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Lorsque son visage se posa sur moi, ses si jolis yeux marrons remplis de larme, je vis que son Rimmel avait coulé en longues bandes noires sur ses joues. Elle devait sans doute s'être maquillée pour m'en faire la surprise, elle se maquillait rarement, sachant que je la préférais naturelle, mais parfois elle se mettait un peu de rouge à lèvres et du mascara. Elle n'avait pas besoin de ces artifices pour être rayonnante et elle le savait bien. Seulement voilà, ce soir elle s'était faite toute jolie, portant sa robe bleu que je lui avait acheté un mois plus tôt, celle qui mettait ses formes en valeur par son décolleté tout en ne cachant en rien sa silhouette ronde que j'adorais. Je me souviens qu'elle m'avait dit que jamais elle ne porterait ce genre de tenue pour aller où que se soit, et pourtant la voici dans cette robe, entrain de pleurer sur mon cadavre. Je suppose qu'elle ne s'attendait pas non plus à se retrouvée "veuve" à vingt-neuf ans, perdant son compagnon bêtement sur une route de campagne. Je la sentais renifler à travers ma chemise, sur mon torse, entre deux sanglots, une fois de plus mon esprit se demanda si j'étais vraiment mort car cette sensation avait l'air si réelle... Je pouvais même sentir l'humidité faire coller le tissus à ma peau. Est-ce que tout cela était le fruit de mon imagination? Comment pouvait-on encore sentir ce genre de choses alors que j'avais toujours pensé qu'une fois mort, il n'y avait plus rien à sentir, ni à penser. Où était passée cette notion de "repos éternel"? Était-ce là ma punition pour avoir trahit un serment fait à ma compagne? Je ne le pensais pas, il m'était arrivé de boire un verre lors de grandes occasions depuis la fin de mon traitement, un verre, un seul afin de ne pas revivre les effets des deux verres de vodka, et à chaque fois que je consommais Camélia m'y autorisait, sauf ce soir. Et quand bien même, si j'étais rentré chez moi sain et sauf, j'aurais avoué à ma compagne que j'avais bu, et même si j'avais reconnu le calvaire de la dernière fois, elle se serait moquée de moi. Ce n'était pas comme ci je m'étais remis à boire quotidiennement. D'ailleurs, elle devait savoir que j'avais bu ce soir, le jeune homme au chapeau de chirurgien lui avait sûrement dit, et pourtant, elle n'avait pas l'air de m'en vouloir, bien au contraire elle avait l'air désespérée, abandonnée et le pire c'était que ces sentiments me gagnaient aussi. 

PROMESSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant