Tactique

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Au centre d'opération, le gouverneur faisait les cent pas autour de la table centrale sur laquelle était disposée une grande carte des îles voisines. A ses côtés, les membres du conseil observaient son manège incessant.

L'île de Xiland n'en était pas à son premier combat. L'attaque des Vikings dix-huit ans plus tôt avait laissé des traces indélébiles dans le cœur des hommes. Mais cette fois-ci, ils étaient organisés. Ils étaient préparés.

Les Fanatiques, surnom donné par la population de Xiland, portaient bien leur nom. Ils vivaient au nom d'une doctrine religieuse vénérant le dieu du soleil. Ils avaient tout d'abord créer un clan où les croyants se retrouvaient pour prier et échanger sur le destin de l'humanité. Néanmoins, ce clan s'était vite transformé en une secte de fanatiques prêts aux pires abominations pour se faire entendre de leur dieu. Le gouverneur avait donc prononcé leur exil des terres de Xiland, les invitant à poursuivre leur culte ailleurs,loin de la bienséance des hommes sains d'esprit. Les Fanatiques s'étaient alors vu confier un navire pour rejoindre de nouvelles terres et ne jamais revenir. Mais d'une manière ou d'une autre, ils n'avaient pas respectés l'accord. Qui sait depuis combien de temps ils avaient élu domicile sur l'île tropicale à quelques kilomètres à peine de Xiland ?

A l'inverse des Vikings, les Fanatiques n'avaient plus rien d'humains. Et les massacres avaient assez duré.

Le gouverneur tapa du poing sur la table. Leurs ennemis avaient trouvé un moyen de kidnapper leurs semblables sans qu'on les croient responsables. Dans les eaux, il était plus facile d'accuser les Vikings ou les mauvaises conditions climatiques que de penser un seul instant que ces terriens expatriés étaient la cause de leurs disparitions. Les avaient-ils kidnappé sur terre et envoyé leurs embarcations à l'eau pour faire croire à un naufrage ? Où les avaient-ils repéré en pleine mer et abordé tels des pirates ?Une autre question tarauda le gouverneur. Les Fanatiques étaient-ils vraiment au courant de l'existence du tunnel et de son débouché sur l'île ? Peu importait la manière dont ils procédaient, que ce soit au travers du tunnel ou sur l'océan, les habitants de Xiland n'y avait vu que du feu !

Le général Stanford s'avança vers le gouverneur.

—Cela fait longtemps que ce problème devrait être éradiqué !dit-il en tenant le bocal de langues entre ses mains. Maintenant que nous savons où ils se cachent, ils ne feront pas long feu. Nous sommes bien supérieurs en nombre, et nous sommes armés !

—Nous ne pouvons pas risquer d'attaquer sans exfiltration préalable,dit le ministre Daryl en prenant part à la conversation.

—Nous sommes suffisamment nombreux, réitéra le général. Nous pouvons agir sur les deux fronts en même temps !

L'un comme l'autre attendirent la manifestation du gouverneur.

Travis fit irruption dans la pièce, le tirant hors de ses rêveries.

—Vous avez demandé à me voir monsieur ? demanda-t-il.

—Oui capitaine, répondit le gouverneur en passant un bras autour de lui.

Il l'invita à se positionner autour de la table puis donna la parole au général.

—Bien, commença le chef de guerre. Voilà comment je vois les choses.

Il plaça une épingle sur l'île de Xiland et une autre sur l'iceberg tropical de Corsiva.

—Partons du principe que le capitaine Travis a agit dans la discrétion la plus totale.

—Ce qui est le cas, affirma ce dernier.

—Et qu'aucun d'eux n'aura remarqué la disparition du bocal...

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