Sorciere des rêves

Chapitre 23

Je me promenais sur un tapis rouge. Je me sentais puissante et belle. J'étais habillée de ma magnifique robe noire, mais elle était différente, elle avait des éclats rougeâtres. J'étais extasié par quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Un bras m'accompagnait. Je relevai et découvrit un moi masculin et plus vieux. Comment ça pouvait être moi? Qui était-ce? Il me souriait du même sourire que j'emploie lorsque je n'ai aucun regret. Plus je marchais, plus j'avais de la difficulté à marcher avec ces escarpins écarlates. Je fixais au loin mon objectif, ma maison. Mais ma marche se faisait de plus en plus difficile. Je ne comprenais pas pourquoi, jusqu'à ce que je voie des milliers de corps ensanglantés. Je trouvais cela magnifique. Puis, l'homme à mes côtés s'arrêta et colla ses doigts contre mes tempes tout en chantant quelque chose. Ce chant m'effrayait, en partie puisqu'il était inconnu. J'avais de plus en plus soif. Mes lèvres se gerçaient. Mes veines devenaient des rivières desséchées. Je devais boire! Boire n'importe quoi! Du sang. Oui, du sang c'est liquide. Je me penchai à terre comme une moins de rien et bus à grande gorgée le sang qui coulait de milliers de plaie. Je ne pouvais être plus bien intérieurement, mais il y avait toujours cet inconfort au niveau de mon coeur. Quelque chose clochait, mais quoi? Alors, que je me redirigeais vers ma maison, ma vision se brouilla et ce n'était plus ma maison, mais bien un portail. Je l'avais déjà vu, mais où? Pourquoi ne pouvais-je me rappeler, bon sang! À l'intérieur, la souffrance, la peur, la haine m'attirait. L'idée de le traverser était plus qu'excitante. Alors que je sautais presque à pied joints dans cette brèche aux couleurs sanguinaires, l'homme me donna un léger baiser sur le front.

Qu'est-ce que...? Aussitôt, je me tordis de douleur. J'étais dans mon lit, couverte de sueur, et remplie de remords inimaginables. Un cauchemar... comme dans mon rêve, j'eus soudain très soif. Probablement, la raison pourquoi j'avais rêvé à cela. De toute façon, même si on me dit que je maîtrise les rêves, je peux occasionnellement en faire qui n'ait pas de significations, non? Je me jetai au lavabo où je me gavai d'eau. 1 minute passa. Non, la soif ne s'étanchait pas. 2 minutes. Un sentiment de peur s'installa en moi peu à peu. 5 minutes. Je ne pouvais pas boire davantage, mais j'avais si soif! Je devais avoir une mine affreuse, avec tout ce que j'avais fait hier. D'un air hébété et effrayé à la fois, plantée devant le miroir, je me demandais de quoi je pouvais bien avoir soif. Je me demandais si ma peur et tout ces changements allaient prendre fin un jour. Je me demandais si ce cauchemar avait effectivement une  signification. Mais y penser me rendait extrêmement mal-à l'aise. Je me rappelais d'avoir marché sur des corps morts. Dégueulasse. J'avais aussi eu beaucoup soif après que quelqu'un mit ses doigts sur mes tempes. Je me rappelais aucunement de son visage. Il y avait ce portail dans lequel je voulais sauter, après avoir bu... du sang! Comme dans les films, avec ces vampires diaboliques. Vampires. J'étais une vampire psychique, mais je ne buvais pas de sang. Je prenais du "prana" , comme m'avait déjà dit Taran. De l'énergie vitale, cette essence nécessaire à tout le monde.
Nous étions samedi. Maman ne travaillait pas une chance, bonne journée pour revenir sur les évènements d'hier, et de mon père.
Lorsque je descendis en bas, maman écoutait les nouvelles, via la télévision de la salle à manger, tout en mangeant un bol de céréales.
- Allo, maman.
Je n'allais pas oublier de sitôt comment elle m'avait traîté hier, en faisant semblant que je n'avais pas de père.
Elle arrêta de manger, pour me regarder d'un air paniqué.
- Peux-tu m'expliquer ce qui s'est passé, hier? S'il te plait.
- eh bien... qu'est-ce que t'as vu?, avais-je demandé mal-à-l'aise.
- Il y a un garçon qui s'est transformé en monstre poilu et plein de personnes ont surgi de nulle part pour l'attacher avec une corde qui bougeait toute seule. Un homme ou jeune garçon, il faut dire qu'il était beau, arriva et... je ne me souviens plus.
- Alors que veux-tu savoir?
- Je veux tout savoir.
- Maman, avant que je puisse te dire qu'est-ce que je suis, ma mère tressailli, et combien ma situation a changé, je dois savoir mes origines, tu comprend?
- eh bien, je crois que j'ai un arrière grand-père irlandais, si c'est ce que tu veux savoir.
- Maman, tu sais très bien de quoi je parle. Je parle de mon père, bon sang!
- Calme toi, Dana. C'est d'accord, je vais te parler de lui... mais je ne le connaissais pas beaucoup.
Après un bref silence, elle ajouta:
- Je pense que ça va être plus facile pour toi de comprendre si tu le lis.
Le lis? Elle partit de la table pour revenir 10 minutes plus tard avec une boîte de carton poussiéreuse.
- Tu avais un journal, maman? Est-ce que.. toi aussi tu est spécial?
- Ma fille, ça me fait peur de voir s'avérer vrai ce que j'ai crains.
Elle avait des soupçons? C'était donc pour cela que lorsque je lui avais raconté mon premier rêve, elle s'était aussitôt renfermée. Elle fouillait dans la boîte, jusqu'à ce qu'elle sorte un cahier ayant pour couverture du cuir.
- Quand j'étais jeune... je ne croyais pas aux même choses.
- Tu crois à quoi maintenant, je comprend pas.
- Je ne crois à rien.
- Mais arrête avec ces énigmes et laisse-moi voir ton journal!
- Sois patiente. Moi aussi, je t'ai caché des choses. En fait, je suis une sorcière, du moins, j'étais.
- Les sorcières ,ça n'existe pas!
Mais je repensai à tout ces anges et mon pouvoir. Tout ce surnaturel qui s'était présenté à moi durant ces deux dernières semaines.
- Oui. J'en suis une, ce qui fait de toi une sorcière, aussi.
J'étais abasourdie. Une sorcière. Non, une vampire psychique. Les deux? Ma mère sortit de son journal une photo.
- Voilà ton père, Dana.
Je pris la photo de ses mains avec hargne. J'allais le voir! J'espérais de tout coeur qu'il ne soit pas un démon comme m'avait dit un Taran malicieux.
Mais je fus ébahie.
- Qu'y a-t-il, Dana?
- Maman! C'est l'homme de mon cauchemar!