Garde à vous!

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Gabriel entra dans le rang. Ses congénères attendaient à la queue leu leu que les gardes leur remettre leurs premières armes de combat.

Gaby trépignait d'impatience. Certes il avait essuyé de nombreux échecs. N'ayant pas l'âge légal pour entrer dans la garde il s'était rabattu sur un poste d'éclaireur mais Daryl avait rejeté sa candidature sans même y prêter le moindre intérêt.

Après tout, servir le gouverneur n'était pas sa vocation première.C'est pourquoi il avait décidé de passer les tests pour intégrer l'armée. Daryl n'avait aucune autorité sur le général Stanford et la façon dont il dirigeait ses hommes. Mais une fois encore, et en dépit de nombreux efforts, son intégration avait été rejetée. Il n'avait pas obtenu la moindre explication. Il avait pourtant passé les tests avec brio, encore mieux que certains autres jeunes hommes.

Cette fois il y était enfin arrivé ! Il incorporait l'armée !Les tests n'avaient plus d'importance, seul comptait son attitude sur le terrain.

Cela faisait plus de deux ans qu'il s'entraînait en vue de se battre sur un champ de bataille.

Sur Xiland, les journées pouvaient parfois être longues. En dehors des poissonniers et des marchands qui sillonnaient les mers, le reste de la population ne quittait jamais l'île. Certes, celle-ci était vaste et offrait un cadre de vie presque idéal mais le renouveau lui manquait. Il aurait voulu parcourir les territoires sauvages à la recherche d'autres civilisations et d'autres paysages. Traverser les océans, gravir des falaises abruptes, combattre des monstres marins, explorer les horizons, découvrir une nouvelle langue. Il y avait tant à faire !

Puis il se rappela ne pas être très à l'aise en bateau. Les longues traversées lui donnaient des hauts le cœur. Et il ne supporterait jamais l'odeur du poisson fraîchement sorti de mer à longueur de journée.

Demain il partirait pour Corsiva, petite île tropicale escarpée, flottant tel un gros et immense rocher sur la mer.

Si les Fanatiques vivaient en ces terres, ils ne seraient pas hardi de les débusquer. En revanche, l'aspect montagneux et raide du territoire serait en leur défaveur.

Un gardien lui remit une épée tandis qu'il prenait son armure, bien que le mot armure soit peu approprié. Elle consistait en quelques protections vitales du buste et des épaules. L'armurerie avait du restreindre l'équipement afin d'équiper un maximum de soldats.

—Prêt pour la grande bataille ? lui demanda une femme à sa gauche.

—Je m'y suis préparé toute ma vie, répondit Gaby en un sourire.

—Tu m'a l'air un peu jeune pour ça...

—...Sans vouloir vous offenser madame, dit-il, vous ne me paraissez plus très jeune pour combattre.

—C'est dans la tête tout ça mon garçon. Et c'est surtout une question de convictions.

Gabriel constata qu'elle portait un petit calibre et une pochette de douilles à la ceinture.

—Vous avez eu un pistolet? la coupa-t-il aussitôt.

—J'ai aussi mon épée, renchérit cette dernière. Il n'y a pas assez d'armes à feu pour tout le monde...

—...Et vous savez vous en servir ?

Elle empoigna la crosse de son arme et aligna le viseur avec son œil.

— Je me défends.

Elle rengaina.

—A demain ! dit-elle en se retirant.

Gaby resta interdit un moment.

—A demain, finit-il par dire alors qu'elle s'éloignait déjà de l'armurerie.

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