t'invite ! "
Je soupirai bruyamment et le mur que je me pris dans la tête acheva de me tirer de mes pensées.
En passant la tête par la porte de ma classe, je constatai avec fierté que pour une fois, j'étais arrivé parmi les premiers. Mon premier réflexe fut de regarder si Asae était là, elle ne l'était pas. Ma déception fut si grande que je m'en étonnai moi-même.
Je traînai les pieds jusqu'à ma place et je m'y installai.
La vue était toujours la même : inintéressante...
Les cours étaient toujours les mêmes : inintéressants...
Les profs étaient toujours les mêmes : ennuyeux...
Qu'est ce que je faisais là ? J'aurais tant préféré être à Isekai... Avec Asae ? me fit une petite voix dans ma tête.
Je lui répondis sans hésiter : Oui, avec Asae...
Asae ? J'avais oublié ! Si elle n'était pas là, c'est parce qu'elle avait disparu depuis la veille ! Et à en voir la tête que tirait son amie : elle n'avait pas donné signe de vie depuis.
J'étais inquiet. Pourquoi ? Aucune idée... Un mauvais pressentiment, peut-être ?
Je n'avais certes aucune idée concernant la nature de mon inquiétude mais elle était là : grandissant un peu plus chaque seconde...