DE SANG ET D'ARGENT T5 Hold on me [Terminée]

11. Yuni partie 1

Chapitre plutôt long donc on découpe en 2 ! Et au passage... dernier PDV avant l'épilogue :)

Je regardai autour de moi. Nous étions dans un égout, à n'en pas douter vus l'odeur et la tronche des canalisations que j'apercevais. Mon cul était dans une flaque et mes fringues étaient trempées. Les liens qu'on avait mis sur mes poignets me brûlaient la peau. Ils avaient sûrement été plongés dans l'argent pour nous retenir. Tant que ça ne me rongeait pas l'os, je ne dirais rien. Après, c'était une autre histoire.

D'après Nael, on était à Bâton Rouge. Et les hommes qui nous avaient foutus ici n'étaient autres que des hommes de main payés par Azad Wise. Un putain de connard arrogant qui avait déjà failli avoir ma mort sur la conscience. Pas que je lui en tenais rigueur, mais assez pour que je lui fracasse la tronche de mes poings.

Nael était assis non loin de moi. Lui, il avait eu plusieurs liens et il avait même eu une injection d'argent. Comme si cela ne suffisait pas de le maintenir par des liens blindés d'argent. Il respirait fort, mais son regard était encore assez alerte pour que je puisse compter sur lui en cas de problème. Il ne m'avait pas posé de question sur mon incapacité à me transformer en louve. Et heureusement qu'il n'avait pas insisté, car je lui aurais fracassé la tronche à lui aussi. Ma louve était concentrée sur notre environnement. Seulement, nous étions au fond d'un égout puant. Il n'y avait rien de neuf là-dedans. Nous avions une grille devant nous et dans notre dos, il y avait tout un entrelacs d'égouts encore plus sombre que celui dans lequel on était.

Bref, il faisait noir, humide et froid. Rien de cruel, mais pas forcément confortable. La lettre d'Auxann devait être foutue. J'aurais vraiment dû la lire avant qu'on se fasse chopper.

_ Tu sens encore tes mains, Nini ? souffla la voix haletante de Nael sur ma gauche.

Je pouvais distinguer son visage si je plissais les paupières. Je tentai de bouger pour m'approcher, mais la chaîne qui me retenait au mur de l'égout était plutôt épaisse et les liens plutôt carnivores sur ma peau.

J'agitai mes doigts et sifflai de douleur.

_ Ouep, répondis-je, les dents serrées.

_ La prochaine fois qu'ils viendront, on les défonce, grogna Nael. Compris ?

_ Je t'attends, marmonnai-je.

_ Ne les laisse pas t'injecter quoi que ce soit dans les veines. Ça te tuerait, me prévint-il.

_ Tu es rassurant toi, soupirai-je.

_ T'inquiète. Je surveille tes arrières.

Je regardai son corps à moitié écartelé par ses liens et haussai un sourcil.

_ Tu as l'air tellement bien installé. Je suis jalouse.

_ Pourquoi... autant de sarcasme dans ta bouche, Nini ?

Je grimaçai en le voyant se tortiller au sol. Je voulus lui répliquer quelque chose d'acerbe, mais bientôt, plus d'une dizaine d'hommes passèrent la grille derrière laquelle nous étions.

_ Nael ! criai-je.

Trois hommes se ruèrent sur moi. Les sept autres se jetèrent sur Nael et lui injectèrent une nouvelle dose d'argent. Assez important pour le faire légèrement convulser. Je criai son prénom, mais il ne réagit pas.

Des mains me soulevèrent du sol et on me trimballa de l'autre côté de la grille, la faisant claquer sur un gros glong. Je tentai de me débattre et réussis même à frapper l'un de mes tortionnaires. Je reçus une bonne vieille claque en retour qui me figea un instant. Le goût de sang se propagea sur ma langue.