▸trente

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— Tout le monde est prêt ?

Oikawa posa une assiette pleine de crêpes sur la table avec un grand sourire. Il intercepta le regard de Bokuto (qui semblait littéralement vouloir dévorer ces dernières d'une seule bouchée) et changea immédiatement l'assiette de côté. Ce dernier fit la moue.

— C'est pour après, le ventre sur pattes.

Il s'assit à côté d'Iwaizumi avec un grand sourire.

— Tout le monde a son sac à provisions ? Alors c'est parti pour un magnifique Quoi dans ma bouche !

Iwaizumi se tapa la tête contre la table, et Akaashi prit la parole, les bras croisés sur sa poitrine.

— Vous vous souvenez des règles de sécurité ? Pas de terreau, de javel, ou de tout produit toxique. Et le premier qui me fait manger un piment je lui arrache les couilles.

— Akaashi ! s'exclama Bokuto, choqué.

— Bien, nous pouvons donc commencer.

Même Keiji avait tout de même l'air un peu enthousiaste.

Iwaizumi et Tsukishima se regardèrent un instant, l'air de se dire putain mais qu'est-ce qu'on fout là ?, et Hajime se pencha pour lui murmurer :

— Je suis désolé Tsukishima, mais j'avais clairement besoin de soutien.

— Tu me revaudras ça. Pour le reste de ta vie. De vos vies à tous.

Les examens s'étaient terminés quelques semaines plus tôt, et pour fêter ça Oikawa avait eu envie d'organiser quelque chose. Réunir quelques amis. S'amuser. Alors tout naturellement – et parce que Hajime était incapable de lui dire non lorsqu'il faisait cette moue-là –, il avait accepté et envoyé des SMS pour fixer un rendez-vous.

Mais lorsqu'il avait commencé à insister pour inviter Bokuto et Kuroo en même temps, Hajime n'avait pu faire autrement que de demander de l'aide à Tsukishima qu'il avait rencontré quelques mois plus tôt. Et Akaashi, car ce dernier avait toujours été le canalisateur de Bokuto.

Kuroo distribua des masques de sommeil à tout le monde, puis alla se rasseoir en sautillant.

— Bon, qui commence ? demanda-t-il.

— Moi ! s'écria Bokuto.

Il farfouilla dans son sac, puis releva la tête avec un sourire démoniaque.

– Tsukki....

— C'est Tsukishima.

— Mets ton masque !

— Je peux savoir pourquoi j'ai l'impression d'être un cobaye ? demanda-t-il en s'exécutant.

Kuroo et Bokuto se lancèrent un regard complice. Ce dernier sortit une cuillère et un petit sachet.

— Bokuto-san, tu es méchant, lui fit remarquer Akaashi.

Iwaizumi s'éloigna de quelques centimètres pas mesure de précaution, sentant la catastrophe arriver.

— Je sens que je vais le tuer, grogna Kei.

Puis Kotaro lui fourra une cuillère dans la bouche en éclatant de rire.

Tsukishima cria en laissant échapper un nuage blanc.

— Mais c'est quoi au juste ?

Mais à chaque syllabe, la poudre qui se trouvait dans sa bouche volait partout devant son visage, redoublant les rires des gens autour de la table. Oikawa tomba de sa chaise et Tsukishima enleva son masque.

— De la – AH ! – levure ? Mais c'est dégueulasse putain ! Bokuto bordel je vais t'étriper !

— Bro, t'es en train de me faire du pied ?

— Oops, désolé Bo', je me suis trompé de jambe.

— Pas de problème.

Hajime se tapa la tête contre la table et Kei se leva pour aller se rincer la bouche.

— Vous pouvez pas commencer par ça...

Mais personne ne fit attention à lui.

— Oikawa, à toi !

Il parut réfléchir, tenant son menton avec un air sérieux.

— Bon, personnellement, je tiens à mes bijoux de famille, alors je vais éviter Akaashi.... Kuroo, prépare ta bouche !

— Oikawa, soupira Hajime, c'était super bizarre comme phrase.

Tooru farfouilla dans son sac alors que Kei retournait s'asseoir à sa place en boudant.

— Tsukki, supposa Kuroo, pourquoi ai-je l'impression que tu es en train de prévoir notre mort à tous dans ta tête ?

— C'est Tsukishima, et c'est parce que c'est exactement ce que je suis en train de faire.

— Allez ! commença Oikawa. Mets ton masque !

Tetsurou s'exécuta avec un grand sourire. Iwaizumi se pencha discrètement vers son coloc' :

— Mets le paquet.

Oikawa ouvrit la boite de conserve et fronça le nez.

— Houla, ne put-il s'empêcher de remarquer.

Il regarda le dessous et haussa un sourcil. C'était peut-être un peu périmé.

— Tant pis.

— Tant pis quoi ? demanda Kuroo. Comment ça « houla » ?

Mais il ne lui en laissa pas le temps et lui fourra la cuillère dans la bouche.

— Et t'avales, hein !

— Encore une phrase bizarre, lui fit remarquer Iwaizumi.

Il y eut un instant de calme plat jusqu'à ce que Tsukishima éclate d'un rire démoniaque et que Kuroo hurle de désespoir et de dégoût.

— MEEEEC ! cria-t-il. C'est dégueulasse, putain !

Il retira son bandeau en criant ça colle bordel ! et tomba sur la petite boite de conserve qui se trouvait dans les mains du châtain.

— De la pâtée pour chat ? De la pâté pour chat ? Sérieusement ? Tsukki arrête de rire, c'est flippant !

—Bokuto pourquoi tu me fais du pied ?

— Ah mince, désolé Oikawa, c'était pas pour toi.

Kuroo attrapa la boite et afficha un air outré.

— Mais c'est périmé depuis deux ans !

— Ah ? Tant que ça ?

Son regard se porta sur l'assiette posée sur la table.

— Bokuto, j'avais dit que les crêpes c'était pour après ! Repose ça !

— Nooon !

Akaashi fouilla dans son sac et attrapa de la chantilly. Il la déposa sur la crêpe de son voisin puis la rangea à sa place.

Son air satisfait fit grimacer tout le monde sauf Bokuto.

— Oh Akaashi, merci !

— Arrêtez de flirter !

— Tsukki, tu veux de la chantilly ?

— Foutez-vous là où je pense, Kuroo.

— Oikawa, je peux savoir ce que tu fous ?

— Bah moi aussi j'ai faim, et il a commencé à manger mes crêpes alors...

— Moi aussi j'en veux, alors !

— Tsukki c'est toi qui me fais du pied ?

— Kuroo je vous assure que c'est moi qui vais vous faire manger vos couilles.

— Bon appétit !

Colocation || IwaOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant