Chap XII : QUAND LA CITROUILLE DEVIENT LOUP

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Sitôt que nous arrivâmes à la maison avec ma mère, le vendredi des vacances, celle-ci fonça à l'étage préparer ses affaires et celles de mon père pour leur week-end en amoureux -ils fêtaient leur anniversaire de rencontre, vingt ans auparavant

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Sitôt que nous arrivâmes à la maison avec ma mère, le vendredi des vacances, celle-ci fonça à l'étage préparer ses affaires et celles de mon père pour leur week-end en amoureux -ils fêtaient leur anniversaire de rencontre, vingt ans auparavant. Une demi-heure après, mon père arriva du bureau et il la rejoingnit à l'étage. Même si j'étais en bas en train de jouer aux petits cheveaux avec Tim, je les entendis se "disputer" depuis leur chambre :

-Darling! S'écria mon père, tu ne vas pas enmener tout ça, ça ne rentrera jamais !

-Tu me déconcentres, je vais finir par oublier quelque chose ! Répliqua ma mère.

-Mais chérie... tu as déjà rempli deux sacs ! Continua mon père.

Finalement, après presque trois quarts d'heure passés à débattre du nombre de sacs, d'habits, etc... nos parents arrivèrent au pied des escaliers avec une petite valise et deux sacs gonflés. Puis ils vinrent nous rejoindre au salon mon frère et moi.

-À dans deux jours, fit mon père en nous embrassant. Tim, tu es sage et tu écoutes bien ta grande soeur, hein ? Recommanda-t-il, accroupi devant Tim.

-Claire, c'est toi l'adulte responsable ! Pas de fête surprise ou je ne sais quoi de ce genre, compris ? Dit ma mère.

-Mommy...bougrenai-je.

Tandis que mes parents chargeaient la voiture, je restai sur le perron en tenant mon frère par la main. Lorsque le monteur vrombit et que la voiture s'éloigna dans la rue, nous fîmes de grands "coucou" à nos parents auquels ma mère répondit, penchée par la vitre ouverte.

-Soyez sages ! Cria-t-elle, juste avant qu'ils ne disparaissent à l'angle de la rue.

Enfin la tranquilité pensai-je.

-Bon allez, it's time to shower ! Fis-je en attrapant Tim par la taille.

Le vendredi soir ainsi que la journée du samedi se passèrent très bien, je rivalisai d'imagination pour occuper mon petit frère débordant d'énergie: nous avions passé la matinée à cuisiner -quoi de mieux que de donner un emporte-pièce à un enfant et de le laisser découper des formes à sa guise- et j'avais eu droit à une séance "construction" en lego. En fin d'après-midi, j'avais prévu d'aller faire le tour du quartier comme le voulait la tradition d'Halloween.

Vers seize heures, Tim trépignait déjà d'impatience:

-Claire ! C'est quand qu'on y va ? N'arrêtait-il pas de me demander.

-Bientôt mais il faut que je te maquille avant !

Réaliser un squelette sur le visage de Tim ne fut pas une mince affaire. Il n'arrêtait pas de gesticuler et même avec un modèle trouvé sur internet, je galérai mais au bout du compte, je fus assez satisfaite du résultat.

Après avoir enfilé son costume, nous sortîmes pour aller à la chasse aux bonbons.

La plupart des habitants de Wicklow était des personnes âgées aussi elles se montrèrent plus que généreuses et le panier fut bien vite rempli. Par chance, je ne croisai ni Harry ni Aslinn. Je n'avais pas envie qu'ils me harcèlent encore pour aller à la fête.

-Alors comme je t'ai aidé pour ton déguisement, tu me dois la moitié de ton bulletin, fis-je à Tim en rentrant.

-Hé non ! C'est tout à moi ! Répliqua-t-il en s'enfournant des bonbons gélatineux dans la bouche.

-De toute façon tu n'as pas intérêt à tout manger ce soir, tu vas te rendre malade !

J'empoignai son seau orange avec une tête de citrouille et le cachai tandis que Tim allait se débarbouiller. Après avoir dîné, je montai le coucher et lui raconter une histoire mais je ne vis malheureusement pas les trésors -bonbons et chocolats entre autres- qu'il avait caché sous son lit. J'aurais dû...

Alors que je commençais à glisser dans les bras de Morphée, un bruit sec me tira de ma douce torpeur. Intriguée, je tendis l'oreille. Le bruit recommença une deuxième puis une troisième fois. Il me sembla que cela venait de ma fenêtre. Je me levai et allai me poster devant. D'autres bruits résonnèrent. C'était comme si quelque chose tapait contre mon volet. Mais qu'est-ce cela pouvait bien être ? Il devait être minuit passé, presque une heure. À peine eus-je allumé la lumière, qu'un long "OUHHH" se fit entendre. J'ouvris les volets et le spectacle que je vis me laissa muette de surprise.

Harry, vêtu d'un costume de citouille énorme -gonflé d'air comme ceux des sumos- était planté dans mon jardin, éclairé par la pleine lune et s'égosillait à imiter le hurlement d'un loup. Mes yeux s'agrandirent comme des soucoupes lorsque je vis Aslinn et Billy débouller de nulle part tandis qu'Harry continuait sa ridicule imitation. Aslinn le secouait par les épaules et Billy tentait de le tirer en arrière. Mais le jumeau Fitz -sûrement saoûl- s'élança en avant, laissant entre les mains du pauvre Billy une bâche orange fluo.

Mais quel imbécile ! C'était bien du Harry tout craché ! En colère je m'apprêtai à aller me recoucher quand j'entendis qu'on tambourinait à la porte. Alors que je sortis de ma chambre, Tim était debout devant sa porte, le teint pâle. Non mais quel crétin ! En plus d'ameuter tout le quartier, il avait réussi à effrayer mon frère.

-Claire...m'appela-t-il.

-Retourne au lit Tim, je reviens dans dix minutes, lui assurai-je sans pendre le temps de me tourner face à lui.

Sinon j'aurai vu ses moustaches de chocolats et sa tête, blanche comme un linge.

Je descsendis les marches quatre à quatre. En arrivant dans la cuisine, je vis Harry derrière la vitre qui tocait comme un dératé tout en criant :

-Claire ! Ouh ouh je suis là ! Attention au grand méchant loup !

J'ouvris la porte en essayant de l'empêcher de rentrer.

-Harry ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Bien qu'il ne soit pas très grand, Harry me poussa, son haleine empestait l'alccol et sa démarche était plus qu'hésitante.

-Oh Claire, ma poupée...fit-il en tendant les bras devant lui comme un zombie.

Je me décalai et Harry se prit la table de plein fouet, qui grinça sur le carrelage.

-Aïe, gémit-il moellement.

Au même moment, Billy et Aslinn débarquèrent, l'un en zombie et l'autre en faucheuse.

-Heu...salut Claire, fit celui-ci gêné.

-Il est complètement bouré ! Fis-je en désignant Harry vautré sur la table. Qu'est-ce qui vous a pris de venir chez moi ? Lançai-je en colère.

-En fait Harry a dit qu'il viendrait te voir, on a pensé qu'il plaisantait, commença Billy.

-Sauf qu'à un moment on ne le trouvait plus et, alors qu'on le cherchait, on l'a vu courrir dans la rue qui venait chez toi, finit Aslinn.

-Non mais vous imaginez !? Si mes parents avaient été là, ils m'auraient interdit de vous revoir ! M'écriai-je.

-Monsieur et Madame Claubert, je suis là ! Cria Harry, maintenant à genoux par terre.

-La ferme ! Répliqua Billy en se dirigeant vers lui.

-Claubert, c'est pas le nom d'un écrivain ? Demanda Harry, complètement déconecté.

-Mais faîtes le taire bon sang ! M'écriai-je furieuse.

Alors que les deux autres garçons l'aidaient à se relever, Harry se plia soudain en deux en gémissant:

-Les gars, ça va pas là...je... Son teint devint livide en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

-Vite vite, poussez le dehors !

Mais trop tard, malgré la vitesse de Billy et Aslinn, le contenu de l'estomac d'Harry se répandit avec une affreuse odeur au beau milieu de ma cuisine.

C'est ce moment là que choisit mon petit frère pour débarquer à son tour.

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A funny chapter, isn't it ? ;)

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