Sorciere des rêves

Chapitre 3

Au retour de la journée d'école qui s'était plutôt bien passé en la séchant avec Léia, maman m'avait demandé pourquoi l'école avait appelé.
Je n'avais même pas besoin de mentir, elle n'aurait pas le temps de me sermonner.
- j'ai séché avec Léia.
- Léia est une mauvaise influence.
Si elle savait comment était Léia: la saine, l'ange et moi le demon, je pense que maman serait bien étonnée.
- peux-tu te cuisiner ton souper? , m'avait-elle demandé comme à chaque soir.
Je ne repondis pas en la fixant gravement et elle prit à l'habitude comme réponse un oui en m'ignorant.
Maman travaillait d'arrache-pied pour ne pas perdre la maison. Elle le faisait du plus loin que je me souvienne étant donné que mon père nous avait abandonné lorsque j'étais bébé. Ils s'étaient achetés la maison lorsque maman était enceinte de moi. Maman refusait de me parler de son départ.
Elle travaillait en tant que spécialiste des relations publiques. Un métier stressant pour quelqu'un de toujours stressé.
J'allais cuisiner plus tard.
Je n'avais pas partager ma sorte d'expérience divinatoire avec personne et cela faisait presque une journée!
Je devais absolument raconter mon rêve à quelqu'un , peu importe si c'était ma mère. Je craignais seulement qu'elle n'y porte pas attention.
- maman?
-oui?, a-t-elle dit d'un ton étonnement surpris et soulagé à la fois.
J'ai pris conscience que je n'avais pas engager une conversation avec ma mère depuis... la mort de Tatiana. C'avait été toujours maman qui commençait la conversation, et ce, pour me réprimander ou me demander des questions auxquels je n'avais pas de réponses.
Son ton me laissait croire qu'elle l'avait remarqué elle aussi. son ton a chassé toutes mes hésitations quant au fait de partager mon rêve.
- j'ai fait un rêve., et comme ce matin, des larmes se présentèrent aux coins de mes yeux mordorés.
- qu'y a-t-il? Etait-ce à propos de Tatiana? Tu sais que ce n'est pas de ta faute, n'est-ce pas?
- c'est tout autre chose, maman.
Je pris quelques secondes à réfléchir quant à la façon de lui présenter cette énorme coïncidence. Elle me regardait avec de grand yeux ronds, remplis d'inquiétude et j'étais surprise de voir à quel point j'étais importante pour elle.
Après un long soupir, j'entrepris de lui parler de la radio et de ce qu'elle annoncait et pout y mettre de l'emphase, je racontai mon rêve à la toute fin. Maman comprit enfin à tout rimait ce que je venais de dire.
- tu vois maman, l'impression que ce rêve m'a laissé était très puissant. Et puis, c'est la même nuit que sa mort. Ce n'est pas une coïncidence.
Son expression auparavant intéressée et inquiète s'était renfrogné pour je-ne-sais quelle raison.
- Ce n'est qu'un rêve, petite sotte! Arrête de penser à cela.
- D'accord.
J'abordai un air impassible. Un long moment passa. Je rentrai dans ma chambre. Je l'avais moi même arrangé, perfectionné pour qu'elle devienne mon endroit douillet. Cependant, je ne savais pas trop quoi aborder comme décoration, alors elle abordait plusieurs tons de couleurs et des objets éclectiques. Je m'assis à mon bureau qui portait sur ma fenêtre. J'allais ouvrir mon ordinateur quand mon téléphone sonna. J'exprimai un soupir de mécontentement. Je n'aimais pas que des gens me parlent, me dérangent pourtant j'étais aussitôt blessée que quelqu'un ne m'appelle pas.
Je regardai le numéro qui s'affichait: Tom. Justement, je devais lui parler de Léia. Si fatiguant, ce mec!
- allo? C'est Tom.
- oui... je sais. Qu'est-ce que tu veux?
Je sentais déjà que son sourire s'effaca et je ne pus m'empêcher de réprimer de la culpabilité.
- he.. je voulais seulement te parler, quoi.
- ahh désolé, je n'ai vraiment pas le temps de te parler. J'ai... j'ai un essai d'histoire à remettre pour demain.
- t'as quel prof? Je pourrais t'aider.
Il ne comprenait donc pas ma piètre excuse? Je décidai d'aborder le cas Léia le plus rapidement possible. Je continuai à mentir.
- ce salaud de M. Davis!
- ha! Ha! J'aime bien ton caractère.
- Non Tom.
- Quoi?
- rien... je dois t'avouer quelque chose, ce n'est pas moi qui a besoin d'aide pour mon essai, c'est Léia.
Je lui mentais et je n'avais aucun remord. J'haissais tellement les remords. Les remords sont pour ceux ayant peur de se faire juger. Je n'avais aucunement peur.
- Ah ouais? Pourquoi tu ne me l'as pas dit?
- je te le dis maintenant.
Il me tapait sur les nerfs à la fin.
J'entendais un grattement, il se grattait sûrement la nuque comme à chaque fois où il était mal-à-l'aise.
- Léia, tu lui as parlé aujourd'hui?
- on a séché aujourd'hui, bien sûr que oui.
Un long silence suivit.
- eh bien, elle t'a dit quoi?, réponda Tom.
Un autre silence se posa, cette fois de ma part. Courage, Dana! J'esperais seulement ne pas foirer l'impression de Léia à Tom.
- elle a dit qu'elle voulait sortir avec toi. Effectivement, je suis en couple, Tom. Mon amour envers... Rob est très profond , très serieux.
Je souris. Quel beau tissu de mensonge allais-je devoir prouver ou seulement convaincre.
- c'est qui ce Rob?, cracha-t-il.
- Léia veut sortir avec toi! N'écoutes-tu pas? Elle t'aime.
J'avais toujours eu de la colère refoulée, ou peut-être étais-je si sensible que je produisais bien trop de colère pour rien du tout. Je me foutais de détruire mon celllulaire, j'avais si hâte de raccrocher.
- Mais je ne l'aime pas! Je t'aime, toi!
- tu vas me lacher, tom! Je ne veux pas de toi! SALE CONNARD!
Et je raccrochai. J'hésitais entre remords ou s'en foutre et j'optai pour la deuxième option. Bien plus facile à digérer. Je me sentais très bien quand j'exprimais ma colère, néanmoins , être en colère , je n'aimais pas cela. Je laissai un message à Leia, elle ne pouvait pas repondre puisqu'elle etait a sa pratique de basketball: « Tom m'a appelé. J'ai répondu. Je lui ai dit que tu voulais sortir avec lui. Il n'a rien voulu entendre, je suis désolé. »