15. Comment Brice de Nice mord à l'hameçon

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J'étais sous la douche depuis à peu près cinq minutes lorsque que j'entends du bruit du côté de la chambre.

C'est maintenant.

Je me dépêche de couper l'eau, m'enroule dans une serviette de bain et inspire un grand coup.

J'ai attendu toute la nuit ce moment. J'ai eu peur que Louise débarque, j'ai eu peur que Kevin se réveille trop vite, j'ai eu peur d'avoir eu une mauvaise idée, j'ai eu peur qu'il se souvienne, et voilà.

C'est maintenant.

Je vais enfin savoir si ma stratégie était bonne. Ou pas.

Tentant de réprimer une montée de stress –chez moi, c'est un sentiment quasi inconnu-, je pousse la porte de la salle de bain, arrête mon regard sur Kevin, et dit, avec un petit sourire :

« Ah. Tu es levé. »

Magnifique.

Du pur génie.

Alix Atera, gagnante des Oscars dans la catégorie « Meuf qui se la joue inaccessible mais qui vient de céder à la tentation et qui regrette pas trop en fait et qui trouve ça drôle tellement elle est niaise et qu'elle est censée pas avoir l'habitude ».

Kevin hausse les sourcils.

Il est torse nu, à moitié empêtré dans les bras, et il ne comprend visiblement rien à ce qui se passe.

Tout en me matant –et sans aucune gêne-, il demande :

« Euh... Bébé... Pourquoi je suis pas chez moi ? »

Pitié.

Que Dieu lui vienne en aide et lui greffe un cerveau.

Je papillonne des cils comme une abrutie, et minaude :

« Tu es venu ici après la soirée, et tu es resté là. Tu... »

Je replace une mèche rousse derrière mon oreille –toujours jouer avec ses cheveux pour avoir l'air innocente- et reprend :

« Tu ne te souviens pas ? »

Brice de Nice secoue vivement la tête, et se fige aussitôt, le visage déformé par la douleur.

Je réprime un soupir. Ne jamais, jamais faire de mouvements brusques le lendemain d'une cuite, jeune Padawan !

« De quoi je devrais me souvenir ? »

A cet instant, je donnerai n'importe quoi pour rougir aussi vite que Louise.

Qu'à cela ne tienne, je vais me mordiller la lèvre.

« Euh... Enfin... On a... Tu vois, quoi... »

Je lève sur lui des yeux hésitants, et son expression surprise me comble de bonheur.

« Nan, lâche-t-il. Je t'ai sautée ? »

Mesdames et Messieurs, c'est un strike.

Il y avait un panneau et notre cher Kevin est tombé dedans.

Je hoche la tête, jouant à merveille le rôle de la petite fille craintive.

« J'ai dormi en pantalon ? »

Merde.

J'ai peut-être parlé trop vite.

Je le dévisage comme une potiche, cherchant une issue, et je lance :

Virginity Game (Oui, encore un)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant