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Après une semaine de traitement, les tremblements cessèrent, pas d'un coup mais graduellement, de part leur intensité les premiers jour, puis se fut leur durée. Le lundi suivant, j'étais capable de prendre mes deux repas seul, le vendredi je pouvais faire ma toilette sur le coup de dix heures du matin. La cinquième semaine de thérapie, je me sentais physiquement bien. Physiquement seulement car malgré les antidépresseurs, et les somnifères, j'avais toujours horriblement du mal à dormir. Camélia était épuisée elle aussi, nous ne passions plus de nuit complète à discuter de tout et de rien, elle tombait de sommeil presque instantanément. Pour elle aussi cette épreuve devait être terrible. J'avais beau lui dire que ce n'était qu'un mauvais moment à passer, que nous serions débarrassés à vie de mon vice concernant la boisson, le traitement était long, un an d'après ce que nous avait dit le vieux médecin. Une année pouvait paraître une éternité lorsque qu'il n'y avait qu'un peu plus d'un mois de passer. Durant cette période, j'eus aussi la visite de trois de mes "amis", les plus incrédules, ne croyant pas à cette rumeur comme quoi Ernest avait arrêté de boire, ils furent bien obligés de se rendre à l'évidence en me voyant boire du café et en leur expliquant les détails du traitement. Je ne les revis jamais plus chez nous. Socialement nous étions isolés, Camélia n'étant pas du coin n'avait pas d'amis à proximité, et moi je n'en avais que des nocifs qui disparurent d'eux-même. Au sixième mois de traitement, j'eus un dérapage, le soir où je venais de signer mon contrat. Je ne bus que deux vodka ce soir là, un toast organisé par ma compagne, simplement entre nous mais ces deux verres me rendirent malade comme un chien durant tout le weekend. Camélia était certaine que cela était dû aux cachets, elle n'avait fait que s'en vouloir et se fondait en excuses à chaque fois que je courrais pour atteindre les cabinets. Le mal finit par se calmer et je fis une nouvelle fois la promesse, à ma tendre compagne, de ne plus boire une goutte d'alcool. Je respectais cette promesse jusqu'à ce soir, mais à voir, il était un peu tard pour avoir des regrets. 

PROMESSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant