Chapitre 5

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Je cherchais Léia durant la pause. Elle ne devait pas trouver Tom avant moi.  Tout en ignorant plusieurs regards jugeurs ayant une cause inconnue, j'allai voir Alan, mon voisin en science. C'était un mec plutôt sympa qui avait été bien surpris par ce que mon apparence renfermait. J'étais déjà sortie avec lui, mais il s'était avéré n'être qu'un ami. Il était du genre timide, pas du tout mon genre.
- Salut Dana.
- t'as vu Léia?
- Hem...Ca va? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.
Il avait évité la question. Étonnament, il semblait réellement être préoccupé par mon bien-être.
- eh bien non , ca ne va pas , c'est pourquoi je veux parler à Léia! Tu sais elle est où ou non?
- tu... tu pourrais te confier à moi si tu veux.
Il était lui aussi mal-à-l'aise. Il me cachait quelque chose à propos de Léia. Il allait bien me le dire si je lui parlais.
- OK, suis-moi., dis-je.
Je me dirigeai vers la cage d'escalier sans me soucier de savoir si Alan me suivait ou non. J'y entrai et fixai par la petite fenêtre de la porte de sortie l'orage qui innondait tout sur son passage. Enfin, j'entendis la porte s'ouvrir et Alan me rejoignit.
Il était bien silencieux, tellement que je ne l'entendis pas marcher jusqu'à ce que son souffle se fasse sentir sur mon cou. Il ne disait rien, et j'évitai de me retourner pour ne pas rencontrer sa bouche tellement il était proche.
- Alan, nous sommes amis. Recule-toi.
Il ne réagit pas. Il avait quand même de l'assurance pour quelqu'un de timide comme ça. Je me retournai tranquillement tout en m'éloignant le plus possible malgré la porte derrière moi.
- Ok, arrête de ..., je restai figé.
Mon coeur manqua un battement.
Ca n'avait jamais été Alan. C'était le jeune homme de cette nuit. L'angoisse monta en flèche en moi-même, mais je me ressaisie, ne croyant pas qu'il ait le cran de me faire du mal à moi. Et si oui, je ne ferais qu'avoir mal et quitter ce monde monotone. Pas une grande perte. J'entrepris le ton le plus posé que je connaisse tout en faisant de gros efforts pour ne pas fuire son regard perçant.
- C'est toi qui m'a laissé un mot?
- effectivement., avait-il affirmé en arborant un sourire mesquin.
- voudrais-tu bien m'expliquer?, avais-je rappliqué tout en haussant un sourcil.
- mystère, mystère...
Il avait rapproché son visage du mien à un point tel que nos souffles s'entremêlaient. Je fixais maintenant ses lèvres tandis qu'il continuait à parler avec une immense beauté.
- j'étais comme toi... je faisais des rêves.    Moi aussi, j'adore le côté sombre des choses, même si tu ne veux pas l'avouer encore. Et nous étions leurs défenseurs. Toi et moi, le prince et la princesse des ténèbres...
- Quel bordel! Oui, oui je crois me rappeller maintenant! Nah, je déconne. Dégage de ma vue, sal fou.
Ces derniers mots fut difficiles pour moi à prononcer, je voulais lui faire croire que je n'avais pas peur de lui alors que c'était tout le contraire interieurement.
Il ne réagit pas une seconde. Son regard percent attendait quelque chose de ma part. Je commencais à croire qu'il était sérieux. Ma peur ne fit que doubler.
Je croyais mes angoisses vaines, il ne m'aurait jamais fait de mal à moi. J'aimais qu'il partage le même envie de chaos que moi. Peut-être même qu'il n'avait jamais tué personne encore. Et si c'était le cas, j'aurais accepté/ digéré l'idée d'une certaine manière, avais-je pensé tout en me perdant dans ses yeux. Je souris aux propos évoqués par le jeune homme duquel je ne connaissais pas le nom. Je devais continuer les apparences pour cacher mon immense angoisse.
- comment t'appelles-tu?
- Taran, évidemment.
- enchantée Taran, moi c'est...
- Dana. Ma belle Dana.
Il n'était pas supposé connaître mon nom et encore moins m'appelé sa Dana. J'avais tant de difficulté à trouver mes mots!
-pour... pourquoi, comment as-tu su mon nom?
- Ha! Ha! Comment pourrais-je t'oublier? Tu as été mon seule amour depuis toujours. 
Je le poussai, pouvait-il arrêter de mentir? Les minutes s'écoulaient tandis que je me demandais pourquoi Alan ne m'avait jamais suivie.
