Chapitre 15 - "Je t'aime."

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Yuuki

Me voilà seule dans l'appartement de Sugino... En y repensant, j'aurais peut-être dû rentrer... Mais laisser Rika comme ça... En quelque sorte, je l'ai laissé seule avec Shinzaki mais c'est différent. Je suis à côté... ... Arrête de te forcer Yuuki.

— Tu veux à boire ?

J'acquiesce à sa question. Un bon verre d'eau. Je remarque d'ailleurs que son appartement est plus modeste que celui que j'avais imaginé venant de lui. Ce gars est en haut de la moyenne après tout...

— Qu'est-ce que vous faisiez ?
— Rien de spécial. On a déjeuné, puis on s'est baladé, dis-je.
— Ah.

... C'est, gênant... ! Déjà que récemment, j'ai cette désagréable impression qu'il cherche à m'éviter.

Des vibrations venant de ma poche, un message de Rika :

« Rika 🦄 : Méchante. »

Suivit de deux autres :

« Rika 🦄 : Comment as-tu osé m'abandonner ? »
« Rika 🦄 : Je t'en veux. »

Je pianote sur mon écran pour lui répondre :

« Désolé ❤️ ! »
« C'est pour ton bien. »

« Rika 🦄 : Traîtresse. » répond t-elle.

Un petit rire m'échappe.

— Qu'y a-t-il ?
— Juste Rika qui ne sait pas comment agir.
— La copine de Shinzaki-san ?
— Un nom suivit de -san, sortant de ta bouche est, comme ce qu'on dirait, une chose inattendue.
— Vas-y, continu de te foutre de moi, dit-il en arborant un sourire.

Il semblerait que cette impression n'était que le fruit de mon imagination, tant mieux.

— Leur relation est un peu... Difficile en ce moment.
— Il m'a dit la même chose.
— Alors c'est juste un malentendu des deux ?

Rika, tu t'inquiètes pour rien on dirait.

— Sinon, comment vous vous êtes connus, elle et toi ? demande Sugino.
— On était collègues au travail.
— T'avais un boulot ?

J'hoche la tête en signe de réponse.

— C'était chiant chez moi. En fait, ça l'est toujours. Mais les choses vont mieux depuis quelques temps.

Je l'ai dit. Quelque chose que je lui avais caché. Ça n'a plus grande importance maintenant. Et puis c'est Sugino.

— Tant mieux alors.

Après un instant de silence, qui me semblait être de l'hésitation, il a recommencé à parler :

— Moi, mes parents sont souvent absents, du coup on se voit pas vraiment.

Il m'a dit quelque chose sur lui. Les masques tombent apparemment.

— Mais ils rentrent la fin du mois.

Il sourit. Semblable à un enfant. Et même temps, il semble gêné. Je ne peux rien dire, alors je lui souris.

— La chance commence à nous sourire alors ? dis-je après un moment.
— La chance ? On dirait bien. Même si avoir un accident n'était pas très chanceux.
— Roh c'est bon. C'était une erreur humaine, c'est différent. J'étais dans les vapes ce jour-là.
— Erreur humaine ou pas, ça aurait pu te coûter la vie, dit-il.

Elle et lui [Arrêt]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant