Elle et lui [Arrêt]

Chapitre 19 - C'est tout ce qui compte.

Yuuki -

Ce sentiment pesant, il est atroce. Chaque seconde, chaque minute, que je vois passer, me pèsent de plus en plus. Même les examens ne m'ont jamais autant fait stresser je pense. Juste pour dire à quel point j'en peux plus.

Le moment qui se faisait tant attendre arrive pas à pas.

J'avais hâte il y a un moment pour que cet instant arrive, maintenant ce n'est plus de la hâte, juste du stress. Je sais que c'est réciproque, mais j'ai tout de même peur. Peur de quoi ? Moi-même, je me le demande. Peut-être du futur, qui sait... Je me sens tellement mal d'avoir fuie ce jour-là, plutôt que de répondre j'avais choisi la fuite... Quelle honte.

Je pense, pense et repense, à lui, à moi, à nous. C'est chiant, je suis chiante. Moi qui n'y avais jamais pensé à ce genre de choses, je me retrouve dans un tel état... Pour si peu, j'aurais pu dire, mais je sais bien que ce n'est pas rien. Il n'y a pas de mot pour décrire ma stupidité, sauf stupide. Je suppose que tout le monde est d'accord avec ce terme ?

J'avais toujours apprécié la fin des cours (puis j'ai commencé à travailler mais c'était pas détestable), comme tous je pense. Mais maintenant, j'en ai peur.

Mon portable me sort de ma pseudo-transe, c'était Rika qui m'avait envoyé un message.

« Rika 🦄 : Alors ? »
« Rika 🦄 : Vu que tu ne donnais pas de nouvelles, je fais le premier pas... »

« Moi : Rien à t'inquiéter, sauf le fait que je stresse à mort. »
« Moi : Il veut qu'on en parle à la fin des cours. »
« Moi : Du coup, j'ai peur. »

« Rika 🦄 : Mon cœur, »
« Rika 🦄 : Il n'y a rien à avoir peur voyons. »
« Rika 🦄 : Vous vous aimez mutuellement, »
« Rika 🦄 : C'est quoi le problème ? »

« Moi : Il n'y en a pas ! »
« Moi : Mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter. »
« Moi : Même si je sais que c'est pour rien... ! »

« Rika 🦄 : ... »

Aucune de nous deux n'avons osé continuer je suppose.

Nous avons discuté, avec Hei. Il m'a calmement écouté. Il n'a pas sourit, comme d'habitude, juste écouter sérieusement, je pense. Je n'arrête pas de penser à mes soucis, pourtant je devrais aussi m'inquiéter pour lui, même si les choses ont l'air de s'améliorer... Il est observateur, il l'a remarqué aussi.

« — Je vais de mieux en mieux. Tu n'as pas besoin de t'en faire autant pour moi, Yuuki. »

Peu importe ses paroles, ça m'inquiète toujours. Lui ne voulant pas inquiéter les personnes de son entourage, cache la vérité.

Un peu comme moi, dans un sens.

Pour chacun les heures semblent interminables, pour moi aussi. J'ai plus ou moins réussi à me concentrer sur le cours, mais c'est parce que le prof m'a beaucoup interrogé... Je ne sais pas si c'est une bénédiction, ou pas. En tout cas, ça a sûrement vachement arrangé les autres élèves.

Et puis lorsque ça a finalement sonné, j'ai jeté un regard sur lui, il me regardait aussi. Nos regards se sont croisés que pendant l'espace d'un instant, puis on a tout deux détournés le regard.

Cette timidité en est presque stupide...

Il a commencé à pleuvoir, d'accord. Confession sur le toit, sous la pluie... Que demander de plus ? C'est chiant... Il est partit d'abord. Moi, j'ai besoin de me préparer mentalement. Ma raison sait, mais mon cœur n'est pas prêt.

Je monte les marches, toutes plus chiantes les unes que les autres, mon cœur tambourine. Lorsque je suis enfin en haut, la porte était entrouverte. L'odeur de la pluie se fait de plus en plus sentir, comme le son des gouttes qui se font de plus en plus entendre... Le temps que tout se finisse, on sera trempé... J'ouvre un peu plus la porte, jetais un coup d'œil dehors, il était là. Les yeux regardant le ciel pluvieux, debout là. Je m'approche, il se tourne vers moi.

— ...

Est-il possible de mourrir à cause d'un nombre de battement par minute trop élevé ?

— Hum...

Comment commencer ? Comment entamer ?

— Yuuki.

Je sursaute presque à l'entente de mon prénom. Il ne l'avait pas dit de la journée je crois.

— ... Je t'aime, Yuuki.

Il l'a redit.

— Que ressens-tu à mon égard... ?

Ce que je ressens... Je le regardais, tant bien que mal, ses yeux étaient fuyants et malgré la pluie, je pouvais distinguer son expression, il redoutait aussi ce moment.

— Sugi-

Ma voix est inaudible. Je ne pense pas qu'il m'est entendu. De plus il ne regardait pas. Mais ses yeux se posent sur mon visage. Mon cœur n'en peut plus.

— Je t'aime.

L'ai-je dit ? Ou bien n'était-ce que mon imagination ? Je ne sais pas. A-t-il entendu ma voix ? Je ne me sens pas capable de le redire une deuxième fois. Il ne dit rien, il ne l'a pas entendu ? Merde hein. Je sens les larmes, c'est putain de stupide. Je suis stupide. Je baisse la tête, honteuse. Fais chier. Je sens ses bras se posés sur moi, qu'est-ce que ça veut dire... ?

— Yuuki... murmure t-il. Yuuki, il resserre son étreinte.

Pleure t-il ? Ou bien ce n'est que la pluie ? Je ne sais pas. Ça n'a pas d'importance. Mes mots l'ont atteints je pense. C'est tout ce qui compte.

* * *

Je vous ai fait, quand même vachement attendre pour si peu D:

Par contre j'ai pris du temps .-.

Well j'espère que vous aurez apprécié.