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— Il revient à lui...
— Ah enfin...
— Vous nous avez fait peur, Monsieur Potter...
— Harry ? Tu es avec nous ?
— Harry ?
— Harry...

Harry Potter tenta de faire le point avec ses yeux. Il les ouvrit, battit des paupières, les referma, regarda autour de lui puis ses sens lui revinrent peu à peu et il réalisa qu'il se trouvait dans un endroit chaud et douillet, un lit très probablement, et que quelqu'un, non plusieurs personnes, gravitaient autour de lui, mais il ne voyait que des ombres colorées. On lui posa alors quelque chose sur le nez et sa vision devint claire, les couleurs éclatèrent et les contours furent brusquement nets.

— Harry... Tu es avec nous ? répéta une voix près de lui.

Il sentit une main sur son front. Il en distingua une autre qui lui tenait la main d'un côté, et une autre de l'autre côté.

— Où est-ce que je suis ? parvint-il alors à ânonner.
— Tu es à St-Mangouste, fit une voix à sa droite. Est-ce que tu veux quelque chose ? À boire, à manger ? Assieds-toi...
— Allons Miss Granger, laissez-le reprendre ses esprits...
— Professeur McGonagall... fit alors Harry comme on lui prenait les bras pour l'asseoir.

Il s'appuya contre de nouveaux oreillers tout frais et soupira.

— Je me sens bizarre... fit-il.
— Tu as froid ? demanda une voix de garçon à sa gauche.
— C'est toi, Ron ? fit le brun.
— Oui... Tu... Tu ne nous vois pas ?
— Si... Mais j'ai très mal à la tête... La lumière me brûle les yeux...

Le brun sentit alors que ses amis se regardaient. Un silence gêné s'installa et McGonagall prit la parole.

— Nous allons vous laisser vous reposer maintenant... Nous reviendrons demain, dit-elle doucement.

Tout le monde quitta la petite chambre d'hôpital et Harry soupira. Il appuya sa tête contre ses oreillers et se décida enfin à regarder autour de lui. Il se trouvait bien dans une chambre d'hôpital. Les murs blancs, la chaise solitaire dans un coin, l'armoire en métal, la large porte à la poignée basse... Seulement, un truc lui échappait. Que faisait-il dans un lit d'hôpital ? Quand y était-il arrivé ? Que s'était-il passé ? Il n'en avait aucune idée...

.

— Je crois que ça va être plus compliqué que prévu...
— J'en ai peur. Il se pose déjà des questions...

Hermione regarda le professeur McGonagall qui soupira brièvement.

— Dès qu'il sera reposé, nous le ramènerons à Poudlard, dit-elle.
— Vous croyez que c'est judicieux ? Il est dangereux...

La Directrice de Poudlard regarda son collègue et ami tout de noir vêtu.

— Il n'y a pas d'autre solution, Severus... À partir de maintenant nous allons devoir garder un œil sur lui en permanence jusqu'à ce qu'il se fasse à sa nouvelle vie... enfin si on peut appeler cela ainsi.

Hermione pinça les lèvres et baissa la tête. Ron posa une main sur son épaule.

— Nous aussi nous allons devoir nous y habituer... ajouta la Directrice en baissant le nez.
— Et comment ? demanda alors Hermione en relevant brusquement la tête. Comment voulez que j'arrive à me faire à l'idée que mon meilleur ami est mort !
— Il... il n'est pas tout à fait mort... hésita McGonagall, un peu surprise.
— Elle a raison, professeur, fit alors Ron en secouant la tête. Harry est mort sur le champ de bataille... Ça, ce n'est pas Harry, ce n'est plus Harry...

McGonagall pinça les lèvres, perturbée. Elle regarda Rogue qui haussa les sourcils puis la vieille sorcière entraîna Ron vers l'entrée du couloir. Le sombre professeur s'approcha alors d'Hermione et posa une main un peu hésitante sur son épaule.

— S'il vous plaît, se déroba la brunette, les poings serrés, en remuant son épaule.

Rogue retira sa main.

— Vous savez que j'ai raison, dit-elle alors.
— Oui, vous avez raison, Potter est mort, son corps est mort, et uniquement ça. Sa conscience est toujours vivante, il a toujours son âme...
— Du moins tant qu'il ne tuera personne... ajouta mentalement le professeur de Potions.
— Vous verrez, vous le retrouverez... Il lui faudra juste un peu de temps pour se faire à l'idée de ne plus être comme avant... Mais il finira par redevenir celui avec qui vous avez grandi... Croyez-moi, miss, je sais de quoi je parle.

Hermione ferma les yeux et des larmes glissèrent sur ses joues.

— Comment... dit-elle. Comment pouvez-vous le savoir, vous n'êtes pas un Vampire !

La Gryffondor sursauta alors puis fila le long du couloir. Rogue tendit le bras pour tenter vainement de la retenir, mais la brunette était déjà loin. Il laissa retomber son bras et s'assit en soupirant sur une des chaises en plastique vissées le long des murs. McGonagall reparut alors, le visage sombre.

— Qui se dévoue ? demanda-t-elle en prenant place près de lui.

Rogue haussa brièvement les sourcils et pinça les lèvres. Il tendit ensuite son poing gauche et McGonagall soupira en en faisant autant.

— Pierre, papier, ciseaux...

Elle déplia deux doigts et Rogue garda son poing serré.

— La pierre brise les ciseaux... Courage, ma fille, fit alors la vieille sorcière en inspirant profondément.
— Je vais rester dans le couloir, si j'entends le moindre bruit suspect, je viens vous chercher et nous partons.
— Entendu...

La vieille Directrice inspira une nouvelle fois puis se leva, décidée. Elle s'approcha de la porte de la chambre, hésita une seconde et entra après avoir frappé.

Rogue riva son regard sur la porte à présent refermée et tendit tous ses sens, magiques ou non, en direction de la chambre. Au moindre signe inhabituel, il entrait et transplanait avec McGonagall loin d'Harry...

✔️ Sang pour SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant