Chapitre 16

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Vendredi. Mon jour préféré. L'école prenait fin et les vendredi soirs étaient fêtés. Normalement, c'était ce que j'aurais pensé. Mais je me réveillai seulement avec un gribouillis de sentiments. OK , tu dois seulement tout démêler , Dana. Les souvenirs d'hier soir me frappèrent. Le baiser avec Liam, ma discussion avec Cecile, le fait d'avoir appris tant de chose sur moi-même et mes capacités. En premier lieu, je crois que j'étais divisé. Je ne savais pas qui croire... et quoi choisir. Si j'avais rencontré Liam avant Taran je ne sais pas du tout comment j'aurais fait confiance à Taran. Je croyais qu'il y avait de l'espoir pour lui aussi, même si on ne lui avait pas jeté un sort. Oh et Liam qui s'attendait à ce que je choisisse le bien et donc lui?! C'était ridicule qu'un simple baiser avec Liam lui fasse vouloir la rupture entre moi et Taran. Tellement ridicule qu'il y avait surement un motif caché derrière cela, comme m'éloigner de Taran au plus vite. Mais j'hésitais à cette idée puisque notre baiser était d'une telle authenticité que j'en perdais tous mes moyens. Ce baiser éphèmere m'avait fait oublier mes troubles de la même façon. Ce n'était pas le baiser, c'était lui.

