Partie 11

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# Petite mise en garde, le premier passage de cette partie contient une scène érotique, si vous ne souhaitez pas lire ce type de récit, je vous invite à sauter la partie de Sophie pour directement passer à celle de Vincent. Le déroulement de l'histoire ne s'en trouvera pas modifié mais je pense que cela renforce l'histoire passionnelle entre Sophie et Vincent (enfin si ce n'est pas votre avis, n'hésitez pas à m'en faire part). Bonne lecture.#

Sophie

Au premier coup, j'ai l'impression que Vincent a fait tomber un vase ou un verre mais quelques minutes après lorsque les murs se mettent à trembler, je sors précipitamment de la salle de bain avec juste une serviette en guise de robe pour découvrir Vincent en train de se taper la tête contre le mur de mon salon. Il devait aussi taper avec ses poings car les jointures de ses deux mains sont en sang.

Mon dieu, qu'a-t-il bien pu se passer pour qu'en moins de dix minutes l'homme détendu ait fait place à ce fauve enragé ? Visiblement, Vincent ne m'a pas entendu sortir car il se tape encore la tête contre le mur.

- Vincent, l'appelai-je sans résultat en m'approchant.

Je me rapproche jusqu'à me tenir juste à côté de lui. L'intensité des coups a diminué mais il ne s'arrête pas pour autant. Aussi doucement que possible, je me place dans son dos et lui enserre le torse entre mes deux bras. Il tressaille à mon contact et je déteste ça. Il trésaille comme si j'allais lui faire du mal alors qu'il est en train de se taper la tête contre le mur de mon salon. Je me serre contre lui et les coups diminuent d'intensité jusqu'à cesser. La tête appuyée contre le mur et les bras le long du corps, Vincent ne bouge pas. On reste comme ça un moment avant qu'il n'ouvre la bouche.

- J'ai besoin de boire Sophie. Je ne peux pas l'affronter sans boire. Juste cette fois Sophie, j'en ai vraiment besoin.

J'aimerais que ma voix soit plus assurée lorsque je lui réponds mais je n'y arrive pas.

- Non, Vincent. Tu as fait trop d'efforts, trop de progrès. Tu ne peux pas abandonner maintenant.

Il se redresse et me repousse avant de se retourner vers moi le front en sang.

- Tu ne comprends pas, tu ne sais pas. J'en ai besoin.

Il s'éloigne de moi, mets de la distance entre nous avant de faire les cent pas entre mon canapé et ma cuisine.

- Juste un verre Sophie. Juste un, me supplie-t-il.

Mon cœur se brise devant son visage agité de tics. Il avait fait tellement de progrès et naïvement, je pensais qu'il n'en avait plus besoin. J'aurais dû me souvenir du discours d'Eric qui m'avait averti que les alcooliques étaient sujets aux rechutes.

- Ne compte pas sur moi Vincent si tu touches à une goutte d'alcool. J'ai beau t'aimer je ne te laisserais pas nous faire ça !

Ma menace a un fait radical sur lui, il arrête et me dévisage de ses grands yeux turquoise. Il a l'air si paumé, si désemparé.

- Explique-moi, lui demandai-je doucement.

- Je ne peux pas, me hurle-t-il. Il faut que ça s'en aille ! Et y a seulement l'alcool, je ne veux plus ressentir ça.

Sa phrase a fini en murmure et j'ignore encore ce qu'il l'a mis dans un tel état mais j'ai peur. Pas peur de Vincent mais peur de ce qu'il pourrait faire dans cet état. S'il replonge, je ne pourrais pas le sauver et lui ne pourra pas me sauver non plus. J'ai besoin de lui et il faut que je trouve ce qui pourrait lui faire reprendre pied à la réalité. Il est tellement submergé qu'il ne distingue plus rien.

Le pied à l'étrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant