Constellation - Twilight chapitre 5

7. Indirecte

- Et moi? intervint Lucy.

Elle s'approcha et voulu poser sa main dans celle qu'Edward me tenait. Il la retira de justesse, ce qui lui valut un regard de reproche de la part de l'humaine. Aucune peine, aucune déception, simplement de la colère. Evidemment, elle ne comprenait toujours pas.

- Excuse-moi, expliqua-t-il, mais je sais que tu as remarqué que Bella avait la peau glacée et il se trouve que moi aussi. Il ne vaut mieux pas que tu me touches.

- Le climat hivernal de Forks, précisai-je.

J'eus tout de suite droit à une clarification de son ressenti. Ce que j'avais dit avait beau être banal et sensé, elle commença de nouveau à me dévisager avec cette envie meurtrière qui rongeait ses iris verts tournés vers moi. Comme elle commençait à piger qu'il s'éloignerait encore plus s'il elle réitérait sa tentative, elle rangea ses mains derrière son dos. Ce dont Edward profita pour relever la sienne en ma direction. Il ne prit même pas la peine de parler, de s'expliquer, de me redemander - sachant que j'arriverai à esquiver sa question pour une seconde fois - mais il se contenta seulement de me sourire. Enfin, je lui offrit ma main qu'il se fit un plaisir d'accepter.

- Je te promets que tu ne vas pas le regretter, m'assura-t-il.

- Ne t'inquiète pas pour ça, je le sais déjà, marmonnai-je.

D'un pas satisfait, il se dirigea vers le centre de la piste, rien ne pouvait altérer son actuel bonheur. Comme j'entendis marmonner dans mon dos, j'eus une vague de remords. Cette fille aurait sans doutes été plus heureuse de prendre ma place pour les minutes suivantes. Alors je passai mon bras derrière Edward et me tordis pour faire face à l'humaine une dernière fois.

- À une prochaine peut-être, lançai-je à Lucy en souriant.

Mon espoir fut réduit à néant quand ses yeux s'enflammèrent à nouveau au son de ma voix. Ses muscles se contractèrent de haine et je fus bien contente de ne pas avoir le don d'Edward. Quoi qu'elle pense de moi, elle ne m'avait rien fait et je ne me permettais pas de la détester en retour. Ses sentiments étaient uniquement fondés sur l'amour qu'Edward me portait et l'indifférence qu'il éprouvait envers elle.

- C'est ça, attend qu'on se retrouve, jura-t-elle dans sa barbe.

Encore une fois, je saisis les paroles voulues inaudibles. Mon amoureux grinça des dents à sa réponse, n'objecta rien cependant. Il se permit pourtant un regard d'adieu à l'adolescente, sans sourire de plaisir ou de tristesse, une simple grimace d'agacement décorant son expression. Elle eut une mine d'incompréhension, mais tenta tout de même un regard enjôleur qu'il ignora avant de se tourner vers moi.

- Ne fais pas attention à sa façon de te considérer, c'est insensé.

- J'espère, dis-je. Je ne comprends pas ce que j'ai fait de mal.

Je continuais de m'en vouloir pour rien. J'avais l'impression de lui causer de la souffrance qu'elle ne voulait pas montrer. Après tout, je n'en savais rien. Il continua de me regarder, effleurant ma joue du revers de sa main. Je frissonnai.

- Tu te sens coupable? me demanda-t-il avec son regard attendrissant.

- Oui, mais j'aimerais pouvoir y remédier...

Il m'interrompit en prenant mon visage en coupe dans ses mains. Il m'afficha un beau sourire aimant, puis déposa un baiser sur mon front comme on le fait pour consoler une enfant. Inspirant une bonne fois, il plongea à nouveau ses yeux dans les miens.

- Ce n'est pas Bella qu'elle déteste, c'est ma femme. Si tu était ma cousine, elle s'en ficherait comme d'une guigne. Ce qu'elle n'aime pas, c'est que je t'ai choisie, toi et personne d'autre.