Piégée

Chapitre 18: Perturbation

Alex entra et referma la porte derrière lui. Il s'assit en face de moi.

-"Ça fait longtemps que je t'avais pas vue, j'aurais préféré qu'on se retrouve dans de meilleures circonstances. Tu as soif ? Boit." Dit-il en me déposant un gobelet d'eau en face de moi.

S'en était trop, je contenait une rage immense en moi. Je jeta du revers de ma main le gobelet par terre.

-"Garde la ton eau, j'en veux pas."

Il se contenta de regarder le gobelet à terre et de soupirer.

-"Je ne suis pas contre toi. C'est justement pour ta sécurité tout ça, tu n'as même pas idée de tout ce que j'ai pu faire."

-"Oh et bien merci alors ! C'est vrai que je suis heureuse là tout de suite dans cette salle où j'ai été embarquée de force !"

-"C'est la procédure, je suis obligé."

-"Je savais que c'était toi depuis le début ! Tu as toujours détesté Rob ! Mais c'est quoi ton problème ! J'étais heureuse et il a fallût que tu viennes tout gâcher ! Qu'est-ce que tu veux bon sang !!"

Je tapais alors du poing sur la table et mes cris ne devenaient que plus fort.

-"Calme toi s'il te plaît, écoute moi."

Alex tenta alors tant bien que mal d'apaiser Alia. Il ne le montrait pas mais ces retrouvailles l'avait troublé, elle le voyait comme un ennemi alors que durant toutes ces années, tout ses choix étaient faits en fonction d'elle, pas un jour ne passait sans qu'il pense à elle.

Finalement, Alia accepta de l'écouter. Elle s'enfonça dans sa chaise et croisa les bras.

-"C'est très sérieux Alia, on ne parle pas seulement de tensions, on parle bien d'un criminel. J'ai mené cette enquête pendant beaucoup de temps et j'ai même découvert des choses dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence."

Alex entama la récit de tout ce qu'il avait découvert, du trafic d'êtres humains au détournement de fonds publics. Alia restait silencieuse, elle se contentait de regarder les photos qu'il lui présentait.
Peu à peu, son visage passait de la colère à l'incertitude.

-"Tu dois ouvrir les yeux."

-"Manipuler." Chuchota Alia.

-"Quoi ?"

-"Manipuler ! Sa famille l'a manipulé c'est tout ! Je le connais, il ne ferait jamais ça !" S'écria Alia.

-"Mais enfin ouvre les yeux, regarde ! Il t'a même abandonné ! Tu ne sais même pas où il est, il s'est enfuit sans toi."

Il se rapprocha et ajouta :

-"Il t'a laissée derrière, pose toi les bonnes questions, c'est lui qui t'a manipulé."

Cette fois Alia était touchée en plein cœur, elle était alors complètement déstabilisée, mais elle faisait bonne figure et se contenait.

-"Je veux faire une pause." Demandait-elle en se renforçant dans son siège.

Alex se frotta les cheveux et soupira.

-"Bon... Je reviens dans cinq minutes."

Il se leva, et au moment d'ouvrir la porte, il se retourna et dit d'un air mélancolique :

-"Malgré ce que tu peux penser, tu m'a toujours énormément manqué et je ferais tout, même si ça ne te plaît pas, pour te protéger."

Puis l'interrogatoire continua et cette fois, elle était questionnée sur tout ce qu'elle savait sur Rob et où il pouvait être. Les réponses d'Alia restaient toujours vagues. Il l'a relâcha enfin en lui donnant sa carte si elle avait plus d'informations.

Le soir était déjà tombé et Alia refusa de répondre aux questions de ses parents. Elle monta directement dans sa chambre, elle se doucha puis revêtu son pyjama tout en restant silencieuse.

Puis, une fois assise sur son lit, elle commença à sangloter, elle faisait tout pour les retenir mais elle en était incapable. Elle ne savait plus quoi penser, et c'est en regardant sa bague de fiançailles que ses pensées se concentrèrent, elle décida de rester forte pour Rob, qu'il fallait qu'elle tienne.

Ainsi, elle s'endormi péniblement et les interrogatoires se succédèrent durant toute une semaine et devenaient de plus en plus pénibles. Aucune trace de Rob n'avait encore était retrouvée.
Alex resta actif dans ses recherches et Alia ne s'alimentait presque plus, sans la présence de Rob elle était devenue l'ombre d'elle-même.

Ce soir là, elle avala
seulement un verre d'eau avant d'aller se coucher.

Alors qu'elle ne trouvait pas le sommeil, l'air frais qui provenait de sa fenêtre ouverte était obstrué par quelque chose. Alia avait les yeux  écarquillés, cette chose était une ombre. Et le manque de lumière l'empêchait de voir sa figure.

Elle se leva mais trébucha aussitôt, pétrifiée de peur, elle était incapable de bouger ou de crier.
L'ombre enjamba la fenêtre et pénétra dans la chambre. En se rapprochant, la lueur de la lune se déposa sur la figure et laissa ainsi entrevoir son visage.
Alia plissa les yeux, elle reconnaissait ce visage si familier, elle se lèva et se pencha doucement.

C'était Rob, elle le reconnu aussitôt. Sans un mot, elle se jeta dans ses bras et relâcha toute les larmes qu'elle avait contenue. Elle serra son étreinte puis releva la tête pour s'assurer que c'était bien lui.

C'était lui, je n'arrivais toujours pas à y croire. Il se contenta de me sourire et de caresser mes cheveux. Après avoir essuyer mes larmes, Rob me coupa avant que je puisse parler et m'indiqua de me taire. Il se pencha et chuchota :

-"Je suis venu te chercher, on doit faire vite prends toutes les affaires dont tu as besoin et on se tire de ce pays."

-"D'accord !"

Alors que je me dépêcha de réunir mes affaires dans un sac, je marqua une pause. Rob me regarda.

-"Qu'est-ce qu'il y a ?" Chuchota t-il.

-"Tu sais j'ai eu peur, je pensais que tu m'avais abandonnée..."

-"Quoi ?! Mais non enfin ! Si j'avais pût je t'aurais emmenée dès le début mais c'était beaucoup trop risqué, même maintenant je prends des risques mais je ne peux pas partir sans toi. Alors enlève toi cette idée tout de suite." Dit-il avant de m'embrasser.

Il reprit :

-"N'oublie jamais, c'est toi et moi contre le reste du monde... Allez, va finir tes affaires on s'en va maintenant."

J'acquiesça, soulagée, et finit mon sac.

-"Allez on y va, fait attention."

Rob m'aida à enjamber la fenêtre, nous descendîmes grâce a la gouttière. Accroupis, nous avancions jusqu'à arriver dans le jardin des voisins. Je jeta un dernier regard vers chez moi ou dormaient encore mes parents avant de reprendre ma route.

Ce n'est que quelques pâtés de maison plus tard que nous arrivâmes finalement à la voiture de Rob. Je déposa mon sac à dos à l'arrière avant de prendre place devant.
Il monta, démarra le moteur, et avant d'appuyer sur l'accélérateur me regarda de manière malicieuse.

-"C'est excitant hein ? Le jeu du chat et de la souris ne fait que commencer, voyons qui en sortira vainqueur." Dit-il en souriant, avant d'enclencher la vitesse.

Ainsi notre cavale débuta. Sans doute était-ce le début de la fin...