▸ huit

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Lorsqu'Iwaizumi était vraiment fatigué, il ronflait pendant son sommeil. Ce n'était rien de grave ou d'insupportable : ça arrivait à beaucoup de monde. Il ne ronflait pratiquement jamais, en vérité, mais lorsqu'il avait passé une journée absolument épuisante, alors il se pouvait qu'il ronfle légèrement.

Mais même lorsqu'il était exténué, il ne voulait pas demander à Oikawa de retourner dans son lit. Il se traînait jusqu'à son lit, tombait dedans, et soudain Oikawa Tooru était là, à portée de bras. Cette pensée, le savoir si près, le sentir à quelques centimètres de sa propre peau, tout ça l'aidait à se reposer, à se détendre.

Il s'endormait plus rapidement, et il aimait sentir l'odeur du shampoing contre ses narines.

Sauf qu'Oikawa, lui, ne supportait pas du tout le bruit. Les respirations ou le son des voitures en bas de la rue, ça passait encore, mais l'entendre ronfler près de son oreille, tout Iwa-chan qu'il était, l'énervait légèrement. Il aimait dormir avec Hajime, bien sûr, sinon jamais il ne s'embêterait à se relever de son lit chaque soir pour traverser le couloir, mais malheureusement cela ne faisait pas tout : son petit confort était également nécessaire.

Donc, un soir, alors qu'il était collé contre lui, le nez dans son t-shirt, Oikawa eut une idée. Il se détacha de lui doucement, sans faire de bruit, et sortit dans le couloir. Il alla jusqu'au salon sur la pointe des pieds, attrapa ce dont il avait besoin, puis revint à pas de loup dans la chambre.

Il se positionna sur Hajime avec prudence, sans trop s'appuyer non plus, puis lui pinça le nez à l'aide de la pince à linge.

Une seconde, deux secondes, puis...

— AÏE, putain !

Iwaizumi se releva d'un coup, envoyant par la même occasion un coup de boule dans le front de son meilleur ami. Il retira rapidement la pince en se demandant ce qui pouvait bien lui broyer ainsi le nez, puis regarda Oikawa avec un air ahuri.

— Tu viens vraiment de me boucher le nez avec une pince à linge ?

Tooru se contenta de le fixer.

— D'accord je vois.

Et il se tourna pour se rendormir, commençant sérieusement à se demander s'il n'aurait pas gardé le ticket de caisse de son colocataire, histoire de pouvoir le rendre au magasin pour article défectueux.

Colocation || IwaOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant