Chapitre 4

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Me remettant de mon excès de colère quasi-quotidien, j'entonnai des bribes d'une de mes chansons rock qui à ma connaissance ne se faisaient écouter que par moi-même. J'étais si mauvaise pour chanter que j'ouvrai ma radio pour faire disparaitre ce vers d'oreille.
J'entrepris ensuite d'ouvrir mon ordinateur. Mon mot de passe enfin tapé , je pus profiter du son émis par ma radio... La même chanson que je fredonnais , il y avait deux minutes de cela. Quelle coïncidence! Ce dernier mot ne put inévitablement me rappeler cette fille qui était morte, que j'avais incarnée dans un satané rêve relié sous l'immédiat avec elle. Alors cette dernière coïncidence ne fut plus si belle. S'en était même effrayant. Je ressentis quelque chose... comment l'expliquer? Je sentais déjà du changement un peu comme à l'approche du printemps, mais voila que nous n'étions qu' en plein automne. Je ressentis de l'espoir en quelque sorte.
Si j'avais des devoirs, je ne les aurais même pas fait. Je décidai de faire une toute petite sieste.
***
Il était maintenant 4h du matin. Je crevais de faim et je ne pensais pas me rendormir de si tôt. J'allai donc en bas, et appréciai cette différence du quotidien, ce petit saut hors de l'ordinaire. Ma mère allait faire une tête en me voyant réveillée quand elle allait se lever. Je descendais en bas, tout était calme et sombre. Apaisant. Je passai devant la baie vitrée du salon, m'attendant déjà à voir une rue déserte. Combien serait plaisant une ville déserte. Je parcourais du regard la cour de devant, puis la rue , le trottoir et toutes ces choses qui partageaient les même teintes de gris à la noirceur. Mais mon regard fut attiré vers les lumières allumées de la maison d'en face. Deux personnes étaient au salon. Une des deux avait un couteau ensanglanté , perseverant à mettre en bouillis le corps de l'autre personne qui n'avait plus aucune réaction. Qu'etait-ce ce bordel? Cet homme grand et au visage dos à moi, massacrant sa proie la lumière allumé. Des millions de pensées me traversaient l'esprit: que dois-je faire? Je ne peux pas stopper cet homme! Sous quel motif faisait-il cela? Devais-je réveiller ma mère?
Je décidai de crier. Crier au meurtre. J'étais encore là, planté dans le salon en face d'un meurtre qui se déroulait sous mes yeux. Je continuais à crier, pourtant maman ne se levait pas. Par contre, le tueur, lui m'avait entendu. Il se retourna vers moi en arrêtant un instant de meurtrir ce corps sans vie, c'était déjà cela. J'étais prête à ce qu'il vienne pour moi plutôt que de tuer cette personne. Même si j'étais dans la noirceur totale, il semblait me fixer droit dans les yeux. Soudain, je ne voulais plus crier du tout. C'était comme si j'étais... hypnotisée! Paralysée. À cette réalisation, tout devint plus noir encore. Je me sentis flotter. Et j'étais maintenant, paisiblement dans les bras du tueur. Il me regardait de ses yeux verts hypnotiques et mon coeur semblait fondre. Puis, la scène se répéta. J'habitai le corps de cette défunte personne et le tueur recommença son meurtre. Je sentais maintenant toute cette douleur, la vie qui filait entre mes doigts et ne laissait qu'une enveloppe vide et moi comme témoin. Et je ne pu que contempler les pommettes bien sculptées soutenant des yeux verts aux éclats d'émeraude et sa bouche si irrésistible. Je m'endormis dépourvu de tout sens morale et logique.
Je me réveillai une deuxième fois aujourd'hui. Ou peut-être pour une première fois? En effet, j'étais de retour dans mon lit. L'heure affichait 7 heures.
C'était un rêve, inévitablement...? N'était-ce pas? Un mot avait était déposé sur l'oreiller du côté droit de mon lit. Je l'attrapai en le déchirant quasiment. " Je t'ai enfin retrouvé, mais te rappelles-tu de moi?"
Putain, ce n'était pas un rêve! Je courus en évitant de peu une chute dans les escaliers. Encore en pyjama, je traversai la rue où quelques écoliers se rendaient à l'école, tous me regardèrent d'un air si ahurie, plein de jugements. Je les ignorai. Je cognai à la porte m'attendant à ce que personne ne réponde où à voir quelqu'un de mort, mais je trouvai plutôt cette même personne dont j'avais incarnée durant sa mort il y a de cela 3 heures. Devant mon air béat, la jeune fille me dévisagea et referma la porte.
Elle n'était pas morte! Du moins, pas encore. Je n'avais pas réfléchie à ce que j'allais faire rendue chez elle, si elle était vivante. Ce que je n'avais pas prévu.
J'étais trop effrayée pour penser par moi-même et me rendit à l'heure à l'école où j'essaierais de me faire distraire. Je ne vis pas ma mère de la matinée et ne pus lui demander si elle m'avait entendu crier.
En effet, je ne savais pas ce qui était réalité du rêve de cette nuit. La seule chose certaine, c'est que j'avais reçu un mot. Ce mot, j'en étais certaine, venait du tueur. Je pouvais encore me rappeler de ses cheveux blonds mi-longs qui encadraient son magnifique visage. Quel beau contraste aurait-il été m'entourant de ses longs bras. Mais m'étais-je levée cette nuit? Ou était-ce un rêve? Et si oui, était-ce une prédiction?
Je touchais la fin de la deuxième période. Je n'avais pas encore parler à Léia de mes rêves... et de l'irrésistible tueur. De nature égoïste, j'aurais volontiée pardonné les quelconques crimes commis par ce dernier. Même un meurtre, avais-je pensé ne le pensant pas vraiment.

Sorciere des rêves Où les histoires vivent. Découvrez maintenant