Pour rien au monde

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Les canards dans le ciel volent et crient jusqu'à ne plus sentir le vent ou même le poids de la gravité. Ils flottent et transpercent les nuages, puis se posent tout doucement sur les lacs calmes du printemps.

Le soleil bronze mon toit bleuté, il fait chaud et ça me coupe l'appétit, ça me pèse comme une grosse roche sur les épaules. Les soirs de mai sont doux et l'air semble plus aimable, les enfants sortent dehors quand le soleil se couche doucement. Ils courent après tout ce qui bouge, tout ce qui vit, jusqu'à ne plus sentir la brise fraîche sous leurs bras et contre leurs jambes. Ils sautent comme s'ils voulaient défier la gravité ou bien rejoindre les canards qui passent au-dessus de leurs têtes.

Et toi, tu dors entre mes bras, ton souffle me chatouille la nuque et tes cheveux raides me piquent la peau. Ton corps est lourd et je n'ai presque plus de force, mais, je m'en fous. Je me fous de tout ça. Notre balcon pourrait s'écrouler, la pluie pourrait se mettre à tomber, les étoiles pourraient s'éteindre devant mes yeux, je m'en foutrais complètement. Si tu dors comme ça contre ma poitrine, les bras presque morts et la bouche grande ouverte, rien au monde ne me ferait crier. Jamais je n'oserais te réveiller, pour rien au monde.

c'est çaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant