Chapitre 4 - "C'était de la légitime défense."

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Shu :

Ça fait un léger moment qu'elle pleure. On dirait que c'est du sérieux. Et que ce n'est sûrement pas le moment de s'la jouer salaud. Tout le monde à ses faiblesses à un moment ou à un autre, ça sort à force de trop les emprisonner.

– Vraiment... Je me sens... Conne, à pleurer... Devant toi, dit-elle avec un léger sourire.

– Pourquoi ?

– Parce que.

Après avoir arrêté de pleurer, elle repartit. Je l'ai entendus souffler un léger « Merci. ». Ça méritait des remerciements ?

Je repartais ensuite aussi.

C'est vraiment chiant. Un coup elle agit vraiment chiant, un autre coup, tu peux plus lui en vouloir. Comme un chiot qui te fait les yeux. C'est chiant.

Me baladant dans une rue commerciale, je sèche, encore une fois. Personne ne s'inquiète vraiment de moi d'toute manière, sauf peut-être lorsque je serais au bord de la mort, là, peut-être que. Mais ça reste du 50, 50. Vous trouvez que j'abuse peut-être ? Bah nan, enfin peut-être juste un peu, mais légèrement. Jamais ils ne perdent leurs temps avec moi, le temps, c'est de l'argent. Passer du temps avec moi, c'est perdre de l'argent. Voilà comment, eux, voient les choses. Ces deux-là ne sont presque jamais là. Et chaque fois que je les vois, c'est peu, très peu. Ils savent que j'ai de bonnes notes, alors ils s'en fichent du reste. La priorité est que je ne fais pas trop tâche, le reste peut passer après. Pourtant j'agis comme un délinquant, ils s'en fichent toujours. Cette face de moi ne fait-elle pas tâche ? Pourquoi ? L'intelligence avant tout ? Devrais-je arrêter de bien travailler pour que vous fassiez plus attention à moi ? En vrai, j'm'en fous. J'vais pas me casser la tête à réfléchir à des choses inutiles et sans espoirs. J'entre dans une salle d'arcade, j'm'emmerde vraiment. J'ai donc commencé à jouer tranquillement sans déranger les autres parce que je n'ai aucune raison de le faire. Il y avait d'autres lycéens qui séchaient aussi ici, je les ignore. Au bout d'un moment, un lycéen m'interpella. J'ai rien fais là, non ? Sauf jouer, mais ce n'est pas un crime non plus.

– T'es Sugino du lycée S. non ?

– Et alors ?

Oui je m'appelle Sugino, oui je suis élève dans ce lycée, y a t-il un problème ?

– Quoi ? dis-je impatient.

Réponse ? Il me frappa. Je lui rendis son coup évidemment. Ma devise : « Œil pour œil, dent pour dent. ». Je juge donc cela normal de se défendre lorsque je n'ai rien fais de mal.

– C'était de la légitime défense, marmonnais-je.

Il ne bouge pas. Inconscient ? Ca m'arrange. Les gens autour le regardent, me regardent. Alors que j'avais rien fais... Je suppose que j'vais bouger. Je pris mon sac qui était à côté de mon siège, puis contournai la personne à terre. J'entendis un léger bruit de sa part, toujours conscient ? En fait, m'en fiche. Je mis un pas devant la porte, on me frappa alors à la tête par derrière avec un objet, je ne sais pas trop quoi, mais en tous cas...

– Ça fait mal !

Ça fait un mal de chien bordel ! ... J'ai une étrange sensation, du sang ?

– Qu'est-ce que j't'ai fais pour que tu me maltraites comme ça sérieux ?

Il ne répondit pas. Il avait l'air légèrement étonné de me voir réagir de cette manière je suppose. Enfin, c'est vrai que quelqu'un qui reste debout après un coup à la tête avec du sang qui coule, c'est pas normal. J'y peux rien, j'suis né comme ça. Grave chiant... Alors qu'il s'apprêtait à me frapper de nouveau, je lui donnais un coup de pied dans le ventre. Cette fois, il ne se relèvera pas. Quittant la salle de jeux dans un pas beau état, je décide me rendre dans un endroit plus tranquille. Ou peut-être que je devrais tout simplement rentrer. Hum... Me balader avec du sang, c'est vachement suspect non ? J'vais rentrer d'abord. C'est la meilleure solution j'pense.

Kyo abuse sérieux. C'est pas comme si je saignais vraiment énormément. Juste, un peu... Kyo est un "domestique" de la maison. Ah bah oui, domestique... Le genre de truc qui se fait plus à cette époque... Mais je le considère plus comme un ami, que un domestique. Il travaille ici à temps partiel, c'est un étudiant de 19 ans. La première fois que je l'ai connu était sûrement quand j'avais 13 ans. Il se baladait de temps en temps dans le coin. Et puis un jour, je lui ai parlé. À chaque fois je le demande si ca lui dérange pas de faire ce genre de travail, à chaque fois il me répond que non. À sa place, j'aurais aimé faire un autre travail, plus passionnant. Enfin. Après qu'il m'est foutu tout pleins de bandages et pansements, je m'étais réfugié dans ma chambre après l'avoir remercier. Kyo, lui, s'inquiète véritablement pour moi. Quand j'étais rentré, il était étonné de me voir. Plusieurs questions, sur le pourquoi j'étais encore dans un état aussi pitoyable, pourquoi je n'étais pas à l'école... C'était de la légitime défense. Il a rit. Et a dit que j'étais idiot d'avoir répondu à son coup, qu'il fallait mieux l'ignorer. Juste avant que je ne parte, il a dit qu'il allait sans doute démissionner. Car même si ce n'est que partiel, ça prenait trop de temps. Je ne lui en veux pas. Seulement, je suis triste de savoir que la seule personne qui s'inquiétait pour moi va partir. En voyant ma réaction, il m'a tapotait la tête, comme si j'étais un gosse... Puis il a dit :

« Mais ça ne veut pas dire qu'on ne se reverra plus tu sais ? »

Il a raison. Mais j'espère quand même le revoir assez vite...

Ça m'énerve. J'en ai marre de vivre ici sérieux. Peut-être que je devrais demander à vivre seul, indépendamment ? ... M'ouais. Ça paraît pas si nul comme idée. J'allumai mon portable puis envoyais un message à ma mère. Plus qu'à attendre sa réponse.

J'suis qu'un gamin sérieux.

* * * * *

Shu-chan est trop mignon avec Kyo-san *^* ! Ce gars-là va lui manquer on dirait... Hum. Bref. J'espère que vous aurez apprécié. Assez court comme chapitre, j'espère que vous me pardonnez T-T !

Elle et lui [Arrêt]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant