12 - Everybody, Please Keep Calm !

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"Il va bientôt arriver, assurai-je à Ryan en scrutant la bouche du métro."

Elle vomissait des dizaines d'étudiants, tous plus fatigués les uns que les autres. Les vacances étaient faites pour se reposer? Mon œil. Il fallait des vacances pour récupérer des vacances, selon moi.

Je soupirai et Ryan posa sa main sur ma peau. À travers mes collants épais, je sentais ses doigts glacés serrer ma cuisse. Il embrassa ma tempe, la gauche, celle à sa disposition. Il m'interrogeait du regard et je haussais les épaules en levant les yeux vers le cache-soleil que je trouvais super intéressant. Je n'avais rien. Je ne voulais juste pas être la et je voudrais que ce que j'ai vu ne sois pas vrai. Il embrassa mes doigts, puis posa sa tête sur mon épaule. Tout allait bien se passer. Puis sa tête pesa sur ma poitrine. Et enfin sur mes jambes: il était dans une position tordu et absolument hilarante.

«Oh mais j'y crois pas ! C'est un sourire que je vois là.

-Redresse toi, idiot, tu vas froisser ton costume !»

Il obéit en riant, lissant le col de sa chemise. Je le mettais en retard pour le boulot et je m'en voulais mais je n'avais pas eu la force de venir toute seule aujourd'hui.

Je tapai sur ses doigts et entrepris de remettre de l'ordre dans son costume: bleu marine, avec une chemise de la même couleur, il aurait pu être des plus classique si la bordure du blazer n'était pas noir, contrastant terriblement avec le reste de l'étoffe. Ce qui était étrange d'ailleurs vu que c'était des couleurs très proches mais, avec la fine cravate en soie grise foncée, ça donnait un effet sublime.

«Tu es beau!»

Nous avions décider de porter la même tenue aujourd'hui. Ainsi, mes jambes se paraient d'un short en coton et d'un collant bleu marine, d'un chemisier en mousseline du même bleu, rentrée à l'intérieur du short haut et d'un blazer long, juste au dessus des genoux, noir aux revers gris. J'avais fait l'impasse sur le maquillage, au grand dam de Ryan qui adorait voir mes lèvres peintes en rouge.

«On est beau ! Corrigea-t-il en me souriant dans le rétroviseur. On est très beau !»

Je montrai du doigt Eliott et sa bande, traversant la route. Nous stationnions à quelques mètres de l'entrée de la fac; Eliott tourna la tête au moment où je posai le pied à terre.

Je fis les gros yeux à Ryan qui me rejoignais sur le trottoir. Il n'était pas prévu qu'il descende. Il arbora une expression qui lui était toute personnelle: les sourcils bas et un sourire en coin... Il me demandait de le laisser faire. J'attrapai mon sac à main sur le sol du siège avant -un sac en cuir usé, dans un esprit cartable vintage. Mais il était bleu électrique: je ne savais pas être sage- et rejoignis le petit groupe qui s'était formé. Mes talons -des bottines en cuir gris absolument magnifiques mais qui était un calvaire pour mes pieds tant la cambrure était raide- claquèrent sur le sol et tous se retournèrent vers moi.

Le vent était tellement fort que je dû fermer les deux gros boutons de mon blazer pour l'empêche de voler. Ma queue de cheval, elle, n'avait rien pour la retenir et à chaque nouvelle vague elle fouettait mon visage, sans pitié. Chloé et Céline aussi pâtissaient de la météo : leurs cheveux, lâchés, volaient dans tous les sens et elles avait boutonner leur manteau jusqu'au col. Elles avaient les bras croisés, l'une comme l'autre, dans l'espoir de ne pas s'envoler avec la prochaine bourrasque.

Je voyais Eliott dans mon champs de vison sans pour autant le regarder. Il avait attacher ses cheveux en chignon bas et avait remonter le col de son manteau gris anthracite sur son visage. On ne voyait que ses yeux transparents et ses mèches qui virevoltaient. Deux autre garçons, un brun et l'autre châtain clair, avaient opté pour la même solution. Tous alignés de la sorte, avec le même style de manteaux, et leurs cheveux au vent, avec en fond le bâtiment aux murs superbement travaillés de la fac, on avait l'impression que c'était une pub pour la collection hiver d'une marque de haut couture. Ils étaient tous les six canons.

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