Chapitre 28

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- Il a des chances, Cecile. Par exemple, on peut peut-être profiter du fait qu'il est en amour avec moi. Deuxièmement, il ne sait pas se nourrir avec la nature d'après moi. Et troisièmement, il pense que les anges sont des hypocrites, puisqu'il ne vous connaît pas. Créez des liens avec lui!, avais-je conseillé à Cecile.
- C'est plus facile à dire qu'à faire. Mais je peux essayer.
Alors que Cecile commençait à partir, je la rattrapai.
- Cecile! S'il vous plaît n'en parlez pas à
Liam.
- Peu importe ce que tu as avec Liam, le fait que tu changes Taran va juste te rendre le choix plus difficile. Pour l'instant, va donc apprendre à Taran comment se nourrir de la nature. Je garderai Liam loin de Taran, ne t'inquiète pas. Je te fais confiance pour ne pas laisser partir Taran.
- Merci.
Sur ce, j'attrapai Taran qui se débattait dans les bras de deux anges bien bâtis pour l'attirer à la forêt la plus proche.
- Où on s'en va comme ça, ma princesse?
Je le tirais encore par le bras en affichant un air furieux.
- Ferme-la.
Mais je remarquai qu'il saignait de la lèvre. Du sang. Merde, je devais resister.
- Pourquoi tu me regardes comme ça? Tu veux m'embrasser, chérie?
Je sortie de ma transe combative.
- Non! Tu...tu saignes de la lèvres. Enlève ce sang de ma vue.
Nous continuions à marcher à grand pas, alors que je le tirais pour qu'il marche plus rapidement.
- Ah oui! J'avais oublié ce que "ton père t'avait fait". Ah! Ah!
Je m'arrêtai net faisant en sorte que Taran fonce en plein sur moi, par surprise. Jusqu'alors, mon "vampirisme" n'était pas un inconvénient, si ce n'est que je devais tuer des êtres vivants pour survivre. J'avais la force, l'endurance qu'un humain n'aurait jamais pu avoir. Je fixais les lèvres de Taran avec avidité. Je sentais mes canines s'acérer.
- Aller, Dana... laisse-toi aller.
Une telle situation était étrange. Je voulais tellement boire ce liquide rouge velours, mais je ne voulais pas l'embrasser, pour une raison que je ne comprenais pas. Était-ce... pour Liam? Je ne savais pas. Rapide comme un cobra, je plantai mes crocs dans une veine du cou à Taran. Mais le goût était écoeurant. Je recrachai aussitôt. Eh bien, je n'allais pas avoir besoin de combattre une envie de sang.
- Mmm, dommage. Ton sang est si " délicieux"!, m'étais-je exclamée sarcastiquement.
Il semblait contrarié, mais toute cette situation m'enchantait.
Enfin arrivés au coeur de la forêt, hors des sentiers, où la nature et non l'homme régnait, j'allais pouvoir montrer à Taran la façon de se nourrir par la nature, sans causer de problèmes considérables comme tuer des gens.
- Durant ta longue vie, as-tu tué des gens?, avais-je demandé faussement décontractée.
- Oui. , avait avoué Taran tout en haussant les épaules.
Mon dieu, il ne se sentait même pas coupable. J'écarquillai les yeux et me figeai, mais décidai de laisser faire. Ça allait bientôt prendre fin et c'était du passé.
- Dans quelles situations?
- La plupart du temps, c'était des gens qui voulaient te tuer. Je n'avais pas trop le choix. Je dirais aussi que la deuxième cause était ma faim. J'avais pris trop d'énergie vitale. Oups!, s'était-il faussement exclamé tout en gloussant.
Je le dévisageais. Oui, ça va prendre fin.
- En parlant de ça, Taran... par hasard, j'ai trouvé une façon de me nourrir sur autre chose que les humains.
Il leva un sourcil avec l'air de dire : quoi t'es végétarienne, maintenant?
- eh bien? Montre-moi, ma belle.
J'haïssais qu'il me traîte comme si je lui appartenais, surtout comme s'il ne s'était rien passé entre nous. Cecile avait été un peu stupide de me demander de montrer à Taran comment, puisque moi-même, je n'étais plus capable. Plus capable de la façon traditionnelle, du moins.
- Alors... ferme les yeux et sois attentif aux sons de la forêt. Détaille le plus de choses que tu peux seulement avec ton ouïe.
- On dirait de la méditation, c'est quoi ce truc.
- Chuuuut. Écoute-moi. Concentre toi. Sens l'énergie qui grouille autour de toi. L'énergie des racines des arbres. L'énergie qui parcourt le sol entier. L'énergie des petits lacs et rivières à proximité, l'énergie du soleil qui frappe et te réchauffe ta peau. Inspire profondément et amasse toute ces énergies. Amène les en ton coeur.

De mes propres yeux à la vue développée, je pouvais voir des nuages bleus pâles brillants s'imprégner en Taran. Je pouvais aussi voir les ondes de joie et de bien-être qui émanaient de Taran. C'était quasi impossible de me rappeler de tout ce qu'il m'avait fait, m'avait dit. Ses cheveux blonds semblaient briller de mille feux et sa mâchoire bien taillée n'attendait que mon toucher. Taran contemplait le ciel comme il ne l'avait jamais regarder. Je m'approchai derrière lui et lui déposai un léger baiser sur la nuque. Le soleil se couchait et les oiseaux gazouillait sereinement. Ce moment m'appartenait, était précieux puisque rare. J'en avais oublié toutes mes nombreuses préoccupations sauf une, Liam.
Taran se retourna tranquillement et je sentais mon coeur tambouriner d'amour. Il me contempla avec un sourire sincère, puis se jeta à moi.
- Tu m'as tellement manqué...
Il couvrait mon visage de baisers rapide , puis se lança sur mes lèvres. J'étais quelque peu secoué par cette vigueur, mais moi aussi, j'y prenais goût. Cependant, Taran commença à tâter mon corps. Voulait-il...? Il commençait à retirer mon chandail, mais je l'arrêtai net. Non, je ne veux pas. Je me sentais humiliée de refuser.
- Pourquoi, Dana? Pourquoi ne veux-tu pas?
À son expression, j'en déduis qu'il était fâché. Tant pis s'il était fâché, je n'allais pas coucher avec lui. Je ne m'en sentais pas prête, du moins pas avec lui. Comme par réflexe, je pensai à Liam. Juste à avoir embrassé Taran, je me sentais mal. T'est stupide, c'est Taran que t'as rencontré en premier. Pourquoi être fidèle à quelqu'un qui n'est même pas ton petit ami?
- Peu importe, Taran. Je ne veux pas.
Au moins, il ne se conduisit pas comme un salaud. Il hocha de la tête et reprit d'un air plus sérieux.
- Dana, aide-moi à me faire sortir d'ici. Tu m'aimes non?
- C'est grâce à moi que tu est dans cette cage, tu penses vraiment que ça va être moi qui va te libérer?
D'un acte naturel, mais bien pensé, je paralysai Taran qui tomba à terre. Puis je le fis flotter à un mètre du sol seulement par la force de la pensée. Étrangement, je voyais des formes et des paroles. Une incantation. En la prononçant, je compris rapidement que Taran était définitivement paralysé jusqu'au moment où j'en déciderais le contraire. Je le fis planer jusqu'à l'entrepôt où je le déposai dans sa cellule non sans croiser le chemin de Léia, qui me dévisagea, puis me suiva.

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