Kahina a la tête baissée et les larmes aux yeux. Elle est triste et affaiblie. Mon père dit à Dilara de l'aider à s'installer dans sa chambre et elles y vont. Je comprends vraiment rien à la situation.
- Ses parents l'ont jeté de chez eux parce qu'ils ont appris qu'elle tournait dans les caves, expliqua mon père. Elle va rester ici le temps que ça se calme.
Sous le choque je me tait. Je connais buen Kahina et même si on se voit très rarement je pensais qu'elle était incapable de faire ça. Visiblement j'avais tord. Je suis déçu d'elle wAllah, tous les mêmes.
J'ai descendu mon paquet de cigarettes en regardant la tess de ma fenêtre comme à mon habitude lorsque je vois une silhouette familière. Je fixe bien et reconnais Esma en pleine conversation avec un keumé. Elle est sérieuse elle ? Elle fait quoi ici à cette heure ? Je l'appelle mais elle m'entend pas. Je prends mon tél, compose son numéro et attends. Je la vois regarder son téléphone et le ranger ! Wesh ! Elle se fout de ma gueule ! Je la harcèle, balec' de passer pour un forcer. Elle répond au bout du troisième appel. Tss, connasse.
« Allô ? »
« T'es où ? Tu parles avec qui là ? »
« Fehmi ? Je suis chez moi, pourquoi ? »
« Je vais t'encastrer dans un mur on verra si tu vas me demander pourquoi. Sérieux tu crois je suis un pigeon ? Y a écrit bouffon sur mon front zehma ? »
« Mais pourquoi tu t'éner... »
« J'te repose la question, donc fais attention à ce que tu vas rép. T'es où ? T'es en train de parler avec qui ? »
« J'suis à la cité, je parle avec Naïm. C'est bon ? T'es content ? »
« Mais vie d'oim que t'as trop pris la confiance. T'as vu l'heure ? Deux heures ta race ! Rentre ! »
« Laisse-moi tranquille, j'ai à faire là. »
Et elle me raccroche au nez. J'crois c'est pas la vraie vie, ça peut pas être possible. Attends, attends, pause. On rembobine, play. Non elle est toujours là, je rêve pas !
J'envoie un message à Emre en mettant mes baskets.
« Je vais défiguré Esma, prépare ta gov' pour l'emmener aux urgences. »
J'attends pas qu'il me réponde pour descendre. J'étais vénère, j'étais dans ma werss. Je fonce vers elle, elle était en pleine discussion avec son hatay. Je la coupe dans sa phrase, la tire par le bras et l'emmène dans ma tour. Elle a rien compris à sa vie.
- Mais tu fais quoi ?
- Tu bouges j'te démonte.
- Non mais tu..
- Essaye de faire un pas pour voir.
Elle ne répond pas et je sors. Je vais voir le gars, tête de rebeu cramé. Il me regarde les sourcils froncé, monsieur est énervé.
- T'es qui toi ?
- Toi t'es qui ? Qu'est-ce tu fous à deux heures du sbah avec ma zine ?
- J'ai un exam' demain, elle m'apportait les cours et m'expliquait vite fait.
- Joue pas au con avec moi.
- WAllah ! J'avais des problèmes de santé donc j'étais pas là.
Je le fixe, il a pas l'air de mentir. Je le menace quand même et vais voir l'autre. Elle était vénère parce qu'elle pense que j'ai pas confiance en elle. J'étais trop fatigué pour m'embrouiller avec donc je suis rentré. J'ai directement dormi.
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FEHMI - L'Amour ça tue, la Haine ça maintient en vie
General FictionL'Amour a souvent été évoqué dans son quotidien sans qu'il ne sache jamais de quoi il s'agit. Est-ce que c'est vraiment "le soleil de la jeunesse, et le rêve des nobles âmes" ou bien c'est "goûter à travers une personne le charme du monde entier"...