Chroniques Forestières - Le Sceptre De Moringa.

2. On ne mange pas les affaires des autres.

YANGËN

L'humaine bondit au dernier moment sur le côté, échappant de peu à mes griffes acérées qui ne parviennent qu'à arracher un morceau de son armure de cuir. Rapide.
Elle est déjà en position de combat, jambes légèrements fléchies tenant son épée à deux mains... et lâchant un torrent d'injures à mon encontre*. Elle ferait mieux d'économiser son souffle... enfin...

Aussi, gardant ma facétie et ma malice habituelle, je décide de lever les mains, adoptant une attitude amicale et chaleureuse, en profitant pour détailler la jeune femme. Yeux noisettes, le teint clair, ses cheveux bruns et bouclés tombent en cascade sur ses épaules couvertes, comme le reste de son corps d'une armure de cuir noir. Mignonne, mais pas assez ecailleuse à mon goût.**

"Rangez votre arme, vous pourriez vous blesser. Ou pire; me blesser."

C'est en entendant son hurlement et en la voyant courir sur moi, épée en avant que je me dis que ma tentative de dialogue a sans doute échouée.***

ISIS

Isis serre les dents en entendant les paroles de ce... monstre. A quoi joue t-il ? Il viens d'essayer de l'etriper, et à présent, il engage la conversation comme si de rien n'était ? Ce ne peut être qu'un piège.

Le coeur battant, se laissant emporter par l'adrenaline elle bondit sur la créature ailée, qui après avoir fait un pas de côté abat sa queue, tel un fouet sur sa tempe. Elle sombre dans l'inconscience avant même de heurter le sol, aux côtés de la jument agonisante. Le tout sous le regard consterné du dragon.

La jeune femme se réveille une petite heure plus tard, grimaçante, en proie à une migraine terrible. C'est comme si son crâne avait cédé sa place à une enclume frappée par une masse. Elle passe sa main sur sa tempe et grogne en sentant un liquide chaud. Du sang. Ce monstre ne l'a pas ratée...
Elle se fige à cette pensée. Le monstre... Elle lève vivement les yeux et le distingue à quelques mètres seulement devant elle, accroupit. De dos.
Elle esquisse un mince sourire à cette vision et pose la main sur son épée, posée dans l'herbe à ses côtés. L'imbécile...
Elle se redresse silencieusement et approche de ce dernier, se demandant si sa lame serait en mesure de percer les écailles écarlates du dragon. Elle eut un rictus cruel. Dans le cas contraire, elle trancherait ses ailes, qui avaient l'air plus fragiles.

Elle parvient, sans se faire entendre de ce dernier, occupé à mastiquer un os, par arriver dans son dos. Faisant abstraction de sa migraine, elle lève sa lame au dessus de sa tête, s'apprêtant à trancher la tête de l'imprudent, lorsque son geste s'interrompt.
Face au dragon... une carcasse à moitié dévorée, sur laquelle on distingue encore un pelage blanc... immaculé, souillé de tâches rouges.

Isis, les bras tremblants sent son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. Elle raffermit sa prise sur son épée et hurle, hors d'elle, avant d'abattre son arme sur le cou de Yangën.

"Tu as bouffé Epone ?!?"

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* Dont je vous épargnerait la liste, nous sommes entre gens courtois ici.

** Certains diront que je suis difficile, je répondrait que je le vaux bien.

*** Analyse assez perspicace, vous en conviendrez.

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Bon, j'avais dit qu'il n'y aurait pas de suite, mais il faut croire que j'ai menti. Bisous :)