Chapitre 13

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Les relations de travail entre Dylan et Eden s'étaient sensiblement améliorées: ils parvenaient à communiquer sans se hurler dessus. Ils s'étaient donné rendez-vous dans une petite pièce isolée, pour faire le point sur ce qu'ils avaient tout deux entendu. Eden était particulièrement inquiète: elle avait peur qu'ils soient découverts par quelqu'un. La salle était minuscule, et presque vide. Il y avait seulement une étagère en bois clair poussée contre le mur du fond, et sur celle-ci étaient empilés de nombreux dossiers sans intérêt.
Soudain, la porte s'ouvrit: c'était Dylan.
-Du nouveau ?, lança-t-il.
-Oui, répondit-elle, l'air malicieux.
Elle marqua un silence.
-Ils ne recherchent pas quelque chose, il recherche quelqu'un. Depuis presque 5 ans, d'après ce que j'ai compris.
Dylan acquiesça. Il avait envie de dire qu'il savait, mais s'abstint:
-Je crois que dans le bureau du patron, il y a une bibliothèque tournante. Un passage secret, si tu préfères. Il y a clairement un mécanisme, quelque chose de caché. Il faut absolument qu'on...
Mais Dylan fut interrompu par la porte, qui s'ouvrit encore. En une demi-seconde, le jeune homme eu un reflex étrange, mais qui leur sauva peut-être la vie.
Il glissa sa main derrière la nuque d'Eden et l'embrassa langoureusement. La jeune fille ne comprit pas, et essayer de se dégager de son emprise, mais c'était impossible.
«Putain ! Mais quel con !», se réprimanda intérieurement le jeune homme.
Quant à l'homme qui venait d'entrer, il vira cramoisie, profondément embarrasser, et marmonna un "pardon" gêné et ressortit aussitôt.
C'est la réaction que Dylan espérait. Quand les bruits de pas devinrent inaudibles, Dylan se décolla et recula d'un pas.
-Tout est ta faute !, s'écria-t-il, visiblement courroucé. Sans un mot de plus, il quitta la salle.
«C'est faux, c'est ma faute. Quel con, putain.»
Eden n'avait rien compris à ce qui venait de se passer. Elle s'essuya la bouche d'un revers de poignet.
«Ce mec est fou.», pensa-t-elle.
Dylan était arrivé dehors, près de l'entrepôt où était stocké l'encre.
Il donna un violent coup de pied contre le rideau de fer. Il avait commis une erreur ce soir, et il ne le tolérait pas.
-Putain !
Il hurla, cette fois. Son cri s'accompagna d'un coup de poing dans le mur. Dylan était dans un tel état de rage qu'il ne contrôlait plus rien, ni ses gestes, ni ses pensées. Il donna un nouveau coup de pied dans le mur. Le jeune homme était à bout de nerfs.

Quand elle eut fini son service, Eden descendit les escaliers, sortit, et monta dans le taxi. Dylan n'était pas là, heureusement pour elle, elle aurait été gênée de croiser son regard. Le chauffeur lui annonça que le jeune homme avait demandé à ne pas être ramené ce soir. Encore une fois, Eden ne comprenait pas son comportement... Il allait passer la nuit dehors ?
«Moi qui avait cru qu'il devenait gentil... J'ai été idiote.»
Au petit matin, Eden rentra et se glissa dans son lit silencieusement. Elle sombra dans un sommeil bien mérité.
De son côté, Dylan était toujours devant l'entrepôt, à se blâmer sans arrêt pour son geste. Pour l'une des premières fois de sa vie, il avait perdu le contrôle. Et il s'en voulait terriblement. Il avait énormément de mal à digérer cet échec, mais il se leva et décida de rentrer. Il avait froid. Il rentra a pied, alors que la maison était à plus de trois kilomètre de là. Le jeune homme aimait marcher, c'était une façon pour lui de réfléchir et de se détendre, seul. Il avait toujours préféré la solitude à la compagnie des autres. Mais en y repensant... il appréciait la compagnie d'une personne en particulier. Plus qu'il ne voulait l'admettre.

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