Les mois suivants ont été consacrés à ma grossesse. La recherche des artéfacts était finie pour moi jusqu'à que j'accouche, ordre de ma (seule) supérieure directe, Teresa.
Je n'avais plus le droit de faire autant de sport qu'avant, et au bout d'un moment plus du tout. Si les magiciens savaient guérir toutes sortes de maladies, même celles qui nous étaient totalement inconnues sur Terre, ils ne pouvaient pas accélérer ma grossesse. Anaël devait m'aider à faire la moitié des choses pour lesquelles je lui aurai habituellement interdit de m'aider.
Je passais mes matinées la tête dans la cuvette des toilettes à cause des nausées. Si quelqu'un avait osé me dire que j'étais radieuse, il se serait pris mon poing en plein visage. J'étais grosse, ballonnée, irritable, nerveuse, oui. Mais radieuse, sûrement pas.
Je ne sortais presque plus de mes appartements. L'avantage du château extensible de l'intérieur qui garde la même taille vu de l'extérieur, c'était bien que les chambres avaient la taille et l'apparence dont on avait besoin.
Ma chambre avait donc la taille d'un appartement... Très respectable. Vraiment.
Ce jour-là, j'y étais donc restée. Cette journée s'annonçait normale, sans rien de spécial. Il ne se passait,pour tout dire, absolument rien. Jusqu'à la première contraction. Sans le connaître, je savais que cet enfant tenait de sa mère. Force et caractère. Il restait à savoir si c'était une bonne chose. Surement pas.
Au début, je m'étais donc dit que ce n'était que le bébé qui donnait des coups, rien de plus. Rien de grave. Mais ça a continué. Je me suis donc tranquillement levée et me suis décidée à rejoindre l'infirmerie. Ça ne se passait pas comme dans mon rêve, que je n'avais toujours pas oublié, une bonne chose.
Je me suis assise devant Sebastian, penché sur des dossiers sur son bureau.
- Oui ?
Ses yeux d'abord chaleureux se sont refroidis en me voyant.
- Toi.
- Oui, moi.
- Qu'est-ce que tu me veux? a-t-il demandé.
- Je suis en train d'accoucher, déclarai-je tout naturellement.
J'ai désigné mon ventre et Sebastian a pâli.
- J'ai besoin d'un peu d'aide, ajoutai-je.
Sebastian s'est levé et m'a fait signe de le suivre dans une pièce juxtaposée. Je me suis assise sur le lit et il est allé chercher des collègues guérisseurs qui allaient procéder à mon accouchement. J'essayais d'avoir l'air forte, et de ne pas me tordre de douleur à chaque contraction,mais ce n'était pas facile.
Deux sage-femmes sont arrivées, et nous avons procédé à l'extraction de ce corps étranger de mon propre corps. C'était douloureux, et il n'y avait personne pour me tenir la main. Comme toujours, j'étais seule face aux plus grandes épreuves de ma vie.
Une fois terminé, je me suis laissée tomber sur le dos en expirant tous l'air restant dans mes poumons. Ce gamin avait intérêt à être parfait pour m'avoir fait autant souffrir.
Je pouvais enfin respirer normalement, et ressentir l'air passer dans mes bronches sans douleur me semblait être la meilleure chose vécue à ce jour. C'était mieux que d'avoir gagner une guerre. Ou peut-être que je venais de gagner une guerre. J'avais combattu pour la vie. Et je savais que j'en serai fière tout au long de ma vie. Même si cet enfant allait sans doute trop vite grandir, comme la plupart des mi-anges, mi-nephilims. Il resterait le mien. Et ce sentiment de plénitude que je pouvais ressentir reviendrait à chaque fois que je regarderai mon enfant. Mon trésor. La plus belle chose que je n'aurai jamais faite. Ma plus belle réussite. Mon fils
VOUS LISEZ
[TOME 2]Le Pouvoir du Temps
Fiksi Penggemar"J'ai tout perdu. Pour moi, c'était un nouveau départ. Mais on ne peut pas tout reconstruire sans bases. Et je n'avais pas de bases." J'ai disparu. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je n'ai pas fait exprès. C'était un véritable accident. Il...