- tu dis n'importe quoi!
- Au contraire.
Je m'attendais à recevoir de plus amples explications, mais il sembla s'abstenir. Et s'éloigna encore plus. Je le sentis blessé.
- je devrai t'expliquer plus tard.
- mais... attends!
Déjà, il était parti. Volatilisé. Disparu. Il me tapait sur les nerfs.
Le bruit de l'orage réapparu. Comme s'il s'était arrêté durant tout le temps où j'avais parlé à Taran. Je reportai attention à l'orage dehors,alors que je sentis une tension se soupeser de l'atmosphère, que je n'avais pas remarqué jusqu'ici.
La porte s'ouvrit. Quelqu'un y entra et je dus détacher mon regard de la tempête par curiosité. C'était Alan. Attendant que je parle, il arborait un air décontracté.
- Tu étais où!, ai-je aussitôt lâché.
- hem...Dana? T'es sûre que ca va bien? Je n'ai fait que te suivre comme tu m'as dit de faire.
- quoi? Ca fait presque 10 minutes que je parle à ce mec!
- mais t'es folle ou quoi? Quel mec?
C'était trop étrange pour moi et je mis cela sur le compte d'un problème dans la tête d'Alan. Essayant d'oublier cet évènement perturbant, je me concentrai sur la raison qui m'avait amené ici, dans la cage d'escalier.
- peu importe. Tu me caches quelque chose à propos de Léia.
- eh bien...non... pas vraiment.
Il était si nul pour mentir, ce pauvre Alan.
- crache-le morceau!
- OK, mais j'aimerais ton côté des faits, parce que jusqu'ici, tu es la personne à blâmer.
Blâmer? Quel était le rapport avec Léia? Une petite suggestion quant à mon attitude d'hier soir envers Tom germait dans mon esprit.
" - Alors, comme toujours, ce matin, tu arrivais au son de la cloche. Mais avant cela, il y avait quelques personnes regroupés à la cafet' dont Tom. Quand Léia s'est pointée à leur table, toute souriante et innocente, Tom a fait une de ces tronches. Il a pété les plombs. Il criait que Léia était une manipulatrice qui usait de sa meilleure amie cinglée, toi, pour sortir avec lui. Alors que Léia s'enfuyait les larmes aux yeux, plusieurs autres élèves s'étaient rapprochés pour savourer ce que Tom n'avait pas encore lâché sur toi. Il a affirmé que tu l'as menacé à mort tout simplement pour qu'il sorte avec Léia."
C'était donc pour ca, tout ces gens si occupés à me dévisager. Je savais que je devais maintenant raconter à Alan un de mes plus grands secrets. Oh Léia, elle n'était pas là à cause de moi.
- Dana, t'as vraiment menacé Tom?
- oh Alan, promets-moi de ne pas me juger ou de me prendre pour une folle.
- Alors c'est vrai? Tu l'as menacé?
-oui et non, mais écoute ma raison.
- merde...D'accord.
- Bon, alors... Depuis le plus loin que je puisse me rappeler, j'ai toujours eu un petit problème de gérance.
- quoi? Pour gérer quoi?
- ma colère. Je sais que ca a l'air stupide, mais c'est comme si la colère me possédait et me faisait perdre tout mes moyens.
- tu te transformes en démon?, a-t-il suggéré comme blague.
- en quelque sorte, oui! Tu ne pourrais pas comprendre , mais c'est comme si tout ce que j'aime s'efface, tout ce à quoi je tiens devienne sans importance. Et dans ces moments, c'est là que je peux dire ou casser des choses que je vais regretter. C'est une vague d'émotions négatives refoulées qui m'envahit.
- Alors, hier, avec Tom, tu étais en colère?
- je lui parlais au téléphone, il n'arrête pas de vouloir que je sorte avec lui! Je-ne-veux-pas. Mais Léia l'aime secrètement, alors je l'ai menacé pour qu'il sorte avec elle.
- Mais tu sais que c'est stupide!
- sérieusement?, avais-je demandé sarcastiquement.
- ouais, hem, là on va être en retard pour les cours! On se reparle du mec à qui t'a parlé pendant 10 minutes durant 5 secondes.
Il partit lui aussi. Comme si j'allais lui confier plus que ce que je venais déjà de faire. Jamais. « attend-moi, Alan! » , avais-je crié en courant près de lui, ne voulant pas être seule encore. Proie de Taran. En soupirant, je prenai mon sac et me rendit à ma classe d'histoire

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