Chapitre 14 - "Quelqu'un d'important ?"

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Shu

Quelle heure est-il ? Je n'en peux plus. Je ne fais que de me triturer la cervelle à cause d'une seule et unique personne :

Yuuki.

Je pense à elle nuit et jour, c'est pas possible... Après cet incident, je me demande si je devrais me confesser au plus vite... Le plus vite c'est fait, le moins de regret j'aurais. Que se serait-il passé si elle y était restée ? Rien que cette pensée m'effraie. L'idée de la perdre de cette manière ne m'était jamais venu à l'esprit, maintenant si. J'aurais regretté si elle devait disparaître de manière si abrupte. Regretter d'être un lâche. Regretter de ne lui pas avoir dit cette phrase, ses trois mots.

« Je t'aime. » Tout simplement.

Et pourtant c'est dur.

Je rêve parfois de ce moment. À chaque fois les mots restaient dans ma gorge. Et quand j'y pense, j'ai peur d'être rejeté. Rejeter par elle. Peu importe les moyens, je n'arrive pas à m'enlever cette idée de la tête. Elle me fait peur, à moi. C'est naturel d'être effrayé du rejet, j'en ai conscience, malgré cela...

Je sens mon cerveau devenir bouillie rose.

Après m'être questionné sur ma vie, je me lève enfin. Mon portable m'indiquait midi passé, mon ventre se faisait remarquer.

— Je me sens incapable de cuisiner.

Je sors donc acheter de quoi me remplir l'estomac avant de m'évanouir de faim. Évidemment, j'ai effectué ma toilette avant.

Après avoir calmer la bête, je rentrais chez moi. Surprise, je vis mon voisin adossé et assis contre sa porte. Il avait les yeux rivés sur son téléphone, je suppose qu'il n'a pas remarqué ma présence... Une chance pour moi de rentrer sans que ce soit trop gênant. Mais... Argh !

— Excusez-moi...

Il relève la tête.

— Oui ?
— Que faites-vous devant votre porte... ?

C'est stressant... ! Avant, je m'en serais sûrement totalement foutu de lui, mais là... Limite j'aurais demandé, de manière impolie. Maintenant que j'y pense, mon ancien moi était gênant... !

— J'ai pas mes clés, répond t-il. J'attends quelqu'un pour m'ouvrir.
— Alors, hum... Que diriez-vous de patienter chez moi plutôt... ?

Il me fixe un moment, silencieusement. Il va probablement refuser, un inconnu qui t'offre son toit est un peu étrange.

— J'accepte volontiers.

Il se lève. Finalement il a accepté.

Maintenant je me retrouve dans cette situation très gênante...

— Merci de ton hospitalité.
— Ce n'est rien.

Il n'y a dans cette pièce que le bruit de lui entrain de siroter sa boisson. Ou bien un étrange silence.

— Tu n'as pas besoin d'être aussi tendu, tu sais.

Je sursaute.

— Oui.

Pourquoi est-ce que je me sens aussi gêné en premier lieu ? Ce n'est que le voisin, une personne légèrement plus âgé que moi...

— Sugino-kun.
— Oui ?

Ça m'a surpris.

— Tu n'es qu'un lycéen, non ?
— Oui.
— Et tu habites seul ?
— Oui.

Puis un autre silence.

— Ce n'est pas compliquer ?
— Pas spécialement.

Je fais tout moi-même à présent. C'est normal après tout. Il en était hors de question de vivre dans un dépotoir et de vivre de nourritures venant du magasin chaque jours.

Elle et lui [Arrêt]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant