Chapitre 15

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Eden émergea de son sommeil comateux plus de trois jours après l'accident. Quand elle sentit le matelas sous son corps, elle fut immédiatement rassurée: elle était vivante.
La jeune fille entrouvrit les yeux. La première chose qu'elle vit fut la fenêtre: il faisait nuit, les étoiles et la lune éclairait faiblement le ciel. Un seul brin de lumière filtrait d'entre les rideaux, comme une lueur rassurante.
La deuxième chose était assez étonnante: c'était Dylan. Assis sur une chaise, il consultait son téléphone portable. L'adolescente essaya de se redresser, mais un vive douleur lui fit comprendre que rester allongée était plus sage. Elle avait littéralement mal partout. Au bruit de ses mouvements, Dylan leva la tête. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, sans rien dire.
Le jeune homme avait l'air calme, pourtant il luttait intérieurement. Il avait tenu tellement longtemps, il avait atteint son point de rupture. Alors il se leva, sans bruit, il posa sa main sur la joue de la jeune fille et l'embrassa. Dylan avait l'impression que son cœur explosait. Au moment où leur lèvres s'unirent, une sensation de bien-être se diffusa dans les veines d'Eden.
Elle n'avait jamais réfléchit au fait qu'il aurait pu se passer quelque chose entre elle et Dylan. Mais avec du recul, c'était évident. Si elle n'avait jamais rien ressentit pour lui, elle aurait tout laissé tomber depuis bien longtemps.
Ce baiser qui dura quelques courtes secondes provoqua un révélation chez chacun des deux êtres. Mais Dylan savait qu'il allait devoir s'expliquer, pour son comportement depuis le début.
-Écoute. Je te dois des explications.
Eden acquiesça.
Il s'éclaircit la voix et reprit:
-La première fois que je t'ai vu, je suis tombé amoureux. Mais amoureux signifie vulnérable. Et je ne veux pas être vulnérable. J'ai stupidement pensé que tout faire pour qu'on se haïsse suffirait à arrêter tout. Mais non. J'ai du me contrôler pendant tellement longtemps, ne pas te regarder, te toucher, te sourire... Il m'est arrivé de craquer. Comme cette nuit, à l'entreprise, quand je t'ai embrassée. Je m'en suis tellement voulu après, il fallait que je sorte prendre l'air... Je ne sais pas ce qui serait arrivé sinon. Je suis désolé, sincèrement, pour tout ce que je t'ai fais vivre. Je promets de te laisser tranquille.
Il avait parlé d'une traite. Eden emmagasinait les informations les unes après les autres. C'était beaucoup.
-Je ne veux pas tu me laisses tranquille, murmura-t-elle.
Dylan arqua un sourcil. Ils s'embrassèrent à nouveau.
Mais le jeune homme n'en avait pas fini avec ses révélations:
-Ce que je vais te dire maintenant... Pour ton bien et le mien, ne le répète à personne. Il s'agit du secret que cache cette société que nous infiltrons.
-Je vois.
Dylan marqua un blanc et reprit:
-Il y a une vingtaine d'années, après de nombreuses recherches, des scientifiques sont parvenus à créer un homme aux capacités surélevées. Réflexes, rapidité, force, intelligence... tout.
Eden était bouche-bée.
-C'est...
Il la coupa:
- ...moi. Si je te dis ça, c'est parce que j'ai découvert quelque chose qu'ils ne savent pas encore: ton existence. Je n'en étais pas sûr au début, même maintenant... Tu es différente, au même titre que moi.
-C'est... C'est impossible, rien qu'à voir mes résultats aux épreuves de l'armées, j'ai tout raté.
Le jeune homme esquissa un sourire.
-Je t'ai menti. J'ai caché tes performances pour ne pas que des sociétés comme celle de Schneider s'intéresse trop à toi. Si tu veux savoir, ton temps au parcours du combattant était de huit minutes trente-sept, alors qu'en moyenne, c'est dix-sept minutes.
Eden ne savait même pas quoi répondre.
-Et...Tu es consciente que survivre à deux balles, l'une censée te perforer un poumon et l'autre endommager ton cœur, n'est pas normal ?
Eden regarda les bandages qu'elle avait. Effectivement, Dylan avait raison. Une foule de questions lui brûlait les lèvres.
-Est-ce que... est-ce qu'on est immortels ?
-À vrai dire, on ne peut être sûrs de rien tant qu'on n'est pas mort... mais c'est une certitude, on est plus résistants. Tu as surtout eu énormément de chance.
Eden ne dit rien, puis soupira. Elle était déstabilisée, et ne réalisait pas.
-Ça fait beaucoup d'informations en une soirée. Beaucoup trop.
Le jeune homme lui sourit.
-Repose toi.

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