Je doute de tout et je dois absolument me confier à quelqu'un. Qui de mieux que quelqu'un qui n'est pas dans toute cette histoire? Alan. Mais je ne savais pas si j'avais le droit de tout lui partager ce secret.
Hier, j'étais rentré à 22h, j'avais manqué le souper et je sentais déjà que mon énergie vitale se consumait bien plus rapidement lorsque je n'avais rien mangé. Alors en me levant ce matin, j'étais affamée et faible. Je ne connaissais pas encore les conditions d'être un vampire psychique. Est-ce qu'on ressentait la même faim qu'avec de la nourriture? Je ne savais pas vraiment. J'engloutis tout ce que je trouvai et je retrouvai aussitôt ma clarté d'esprit et mon bien-être. Cela fait, j'allai me préparer pour l'école.
Je ne savais plus trop comment me conduire à l'égard de Léia. J'allais lui redonner son journal et je l'écouterais, mais ma relation avec elle ne serait plus jamais la même. Je pris son journal, mon sac à dos et lançai un dernier regard à la magnifique robe de Taran accrochée à ma porte.
Il me restait beaucoup de temps avant mes cours de l'avant-midi puisque je m'étais levé plus tôt pour une fois.
***
La forêt était d'une beauté différente en plein jour. Au risque de salir mes mains, je plantai mes mains dans la terre. Liam avait raison, une énergie grandiose et inépuisable s'y cachait. Ainsi que dans la puissance du vent d'automne qui frappait mon visage , du courant de la rivière à proximité. Un buffet pour vampire psychique, avais-je pensé humoristiquement. J'avais absorbé l'énergie de Liam puisqu'il était à mes côtés. Être seule était la solution. Alors je commençai à visualiser cette energie circuler dans les racine et les éléments m'entourant. Je l'accueillis à bras ouvert. Tranquillement, l'énergie sembla me faire confiance et se fondre avec moi. J'étais rayonnante, magnifique, puissante. J'avais plus confiance en moi. Mais j'étais inquiète de ma consommation. Ma faim augmentait au fil des journées. J'en voulais toujours plus. Je repris le sentier pour sortir de la forêt, le sourire aux lèvres mais les sourcils froncés d'inquiétude, mais en cours de route, je surpris un petit écureuil dormir ou je ne sais trop en plein milieu du sentier. Était-il tombé d'un arbre?
C'est alors que je compris que je n'étais pas complètement seule avec la nature encore une fois. L'écureuil était sûrement en train de mourir à petit feu par ma faute, ma faim. Je paniquai, quoi faire? Je lui donnerais de ma nouvelle force vitale. Mais je n'allais quand même pas l'embrasser. Alors je me concentrai extrêmement fort et souffla sur cet écureuil. Il partit en courant. Eh bien! Je l'avais sauvé, c'est tout. Ça me faisait bizarre d'avoir rendu un service, d'avoir sauver quelque chose, de ne pas l'avoir laissé en bordure de route. Mais y avait-il d'autres animaux? Je me demandai si Taran savait qu'on pouvait se nourrir de la nature et non des humains, bien que je ne vois pas de mal à seulement les affaiblir.
Je sentis des mains se poser sur mes épaules. Des mains d'hommes fortes et aux doigts noueux... Taran! Sans même le regarder je l'empoignai et l'embrassai. J'avais eu raison, je pouvais autant avoir un baiser passionné avec Taran. Oh oui, je le marierais s'il me le demandait.  Je mourrais pour lui. J'aurais pu dire que ce baiser était encore meilleur que celui avec Liam, une erreur. Il était tout en muscles et os, nos deux corps chauds plaqués l'un contre l'autre à tel point qu'on se confondait. Oui, chaque baiser semblait meilleur que l'autre... trop bon.
Je relevai la tête et me pétrifiai.
J'oubliais encore que Taran avait un jumeau... un jumeau qui aurait tout fait pour me réembrasser. Merde! Pendant tout ce temps, j'avais embrassé Liam. Je le regardais dans un mélange d'effrontement et de stupéfaction. Savait-il que je ne savais pas?
- Comment oses-tu?, avais-je pesté.
- C'est toi qui m'a embrassé...
- Argh!!
Je repris le sentier en marchant très rapidement pour m'éloigner de lui. Je croisai un autre écureuil souffrant et l'ignorai. Tient Liam! Les regrets ont calmé ma colère, bien que je ne retournai pas le soigner. M'avait-il vu soigner l'autre écureuil? Je ne voulais pas qu'il pense que j'aie fait le choix de choisir le bien.
À propos de ça, j'étais encore à la phase accumulation de données. Je vivrai des expériences de chaque côté!
***
J'avais déjà oublié tout ce que mes cours du mat m'avaient soi-disant appris, mes pensées étaient toutes concentrées sur l'évènement de ce matin. Je rejouais en boucle et mon coeur bondissait à chaque fois que je me rappelais ce baiser langoureux. Le fait que je crus que Taran m'embrassait aussi bien, sachant tout ce que j'aime, et que ce n'était pas lui finalement me desespérait. Cela faisait maintenant deux fois que Liam partageait une passion féroce et inimaginable avec moi... en comparaison avec Taran... je ne savais pas trop quoi dire. De plus, j'avais une fois de plus partagé ma force vitale avec Liam. Je ne m'en étais même pas rendu compte!
Au midi, je ne savais pas où manger. J'étais allé dans la cafétéria, mais je n'y avais pas réfléchie davantage. Je n'avais plus d'amis. Mais au moment où j'allais bifurquer, un groupe de filles m'interpela. Il y avait Molly, qui était dans mon cours d'histoire, et d'autres filles partageant mes cours de langues et de mathématique. Je n'avais probablement aucune amie puisque je n'étais jamais présente aux cours. Mais qu'elles m'interpellent, ça, je ne le comprenais pas. Je restai figé à attendre une deuxième confirmation qu'elles m'appelaient , moi. Je regardai derrière, mais il n'y avait personne. Déjà que je m'étais fait humilié par Tom puisque j'avais eu une crise de colère, les gens ne me remarquaient pas et j'aimais cela. Je m'approchai, hésitante, vers leur table.
- Assis-toi, Dana!, avait-dit Molly en tapotant la chaise à ses côtés.
Je m'y assis. C'était vraiment trop étrange.
- Pourquoi voulais-tu que je vienne m'assoir ici?
- eh bien, on veux en savoir davantage sur ton nouveau mec!
Quand avait-elle su cela... et où? Nouveau, si elle savait que je n'avais jamais eu de "mec". Tout ces garçons ayant mentis à propos de moi, n'importe quoi!
- Comment tu sais ça, Molly?, avais-je sifflé.
- C'est Tom! Il m'a tout dit. C'est-à-dire qu'on s'est beaucoup rapproché depuis que t'as un nouveau mec...
- Mais qu'a-t-il dit , bon sang!
- Il a dit qu'il vous avait vu ensemble.
- Mais il commère comme une vieille pie, c'est pas croyable!
Quand m'avait-il vu? Molly changea rapidement son expression enjouée pour un air triste.
- Alors...alors tu aimes encore Tom?, avait-elle chuchoté?
Toutes les filles de la table avait arrêté leur conversation pour s'assurer que leur quasi-chef allait bien. Puis, Molly se redressa la tête et une lueur passa devant ses yeux. Elle avait un air décidé.
- Alors, on verra bien qui va avoir Tom!
Elle n'était pas très illuminée, cette fille. Je partis de la table, enfin quittant cette masse de vêtements colorés. Léia m'attendait à la sortie de la cafétéria.
- On doit retrouver Tom.
- T'es en train de dire que tu as tout entendu à partir d'ici?!
- ouais.. je.. je sais pas.
- Je commence à m'habituer d'être surprise à chaque maudit jour.
- Bon viens, je vois que tu ne vas pas bien!
- Mais pourquoi je me confierais à toi? Tu m'as menti depuis le tout début!
- Allez, Dana, les gens nous écoutent. Je t'attend à la barraque.
En effet, plusieurs personnes passant près de nous s'étaient arrêtés pour écouter. J'entendais quelque murmure comme " elle a menti à propos de quoi, à ton avis?" , " ... se battent pour Tom...", " quelle salope!". Je n'eus pas d'autre choix que de courir et fuire ce bahut d'énergie négative. Je n'allais pas me laisser pleurer aussi facilement. Je ravalai mes larmes et retrouvai Léia à la barraque sans la moindre intention de me confier.
- Je suis venue pour te redonner ton journal, t'entends? Je veux pas me confier.
- C'est correct si tu ne veux pas te confier, seulement écoutes moi. , avait-elle demandé au comble du désespoir tout en ramassant son journal jeté à terre par moi.
- ouais, en fait je me suis promis d'écouter les deux côtés, comme tu me l'avais conseillé.
- Eh bien, je suis contente de l'apprendre. Avant que tu t'en ailles, je veux seulement te dire que tu est mon amie. Je n'étais pas censé devenir ton amie, mais je le suis devenue parce que tu est quelqu'un de bien. Et ce n'est pas à cause du sort ou de quoi que ce soit. Cette beauté intérieure y était déjà. On ne l'a fait qu'éclore.
Devais- je répondre à cela? Je ne fis que la dévisager, mais elle sembla garder sa confiance en soi. Je m'apprêtais à partir avant que Léia ne rajoute.
- je crois bien savoir pourquoi tes rêves ont commencé, il ya seulement une semaine et demi.
- Ah oui? Pourquoi? Dit-le!, ce mystère planait en permanence dans mon esprit.
- je ne veux pas te donner de faux espoirs... je sais seulement que tes rêves ont commencé la même nuit que l'éclipse lunaire.

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