Chapitre 4

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Retour au présent:

Le verdict était tombé, j'allais bien passer cinq années de ma vie sous les verrous. Mon avocate me parlait  mais mon attention était  portée par le regard de haine que me lançait ma fille Salimata . Car quoiqu'on dise c'était ma fille et je l'aimerai toujours comme telle.

J'avais demandé à mon avocate de tout faire pour qu'elle ne vienne pas. Mais elle m'avait répondu que Saly  était placé sous la garde de ma belle- famille.  Ce qui signifiait qu'elle a dû lui retourner le cerveau. Je sais qu'après ce que je venais de faire ,j'étais devenu tout sauf un saint à leurs yeux.

La famille d'Awa me détestait et ça je ne savais pour quelles raisons. Peut- être qu' ils s'attendaient à marier leur fille avec un parent ''peul''. Quand je pense qu'elle a mis sa famille à dos pour moi. Alors que moi,je venais de leur donner une raison de me haïr à vie.

Après le verdict,le garde pénitencier est venu me cueillir pour m' amener à ce qui semblerait être ma nouvelle demeure.

- Je viendrais vous voir Mr Diop,je ne vous abandonnerais pas ! Courage! Dit mon avocate en me tapotant affectueusement l'épaule.

Elle me lança un sourire de compassion ce qui eu l'effet de me remonter d'un temps soi peu le morale.

C'est escorté par les policiers que je me dirige vers la porte.Derrière moi ,Les gens applaudissaient tandis que d'autres clamaient des mots comme'' assassin'' ,''vous êtes un homme sans coeur'' ou encore'' vous allez mourir en prison ''.
Bizarrement, leur mots ne me touchaient  pas non loin de là ,la seule personne qui m'avait touché aujourd'hui était ma fille.

À ma sortie du tribunal,j'eus droit à une horde de journalistes me tendant leurs micros.

- Surtout ne répondez pas me chuchota Mademoiselle Ndiaye

- Un commentaire sur l'affaire monsieur Diop?

Et un autre d'ajouter:

- Comment allez - vous regarder votre fille ?

- ASSEZ!GARDE!AMENEZ- LE hurla mon avocate qui me sauva par là d'un grand moment de gêne.

C'est ainsi que je monte dans la fourgonnette accompagnés par les pénitenciers. Sur le chemin,je ne pus m'empêcher de penser à mon enfance si douloureuse.

Orphelin à l'âge de 15 ans,je fus placé sous la tutelle de mes grands- parents maternels. La- bas,j'eu droit à toute l'affection qu'un enfant dut avoir au près de mes oncles et tantes. Ils m'ont toujours soutenu jusqu'à la mort de mes grands parents.

Après leur mort,les choses ont changé et mes oncles m'ont vite fait comprendre qu'il fallait que je me conduise  comme ''un homme''. Du haut de mes 18 ans,je ne comprenais pas vraiment ces  dires. Mes oncles ne tarderont  pas à me faire comprendre que j'étais ''une bouche de trop'' à nourrir.

C'est ainsi que je fus jeté à la rue par ma propre famille. Si je peux l'appeler ainsi. J'ai traîné dans les rues,j'ai dormi dans les bancs publics et je suis même devenu mendiant. Mais c'était toujours mieux que de devenir agresseur ou encore voleur. Quand j'y repense maintenant, je me dis que je suis devenu pire que ces vices que je fuyais.

Je mendiais  chaque jour pour survivre. Vous ne savez pas comment c'etait dur de tendre la main pour pouvoir survivre. Aujourd'hui, avec du recul,je comprends mieux ces mendiants qu'on voit déambuler dans les rues pour faire la manche.

Je n'étais pas de ces mendiants dans les écoles coraniques non loin de là. Car eux à la fin de leur journée, ils avaient un endroit où dormir. J'eus la chance d'en rencontrer un avec qui j'ai vite sympathisé. Il s'appelait Khadim ,il était ''un talibe'' .

Le destin d'un assassin( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant