Fin.

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Je sais que mon coeur s'emballe parfois trop vite pour des personnes qui ne méritent pas de s'offrir aux autres. Et souvent, je m'étouffe de mes propres larmes, parce que tout ce qui se bâtit lentement s'écroule en un coup de vent.

Je n'y peux rien, je me gave de corps poètes et de sentiments théâtraux. J'inspire les maux des fonds de coeurs et j'expire des soupirs de plaisir qui ont trop souvent attendu.

C'est qu'un matin d'août, j'avais besoin de me consoler avec des histoires fictives, des gens qui ont vécus plus que moi, mais, qui n'ont jamais réellement vécu. Et je n'ai pas su m'arrêter, jusqu'à tard cette nuit, j'ai continué et continué encore; à créer, à fabuler, à romancer. À façonner, de mots boiteux, des émotions bien trop profondes, et des bonheurs que je n'ai jamais connus.

Il y a eu Maryse, belle et brisée qui a su scotcher son coeur avec ce qu'il restait d'elle-même. Puis, Greg et Rosie qui n'ont jamais compris ce qu'ils créaient de l'autre côté de leurs reflets. Et Philippe, qui n'a toujours pas connu des lèvres une fille, aussi simple qu'elle soit, mais qui continue de grandir avec ce qu'il connaît de sa gentillesse et j'ai l'impression qu'il connaît très bien les embûches qui le feront tomber. Il y a eu Félix, qui compose encore pour ces demi-stars, mais qui sourit maintenant parce qu'il sait pourquoi il vit. Oh, et Annie, aussi, qui a tordu son coeur si fort qu'il en est tombé, et elle n'a plus la force d'aller le chercher. Par après, vint Armandine qui partit vieillie, qui a connu l'amour un peu trop tard. Trop tard, mais trop vite; cet amour l'enlaça de légèreté, et dans un souffle calme, tous ces boucliers se sont relâchés. Finalement, Olivia ferma mes portes en jetant par sa fenêtre blanche, une lettre qu'elle ne parcourut que d'un regard.

Il y a eu des odeurs, des automnes et des hivers. De mots glacés et des phrases glissantes. Des hauts les coeurs qui finissent dans des bancs de neige, des feuilles mortes qui salissent les rues. Il y a eu des hauteurs et des points faibles, des regrets et des aveux. Des mensonges et de la peur. Et de tout ça, j'ai su m'en remettre.

Si ce dernier accord sonne un peu faux, c'est, qu'à quelque part, tous ceux qui les précédaient l'étaient aussi. Et je m'en veux de m'être si bien emballée, parce qu'ici et maintenant, je ne sais plus comment m'échapper.

Mais à travers quatre longues saisons, je me dois de me coucher, de changer de chanson, de regarder ailleurs. Et, si jamais je me tente encore à forcer des romances, sachez que vous avez tous les droits du monde de me frapper les doigts.

Fin.

c'est çaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant