Le Pays des Merveilles, de l'autre côté du Miroir

Chapitre 20 : l'Arrivée

—Loïc—

Ça faisait plus d'une heure que la bande de merdeux était passée de l'autre côté du Miroir. Ils devaient être morts à l'heure qu'il est. Je suis juste étonné que les habitants des Merveilles ne soient pas encore arrivés. Soupirant, je descendis du grenier avec un petit tas livres et les posais sur ma table de nuit. J'espère qu'ils vont bientôt venir, seulement il va falloir que je fasse de la place. Déjà, nous avons la chambre d'amis, ensuite, la chambre de Florian va avoir besoin d'un nouvel occupant, et pour finir, il va falloir dégager les vieux cons d'ici. Ça va être vite vu il suffira de les tuer et de demander à Émilie et Émilia de faire des clones d'eux. J'hésitais maintenant entre préparer de quoi tuer mes parents puis de me débarrasser de leurs corps et attendre que le reste des habitants et tout préparer avec leur aide. À vrai dire, je ne savais pas ce qu'ils avaient prévu, donc il vaudrait mieux que je fasse la 2e option. Ça me semble plus sage. Sinon nous pourrions également essayer de nous enfuir de cette maison mais cela risquait d'être plus compliqué. Surtout que nous n'avions aucune idée de ce que nous allions faire une fois qu'ils seront arrivés.

Soupirant de nouveau, je décidais de remonter dans le grenier pour y réfléchir et principalement pour les attendre.

Je savais que seul Dante ne serait pas trop déstabilisé par ce changement de monde, vu qu'à l'heure actuelle, dans ce monde, il était mort il y a près de 2 ans, suicidé parce qu'il s'était fait chopé par la police.

Ah, il ne vous avait pas prévenu ? Dante Cheschire, de son nom humain Dante Chester a été un tueur ans série durant son adolescence, de 2011 à 2014. D'après ce que j'ai réussi à savoir, il avait fugué de chez ses parents à 14 ans et a commencé une carrière dans le meurtre pour subsister. Cependant, bien qu'il faisait exprès de laisser des traces de son passage un peu partout, il arrivait toujours à échapper à la police. Il avait grandement modifié son apparence, se faisant des teintures et mettant des lentilles de contact. Je soupçonne aussi le fait qu'il ait changé sa façon d'agir, sa démarche, ce genre de choses. Il a été insaisissable jusqu'à ce qu'il se fasse choper pour avoir laissé une de ses victimes en vie. Alors, sachant qu'il s'était fait chopé, il a préféré en finir. Ce que je peux comprendre, dans la même situation, j'en aurais fait autant.

Pour passer le temps, je me berçais d'avant en arrière, tout doucement. C'est ce que je faisais quand j'étais petit et que mes parents m'enfermaient dans une cave insalubre. Souvent, quand cela arrivait, je me faisais battre. Seulement à partir du moment où j'ai failli les dénoncer à mes professeurs il y a quelques années, ils ont cessés de m'emmerder. Et depuis ils me laissent en paix.

Perdu dans mes pensées, je ne faisais plus attention à rien, jusqu'à ce que je vis quelque chose bouger du coin de l'oeil.

Une main gantée sortit du miroir, suivie de près par un bras, puis un pied, ensuite une jambe, après vint une partie du torse et de la tête, enfin le reste du corps arriva. Un corps vêtu d'une sorte de combinaison bariolée et dont le crâne était recouvert d'une cagoule en peau humaine. Je me redressais et fixais le nouvelle arrivant. Il avait visiblement une stature masculine. Et son crâne était toujours en place. J'espérais que l'effet tiendrait sur le long terme, après tout, je n'avais pas assisté à la détérioration du crâne du Griffon, Jonathan, donc j'ignorais si l'effet avait été foudroyant ou progressif, bien que la première option me semble être la plus logique.

-Saaaaaalut Loïc, fit la voix joyeuse de Gabriel !!!

-Salut, comment tu te sens ?

-Je pète le feu !!

-Les autres vont-ils rapliquer bientôt ?

Il éclata de rire.

-Ma petite soeur va pas tarder, t'inquiètes pas !!

Mais pourquoi tu me parles d'elle... ? Je serais tout aussi content si elle vient que si Eve, Dante ou encore Adrian venaient, alors pourquoi tu me dis ça ? Bon, je dois avouer que je suis assez proche de Raphaëlle, mais ce n'est pas une raison.

Quelques secondes plus tard, les autres habitants du Pays des Merveilles finirent par arriver dans mon grenier. Nous commençons à être assez nombreux dans cet espace exiguë, si nous ne comptions pas toutes les affaires qu'ils avaient apportés. J'allais devoir les faire descendre. J'espérais pouvoir compter sur Dante pour qu'il puisse m'aider à expliquer toutes les utilités de chaque objet. Seulement, avant que j'ai eu le temps de lui demander quoi que ce soit, je remarquais que quelque chose n'allait pas.

-Où est Émilia ?

Il y eu un long silence avant qu'Alice ne me réponde :

-Elle a été tuée par ton frère.

Je retins un cri de rage. Quel abruti... Heureusement pour lui qu'il est déjà mort, sinon c'est moi qui m'en serait occupé. Et ça n'aurait pas été la même. J'espère au moins qu'il avait souffert.

-Bref, que comptes-tu faire maintenant que nous sommes là, questionna Eve ?

-Pour le moment, j'hésite entre tuer mes vieux ainsi que créer des clones d'eux afin de rester squatter dans la maison et s'enfuir de cette baraque.

-Émilie, questionna Dante ?

-Il me sera difficile de créer deux clones toute seule après un décès, et même si on les laissait vivants je ne sais pas si j'arriverais à faire grand chose.

-Cependant nous aurons besoin du Miroir pour...

Au même moment, la surface du Miroir explosa en de trop nombreux morceaux pour qu'ils puissent être comptés.

Immédiatement, les habitants du Pays des Merveilles prirent peur. Et je les comprenais. Si cette porte vers le Pays des Merveilles était fermée, cela signifiait qu'il était désormais inexistant.

-Loïc, tu pourrais essayer de recréer le Pays des Merveilles, me demanda Alice d'un ton précipité ?

-J'ai lu et relu tous les livres de mes grands-parents je n'ai rien trouvé là-dessus. Je ne pourrai pas faire grand chose. Je ne suis pas magicien, vous savez.

-On est foutus, se lamenta Gabriel !!

-On se calme, il y a forcément un moyen pour revenir vivre là-bas, n'est-ce-pas, insista Adrian, visiblement paniqué ?

-Je n'en sais rien, répliquais-je, paniqué !!

-Qu'est-ce-qu'on va devenir, gémit Ambre... ?

-On a plus le choix, dis-je d'un voix forte, coupant court aux protestations et aux gémissements de cette assemblée. On va devoir partir.