Chapitre 18 - Mais sinon c'est l'emmerde.

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Shu -

Je suis content et tout le reste, mais ils ont le pire des timings. Leurs retours n'auraient sûrement pas pu tomber plus mal. Alors lorsqu'ils ont appris que j'avais fais une chute, ils voulaient ABSOLUMENT que je reste à la maison. Celle dans laquelle j'ai vécu jusqu'à il y a peu... Ça aurait presque pu me faire oublier celui que j'étais devenu. Ça aurait pu. De nul part, Yuuki était apparu dans mon esprit. Quand je dis qu'elle hante, elle me hante. Sans cesse. Celle qui m'a changé, celle qui me fait tourné en bourrique... Puis je m'étais confessé. Mais avec un superbe timing, mes parents sont revenus et le moment où je recevrais une réponse s'éloignent encore, de plus en plus.

— Raaaaah...

J'enfouis mon cri dans mon oreiller. Je n'ai que quelques minutes pour l'instant. Je vais sortir avec mes parents... C'est eux qui me feront sécher les cours maintenant. Avec le temps qu'il me reste, je préviens Yuuki, après, je ne crois pas que je pourrais. Alors faisons-le tant qu'il est encore temps.

« Moi : Désolé. »
« Moi : Je suis rentré à la maison de mes parents. »
« Moi : Je t'expliquerai la prochaine fois. »

— Shu ?

Des frappements à la porte se font entendre.

— J'arrive, m'man !

Je range mon téléphone, puis me prépare. Elle s'éloigne encore... Ma réponse et elle aussi...

Lorsque je descends, je vois mes parents.

— Il semblerait que vous n'attendiez que moi.
— Effectivement, dit ma mère suivit d'un sourire.
— ... Comment se passe l'école ?

Ce lieu, école. Là j'y pense, mais et si je n'avais pas intégré ce lycée-là ? Ou si elle n'avait pas intégré ce lycée... Je serais resté la personne que j'étais, celui qui se sentait seul, celui qui cherchait de l'attention, qui manquait d'affection à cause du manque de présence parentale... Pourtant maintenant, je ne me sens plus si seul, j'ai pas vraiment d'amis, mais j'ai Yuuki à mes côtés... Je cherche tout de même encore de l'attention, mais seulement de la sienne. Et l'affection, je veux la sienne. Elle et seulement elle. Je suis encore jeune, je ne suis même pas encore un homme de la société, encore un gamin, si même notre relation fonctionnait, elle pourrait s'arrêter à tout moment. On pourrait s'arrêter de se parler, de se voir et on s'oublierait. J'ai peur de ça. Tomber amoureux m'a rendu naïf, la moindre petite chose m'effraie. C'est stupide, n'est-ce pas ?

— Je suppose que ça se passe bien, vu que tu souris.
— J'espère que cela continuera, dis-je.

Sincèrement, je l'espère.

Pour midi, comme le gosse de riche que je suis, j'ai pris la voiture avec mes parents pour manger dans un bon restaurant. C'était délicieux. Mais je repense aux repas que je me préparais, de mes propres mains. Ils ne rivaliseraient sûrement pas avec celui que je viens de manger, mais... Ils étaient délicieux aussi, à leur manière. Et ce que préparait Yuuki... ! Je pense et je pense, de je-ne-sais quelle manière j'arrive toujours à caser Yuuki dans tout cela.

— Shu ?
— Hum... ?
— Tu rêvasses bien plus qu'avant, tu le sais, fait-il la remarque.
— Oui...
— Et tu souris plus souvent.

Je sursaute, ou pas. En fait j'ai juste brusquement relevé la tête.

— Tu trouves... ?
— As-tu passé l'âge rebelle ? me questionne ma mère.

On peut dire ça...

— Je pense qu'il rentré dans une nouvelle phase.
— Ah ?
— Amour ?

Je ne réponds. Je détourne la tête et regarde la vitre. Parce que oui, nous sommes toujours dans la voiture.

— Est-ce là le premier amour de mon fils ?

Premier ? Je suppose que ça l'est. Personne jusqu'à présent ne m'avait autant fait tourner en bourrique qu'elle. Je vois, c'est donc cela le sentiment d'un premier amour.

— Ton silence est suspect, Shu.
— Je ne vois juste pas la peine de répondre.

Je ne veux pas en parler. Ou je risque de paraître complètement gaga devant eux. Je suis sûr d'être capable pendant un moment s'ils m'obligeaient à leur parler d'elle. Je sors mon téléphone, mais je ne vois pas notifications, je soupire.

De retour dans la demeure de mes parents, je m'allonge sur le premier canapé que je voyais.

— Tu ne vas pas monter dans ta chambre ?
— J'aime bien, ici.

C'est faux, j'ai juste la flemme. Une vibration se fait sentir dans ma poche, sans attendre, vous le savez, je le sors. Fausse joie, ce n'est pas d'elle.

« Shinzaki-san : Tu n'es pas chez toi ? »
« Shinzaki-san : J'ai finis tôt du coup je pensais que je te rendrais visite pour voir si tu allais mieux depuis hier. »
« Shinzaki-san : Tu n'es pas aller en cours tout de même ? »

Quel homme bon. Alors que je n'ai fais qu'une petite chute...

« Moi : Je suis chez mes parents. »
« Moi : Ne t'inquiètes pas, je suis remis. »
« Moi : Ce n'était qu'une petite chute. »

En guise de réponse, il m'envoya un :

« Shinzaki-san : Ne t'efforces pas. »

Tant d'inquiétudes alors que ce n'est pas grand-chose... Pourquoi n'avais-je pas remarqué plus tôt ? Je suis entouré par de bonnes personnes... Je sens que je souris bêtement, je suis heureux de ma vie actuelle.

Je me suis endormi, encore, sur le canap'. Je me suis réveillé avec une couverture sur moi, probablement mes parents. La maison est silencieuse, soit ils travaillent, soit ils sont sortis ou les deux. Ou trouvent-ils autant d'énergie à dépenser ? Alors que moi je passe ma vie à dormir. Je me lève pour monter dans ma chambre, avant ça je plie la couverture, ensuite je quitte la pièce.

Toujours rien. Rien ne se passe et je m'emmerde. Comment je passais le temps ? En me baladant dans les salles d'arcades j'crois... Même ça, c'était chiant. Et puis il est mieux d'éviter les salles d'arcades lors des horaires où je suis censé avoir cours, sinon des gens chiants risquent de me tomber dessus... Certain. Qu'est-ce je trouvais de sympa à ses salles d'arcades ? Je ne sais plus. Ce que je faisais normalement lors des journées où je n'avais pas cours ? Faire les courses je suppose. Mais là maintenant ce n'est pas vraiment possible. Alors regarder des séries ? Tentons...

Mais sinon c'est l'emmerde.

* * *

On dirait presque que Yuuki a "dompté" un animal sauvage lol.

Elle et lui [Arrêt]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant