Chap XIV : FOR ME ?

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La première semaine des vacances fût placée sous le signe du travail

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La première semaine des vacances fût placée sous le signe du travail. Je m'étais fixé comme objectif de faire tous mes devoirs pour pouvoir consacrer la deuxième semaine aux révisions. Attention, n'allez pas croire que je travaillais du matin au soir sans pauses ! Me levant vers 10h, je n'avais guère le temps de travailler le matin. Je faisais mes devoirs plutôt l'après-midi, pendant deux heures. Presque tous les jours, vers la même heure, environ 9h, Aslinn m'envoyait un message. Au début, il ne comprenait pas pourquoi je ne lui répondais que vers 16h. Je lui avais donc expliqué mon petit planning à la suite de quoi il avait pris l'habitude de me «textoter» seulement en fin d'après-midi.

Le samedi suivant, il me demanda si je pouvais «faire une entorse à mon planning» et venir passer l'après-midi chez lui, pour l'aider dans sa soit-disant dissertation de philosophie. Je lui répondis que de toute façon mon planning s'arrêtait le vendredi et que, dans tous les cas, j'aurai pu faire une entorse pour lui.

For me ? Avait-il renvoyé avec un smiley aux joues rouges. Ça me touche... (suivit d'un smiley envoyant un bisou). Aslinn m'en envoyait de plus en plus ces temps-ci...

Lorsque je sonnai à sa porte, ce fût une belle jeune fille presque aussi grande que lui qui m'ouvrit. Elle avait les mêmes yeux bleus qu'Aslinn, ce qui me fit penser qu'elle devait sûrement être sa sœur, Kathleen.

-Bonjour ! Lança-t-elle gaiement en ouvrant grand la porte d'entrée.

-Bonjour ! Répondis-je à mon tour. Je suis...

-Oh, je sais qui tu es, Claire, me coupa-t-elle en me fixant dans les yeux.

Puis elle continua :

-Je suis Kathleen, la sœur d' Aslinn mais je pense qu'il t'a déjà parlé de moi tout comme il m'a déjà parlé de toi...fit-elle avec un sourire malicieux.

Sur le moment, je ne sus quoi répondre, c'est pourquoi je me contentai d'afficher un grand sourire.

-Il t'attend en haut, fit Kathleen en désignant l'escalier du bras. Deuxième porte à gauche, m'indiqua-t-elle.

-Merci, la remerciai-je.

Pourquoi Aslinn ne m'attendait-il pas dans son salon comme d'habitude lorsque nous devions réviser ? Étonnée, j'enlevai mes converses rouges au pied de l'escalier puis je gravis les marches lentement.

Je poussai légèrement la porte qui grinça puis je sentis que quelqu'un l'empoignait de l'autre côté pour la tirer brusquement.

-Claire ! M'accueillit Aslinn.

Je fus prise de court par la surprise. Aslinn avait disposé des dizaines de bougies partout, sur sa table de chevet, sur le rebord de la fenêtre et même quelques unes éparpillées par terre. Alors que je me tournai face à lui, je m'aperçus qu'il portait une chemise blanche et un pantalon noir élégant.

-Je t'avais dit que je me rattraperais...fit-il en souriant de toutes ses dents.

J'étais totalement perturbée. Je ne savais pas quoi lui répondre. Tout ça ? Pour moi ? Mais pourquoi ? Certes son attention était plus que touchante mais...nous n'étions pas en couple ! Ce n'était pas la saint valentin !

Voyant que je restais muette, le sourire d'Aslinn s'effaça et il laissa ses bras retomber le long de son corps. J'étais horriblement gênée. Je l'avais blessé. Il pensait me faire plaisir et maintenant il devait croire que cela ne me plaisait pas du tout. Je sentis le rouge me monter aux joues.

-Aslinn, je...heu, comment dire, commençai-je.

-Laisse tomber, j'ai compris. Je me doutais bien que ça faisait un peu trop... fit-il, l'air dépité.

Je tirai une mèche de cheveux de ma queue de cheval que je commençai à tortiller entre mes doigts. Il fallait que je dise quelque chose ! Je ne pouvais pas rester là comme ça, muette et immobile comme une plante verte !

-Aslinn écoute, hum, c'est vraiment trop mignon tout ça mais...c'est un peu...

Aslinn avait relevé la tête et était suspendu à mes lèvres.

-C'est un peu trop prématuré, réussis-je à articuler.

Un éclair passa dans les yeux bleus d'Aslinn. Je compris qu'il avait saisi mon message. Je me sentis libérée d'un poids. Pendant un moment aucun de nous ne dit un mot. Cette fois-ci, c'est moi qui décidai de rompre la glace.

-On va se balader ? Proposai-je. J'avais envie de sortir et de respirer un grand coup. A vrai dire, les senteurs libérées par les bougies odorantes commençaient à me monter à la tête.

-Et ma philo ? Demanda-t-il, l'air innocent.

-Aslinn... Mme Hopskins ne nous a pas donné de disert' à faire pendant les vacances, soupirai-je.

Il sourit tout en me pinçant gentiment par la taille. Je répondis en lui envoyant mon coude entre les côtes puis je fis demi-tour en courant vers les escaliers. Aslinn me rattrapa et je sentis sa main agripper ma queue de cheval. Je continuai à courir, libérant ainsi mes cheveux qui tombèrent en cascade dans mon dos.

Il était près de 19h lorsque j'arrivai chez moi.

-Hello, Daddy ! Lançai-je à mon père qui était dans le salon, occupé à jouer aux dames avec Tim.

Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais d'humeur extrêmement légère ce soir là. Une fois dans ma chambre, je sautai et m'étalai sur mon lit. Je cherchai dans mes playlists et trouvai finalement la chanson qui était en parfait accord avec mon état d'esprit à ce moment là. Il s'avéra que ce fût une chanson tirée d'un fameux dessin animé où l'ogre vert finit par se marier et a trois petits triplés avec une ogresse ensorcelée (pour les curieux, il s'agit de la chanson du générique de fin de Shrek, le troisième). Mon téléphone vibra et c'est sans surprise que je constatai qu'il s'agissait d'un sms d'Aslinn.

Si tu savais qu'on n'avait pas de disert à rendre, pourquoi tu es venue alors ? (émogis avec lunette de soleil-mode-inspecteur).

Aïe ! Je savais qu'Aslinn allait me poser cette question, j'avais d'ailleurs été étonnée qu'il ne le fasse pas cette après-midi. Mon téléphone vibra à nouveau :

Là tu es en train de rougir...hihihi:DDD

Grrhrhrhrh... Tu m'énerves....

Je ne trouvai rien de mieux à renvoyer car sur le moment, oui, il m'énervait !

J'ai ma petite idée... envoya-t-il après quelques secondes.

La conversation se finit à coup de longs messages d'émogis. Tout en restant appuyé sur les touches, je ne pouvais m'empêcher de rigoler toute seule.

Tim, qui devait m'espionner depuis un petit moment caché derrière la porte comme il le faisait souvent, passa sa petite bouille à travers la porte entrebâillée puis murmura en me fixant :

-Toi aussi tu es bizarre...

Un joli triangleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant