Faudrait bien se revoir bientôt. Je sais que t'habites un peu loin et qu'ici il fait toujours trop froid. Mais, mes jours ne sont plus pareils sans toi et souvent ça me manque de ne plus t'avoir sous mes draps.
C'est égoïste, d'une certaine façon, de vouloir t'avoir près de moi juste pour satisfaire mes ennuis. Mais, en même temps, la dernière image qu'il me vient de toi s'estompe peu à peu. C'était cette nuit-là où t'étais couché contre moi, tes cheveux dans mon cou et ton torse qui faisait des vagues contre mon ventre. Même à ça, avec cette seule image, j'suis encore capable de me rappeler quelques parcelles, quelques détails, quelques chemins et quelques chansons que ton corps abritait. Je me souviens du bruit de tes respirations et des tempêtes d'automne qu'elles laissaient sur ma peau. Si je me concentre très fort, je peux même ressentir ces chatouillements que tu créais entre les couches de ma peau, comme des feuilles mortes qui décorent et balayent les rues d'octobre.
Je me souviens de la froideur de ma chambre cette nuit-là et de tes cheveux d'hiver, comme une butte de neige que je parcourais des doigts. Et encore aujourd'hui, j'ai ce même frisson dans la paume de ma main droite, un truc très délicat comme une fenêtre givrée. Puis, dans les tunnels entre chacun de mes doigts, je sens encore tes cheveux fins les dévaler comme un train qui ne va nulle part.
Je me souviens de tes bras chauds contre mes cuisses, de la lave qui bouillonnait dans nos ventres. Je me souviens de ce vertige dans ma tête, comme si j'allais tomber partout sur toi sans que tu ne puisses jamais vraiment me rattraper. Et je vois encore parfaitement le feu de tes yeux qui s'étouffe et rapetisse lentement dans l'océan des miens.
Mais, la nuit étoilée sur ton dos, ta veilleuse presque morte, tes doigts qui rampent contre mes côtes, tes os de béton et tes larmes cachées, à chaque jour ils disparaissent un peu plus. Tu comprends, il faudrait vraiment qu'on se revoit bientôt. Parce que tout de toi me manque et y'a comme un vide que tu combles chez moi, un truc que j'ai jamais ressenti avant. Je sais que t'habites loin et qu'ici il fait toujours froid, mais, je me souviens de notre chaleur, de cette boule de lumière qu'on dégageait les deux ensembles. Et j'crois que si tu reviens, rien ne sera assez froid pour nous deux, plus jamais.
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c'est ça
Historia Cortaun recueil, un amas, une agglomération, une poubelle, bref, tout ce que tu voudras. c'est ça *** pour les images: elles se retrouvent toutes sur 'we heart it', elles ne m'appartiennent pas ***