▸vingt-six

4.6K 570 128
                                    

Lorsque la décision d'habiter ensemble avait été prise, Iwaizumi et Oikawa avaient organisé un tableau de répartition des tâches. Ils avaient chacun des activités ou corvées qu'ils préféraient ou détestaient faire, et ils s'étaient arrangés ensemble sur ce que chacun ferait ; Hajime adorait faire la vaisselle et Oikawa la cuisine, Hajime n'avait rien contre le nettoyage du salon et de la cuisine, en revanche faire la salle de bain le faisait profondément chier. Chacun faisait sa chambre et sa lessive, et les autres taches ménagères avaient été distribuées de la même façon.

Donc, tout cela roulait comme sur des roulettes depuis des années maintenant, et ils se prenaient rarement la tête pour des choses comme ça.

Seulement cette après-midi là, alors qu'Iwaizumi sortait de cours et marchait à pied jusqu'à l'appartement, il sentit son portable vibrer dans sa poche.

— Allô ?

— Iwa-chan !

Hajime grimaça. Ce n'était pas tant le surnom débile que lui avait donné son ami depuis leur enfance qui le dérangeait, mais plutôt les bruits parasites qui faisaient grésiller le téléphone.

— Mais t'es où là ? demanda-t-il en s'arrêtant au milieu du trottoir.

— À l'entraînement. Y'a eu des empêchements et je ne pourrais pas rentrer avant ce soir. C'était à moi de faire les courses et le frigo est vide, tu crois que tu pourrais y aller ?

Hajime regarda sa montre. Il n'était que dix-huit heures, il avait amplement le temps.

— Laisse-moi faire, lui répondit-il.

___________________

Quelques heures plus tard, alors que la nuit était déjà tombée, Oikawa rentra à la maison, complètement exténué. Plein de sueur et les jambes en coton, il se précipita presque immédiatement sous la douche. Son copain le suivit du regard, assis dans le canapé devant la télévision, un livre dans les mains.

Lorsque Tooru sortit de la salle de bain, il alla embrasser Hajime sur le front, puis lui demanda de lui raconter sa journée. Il l'écouta parler, en se rendant à la cuisine dans l'intention de leur préparer quelque chose.

Mais lorsqu'il ouvrit le frigidaire...

— Iwa-chan ?

— Quoi ?

— C'est quoi ça ?

— Bah les courses ?

Tooru se retourna vers lui, un air dubitatif sur le visage.

– Hajime, y'a que de la bière là-dedans.

Iwaizumi se retourna et posa son livre sur une couverture.

— J'ai mis la bouffe dans le placard.

Oikawa fronça les sourcils, quelque peu déconcerté, et alla ouvrir ledit placard. Son expression se fit perdue et il prit l'un des pots dans sa main.

— C'est quoi, ça ?

— Bah des nouilles instantanées.

Hajime ne semblait réellement pas comprendre.

— Iwa-chan, où sont les œufs, les fruits, les légumes ?

— Je savais pas quoi prendre alors j'ai pris des nouilles instantanées à la place. Y'a un problème ?

Oikawa le regardait fixement, la bouche grande ouverte.

— T'es conscient qu'on peut pas seulement se nourrir de nouilles ? C'est dégueu en plus –

— Pardon ?!

Tooru sursauta.

— C'est quoi ton problème ? demanda-t-il.

— Mais c'est quoi ton problème ! Sacrilège ! Blasphème !

Il cligna des yeux, perdus.

— Mais Iwa-chan t'es pas bien ?

Iwaizumi se leva brusquement.

— HORREUR ET DAMNATION ! Je veux divorcer ! Je ne peux pas vivre avec quelqu'un qui n'aime pas les nouilles c'est impossible !

Et il quitta la pièce d'un pas lourd avant de claquer la porte de sa chambre.

Oikawa, toujours agenouillé devant le placard, regardait l'endroit où son petit-ami avait disparu avec des yeux ronds.

— Mais – hein ? Faut qu'il arrête de regarder la TV, ça va plus là.

Et Iwaizumi ne lui reparla que quelques jours plus tard, alors qu'il tentait de lui faire avaler des nouilles de force en lui tenant les joues.

Colocation || IwaOiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant