Les parents de Florian lui ont toujours dit de ne pas trainer au grenier. Pourquoi ?
« Ça pue, c'est pleins de vieilleries inutiles que tu ne peux pas jeter à cause de leur taille et tu vas foutre de la poussière partout si tu fouilles là-dedans ! » Répétaient-ils inlassablement.
Cependant, lors de son anniversaire, il s'était surpris à penser qu'une exploration entre amis pourrait être assez... divertissante. Certes, mainstream, mais il faisait ce qu'il pouvait. De toutes manières, c'était ça ou risquer de passer la journée avec son grand frère, Loïc.
Loïc avait 17 ans, et Florian le considérait comme un monstre de foire. Ses parents, eux, le définissait comme un ado perdu en manque d'identité de sensations fortes. Quant à Loïc lui-même, il se considérait comme un addict à l'horreur et intéressé par l'occulte, totalement normal.
Florian ne s'entendait pas vraiment bien avec son frère, c'était même totalement l'inverse. Ils ne se supportaient pas vraiment. Donc forcément, pour ce qui était d'ajouter une ambiance un peu creepy pour l'anniversaire de son petit frère, Loïc n'allait pas bouger le petit doigt. Il se serait même fait un plaisir de pourrir la fête. Or Florian souhaitait attirer l'attention de Camille, avec laquelle il était sûr de former un joli couple. Il faut dire qu'à ses yeux, elle était magnifique. Donc la visite au grenier s'imposait pour arriver à instaurer une ambiance suffisamment malsaine pour que l'adolescente, censée prendre peur, lui tombe dans les bras.
Et puis après tout, rien de spécial ne pouvait leur arriver, ils n'étaient pas dans un film.
Vers 14h, les parents de Florian sortirent passer l'après-midi chez des amis. Loïc restait enfermé dans sa chambre et Florian attendait que ses invités daignent se présenter chez lui. Le premier à arriver fut David un jeune homme assez grand aux cheveux blonds coupés courts et aux yeux gris vêtu d'un survêtement noir et vert fluo, rapidement suivi par Angélique, une adolescente de taille moyenne aux yeux marron foncé et aux cheveux noirs lissés déteints en turquoise sur les pointes et habillée d'un jean slim beige et d'un haut kaki laissant entrevoir son nombril ainsi que son corps squelettique. Peu après arriva Lucas, un petit jeune homme aux cheveux châtains bouclés et aux yeux bleus rehaussés de lunettes portant une chemise bleu et un jean gris. Et enfin, vint la fameuse Camille, portant une robe violette légèrement moulante, ses cheveux noirs lâchés sur ses épaules harmonisés avec sa peau satinée, encadrant son regard noisette et lui donnant une impression de grandeur.
Peu après l'arrivée de ses invités, Florian leur expliqua le déroulement de leur après-midi :
-Vu que mes darons passent leur temps à m'interdire d'aller dans le grenier, j'ai pensé qu'on devrait peut-être y jeter un coup d'oeil. Y aurait de quoi se filer la frousse, non ?
-Pour avoir la frousse il suffit de passer une journée avec ton dégénéré de frère, ricana Lucas.
-Pas faux mais cet espèce de crétin ne va pas rester avec nous, il est trop... dégénéré pour ça, se moqua Angélique.
Les médisances continuèrent quelques minutes, jusqu'à ce que Loïc descende de sa chambre, applaudissant sarcastiquement à chaque pas avant d'atteindre le frigo pour en sortir une canette de coca.
-Qu'est-ce-que tu fous, s'énerva Florian ?!
Le jeune homme aux cheveux sombre mi-longs sortit la tête du réfrigérateur en sortant sa canette et plongea son regard vert clair dans les yeux de chacun des adolescents avec un grand sourire.
-Et bien quoi p'tit frère ? J'ai pas le droit de boire ?
-On veut pas de toi, dégage, le gogol, cracha son petit frère d'un ton haineux !!
Le petit groupe éclata de rire. Loïc ferma la porte du frigo et s'approcha de son petit frère :
-C'est pas parce que tu as les parents dans ta poche que tu dois tout te permettre avec moi, tu sais.
-De toutes manières si tu me fais chier, je vais aller cafter, je me gênerais pas.
-Tssss... T'es vraiment qu'un sale gamin.
-Non, j'utilise mes avantages, c'est pas la même chose.
Loïc les darda d'un regard noir chacun leur tour puis remonta les escaliers en vitesse.
Florian se tourna vers ses amis :
-Bon, on y va ?
De toutes manières, rien de spécial ne pourrait leur arriver, ils n'étaient pas dans un film.
Le grenier de la famille Lefèvre était accessible grâce à une échelle cachée dans un placard de la chambre du couple. Y aller en présence des époux Lefèvre n'était même pas envisageable. Mais maintenant qu'ils étaient partis...
-Une minute, fit Angélique en inspectant la porte du placard. Tu sais s'il est fermé à clef ?
-Honnêtement... répondit Florian, j'en sais rien.
Angélique soupira tandis que David tentait d'ouvrir la porte. Elle n'était pas fermée à clef. Il entra dans le placard, suivi de près par Florian et tous deux descendirent l'échelle. Peu après, le petit groupe monta l'échelle pour atteindre un grenier des plus normaux : bas de plafond, rempli de vieilleries et tellement poussiéreux que chacun de leurs pas soulevait une quantité astronomique de poussière dans les airs. Angélique éternua tandis que les autres se mirent à fouiller un peu partout.
Il y a une chose que Florian ne leur avait pas dit, c'est que de nombreux objets et livres traitant de sujets occultes étaient ramassés dans le grenier, depuis la mort de ses grands-parents maternels. Il les avait toujours trouvé étranges, ils lui faisaient même peur. Et pour être franc, il pensait qu'ils ne l'avaient jamais apprécié. Mais il s'en fichait. Après tout, ces... ces « gens » étaient assez chelous pour bien s'entendre avec Loïc. Ce n'était pas normal. Comme ce n'était pas normal de voir Loïc pleurer à leur enterrement. Même leur mère ne les avait pas pleurés. Il avait honte d'être dans une famille de crétins qui s'intéressaient à des choses inexistantes plutôt que d'évoluer dans la réalité. Ils avaient l'air de gamins qui refusaient de quitter l'enfance. Comme si ça pouvait leur garantir un avenir !!
-Florian, c'est quoi tout ça, questionna Lucas en lui montrant un vieux livre à la couverture de cuir ?
-C'est un livre qui était à un de mes ancêtres. Et comme on pouvait pas se permette de le vendre, comme tous les autres, on les a foutu ici en attendant qu'ils tombent en poussière.
-Pourquoi vous les avez pas brûlés plus tôt, questionna David ?
-Loïc aurait piqué une crise contre nous. Et si Loïc pique une crise il va faire la chialeuse chez les flics à cause d'une vieille connerie.
-Tu peux nous expliquer, fit Angélique ?
-Non, j'ai pas envie.
-Vraiment, intervint Camille avec une petite moue qui se voulait mignonne ?
Les joues de Florian prirent un peu plus de couleur mais il s'obstina à refuser.
-WHA !!!
La voix de David résonna à travers tout le grenier.
VOUS LISEZ
Le Pays des Merveilles, de l'autre côté du Miroir
ParanormalAvant toute chose, je souhaite signaler aux potentiels lecteurs que si vous voulez saisir toutes les subtilités de l'histoire, ça pourrait être utile de lire les livres de Lewis Carroll. Mais si vous voulez juste profiter d'une fiction et que vous v...