Partie 10

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Suite à notre arrivée, nous sommes parti à la découverte de Berlin. J'ai attrapé un guide touristique dans le hall de l'aéroport et l'ai glissé dans ma poche.

Actuellement, nous sommes à la recherche de notre auberge de jeunesse. Nous parcourrons les rues, mains dans la mains, avec nos sacs et nos valises. C'est une capitale appréciable, il faut avouer, remplie de culture.

Nous avons finalement réussi à mettre la main sur notre lieu de repos pour la semaine. Nous avons demandé nos clés, pris les horaires des repas, et remercié la femme qui nous a accueillit au comptoir. Elle était vraiment très jolie.

Après avoir déposé nos affaires, nous avons pris une douche tout les deux, j'avais la tête ailleurs alors Shading m'a fait prendre une douche froide. Je dois dire qu'il m'a bien eu et que je ne suis pas restée plus de temps dans la lune.

« Tu n'es pas heureuse de partir en voyage pendant tant de temps, ensemble ?

- Bien sûr que si. Je réfléchissais juste... Shading, je sais que ça fais peu de temps qu'on est ensemble mais... Si j'avais pu vivre plus longtemps, quel type de projets aurais tu assumer avec moi ? Est-ce que maintenant, tu te serais senti prêt à emménager avec moi, avoir des enfants ?

- Je vais être très cliché dans ma réponse, mais tant que c'est avec toi, j'irais où tu iras.

- Ça ne me répond pas vraiment, tu sais ..?

- Je serais prêt à élever des marmots qui me détesteront dans 15 ans et qui m'aimeront dans 20, si ce sont aussi les tiens.

- Là, ça répond à ma question ! »

Et on s'est embrassé sous une eau à 38°C.

Nous sommes ressorti après une bonne trentaine de minutes enfermés dans la salle de bain. J'ai attaché mes cheveux en une tresse simpliste. On a fermé notre chambre à clé et vu qu'il n'était pas encore l'heure du déjeuner, nous avons décidé de déambuler dans les rues de la capitale allemande.

Vers midi, nous avons trouvé un charmant petit restaurant typique. Shading a tenté de parler quelques mots allemand mais fort heureusement, le serveur maîtrisait l'anglais. Nous avons donc mangé ce que nous avions commandé sans problèmes.

Suite à cela, nous avons cherché des sites touristiques à voir dans cette ville et nous avons établi un planning. Chaque jour aurait sa découverte. Mais seulement l'après midi, le matin je préférais trainer dans les rues, en tenant la main de mon cher et tendre.

Notre séjour dans la capitale allemande fût fort appréciable. J'avais les yeux qui brillaient à chaque visite. Mon rêve éveillé débutait dans cette ville.

À la fin de la semaine, nos valises se sont bouclées et nous repartions vers l'aéroport. Le même manège qu'à notre arrivée s'est alors opéré.

Une fois dans l'avion, le pilote a annoncé notre destination : Paris. J'ai regardé Shading avec de grands yeux. Un immense sourire a déformé ses lèvres en voyant ma tête.

« Contente à ce que je vois ?
- Totalement.
- Tu vas voir, Paris est une ville à la hauteur de sa réputation.»

Je me suis endormie avec le sourire dans cet avion en direction de la capitale française.

En avançant au milieu de l'aéroport avec nos valises à la main,  j'ai sorti mon téléphone pour prendre une photo d'un panneau qui indiquait notre position sur la planète.

Depuis sa création, ma page "Illness versus me : travel into the world" avait amassé quelques dizaines de fans, majoritairement dès proches ou des connaissances.

Beaucoup ont posé des questions via la messagerie privée ou encore directement sur le mur de la page. Nous n'avions répondu à aucune de leurs questions. Je veux attendre avant de m'atteler à cette tâche. Nous nous sommes contentés de continuer à poster d'autres photos de nos visites de Berlin. Il n'y avait qu'un ou deux selfies, je n'osais pas nous montrer bien que les gens qui suivaient notre aventure étaient des personnes que nous connaissions. Je crains un peu ce que peuvent penser les gens.

Je range mon téléphone et aide mon compagnon de voyage à charger nos bagages dans le coffre du taxi qui nous mènera à l'hôtel. Je m'installe dans la voiture alors que le rouquin à ma droite communique l'adresse au chauffeur. Ce dernier hoche la tête et allume le moteur de sa voiture.

Shading me regarde avec un grand sourire de ceux qui sont sincère. Je lis dans ses yeux qu'il est heureux avec moi et c'est tout ce qui m'importe. Je ne vis désormais que pour son sourire. Je ne veux jamais avoir à le voir s'éteindre.

Nous sommes arrivés à l'hôtel et j'ai pu découvrir la vue sur la Dame de fer que nous offrait la fenêtre de notre chambre.

Nous avons passés l'après midi à programmer nos visites et à réserver des restaurants.

« Ce soir, je vais enregistrer une video pour la page. J'en ai marre de toutes les questions auxquelles nous ne répondons pas.
- Je t'aiderai.
- Merci. »

J'avais décidé de cela entre deux appels. Je n'avais plus peur des réactions. Je voulais m'affirmer en tant qu'être humain et non en tant que cancéreuse. Je sais que je ne vais pas avoir la chance d'aller dans une grande école, a l'université, galérer pour trouver un job dans une boite que je ne connaissais pas avant de faire les petites annonces du journal régional, voir grandir des enfants qui seraient supposément les miens si aucun échange ne s'est opéré à la maternité où j'accoucherais... ce genre de choses qui ont l'air de tant agacer les personnes qui les subissent comme des corvées et non comme des chances. La chance d'être en vie et d'avoir une vie. Ces deux chances que je perdrais d'ici peu.

Shading m'a langoureusement embrassé. Il avait vu mon air préoccupé et plutôt que de me poser des questions auxquelles je ne répondrais pas de toute évidences, il a pris une excellente initiative.

Nous avons fait l'amour à Paris pour la première fois. Et c'était quelque chose de doux et agréable.

Et elle s'appelait Sunshine.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant