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Je suis à un dîner de famille avec mes parents. Je n'aime pas ça. En plus c'est pour mon anniversaire.
-Bon alors. Syrielle. Est-ce que vous souhaitez vos cadeaux maintenant? Me demande mère.
-Non. Attends. Lui dit père. J'aimerais que vous nous parliez de l'université d'abord. Me demande père.
-Pourquoi?
-J'aimerais savoir où en est ma fille dans ses études. Vous prendrez ma suite plus tard.
-Pourquoi moi? Jason est...
-Jason déshonore ma famille.
-Eh! C'est aussi notre fils. Lui dit ma mère.
-Notre fils? Ce... enfin...
Mon père est homophobe et mon frère est homosexuel. Là il cherche ses mots pour paraître le moins homophobe possible.
-Alors? Qu'est-ce qu'il est mon frère? Demandé-je. Qu'est-ce qu'il a de moins que moi?
-Rien. Alors? Vos études?
-Je vais à l'université. Dis-je.
-Et qu'apprenez-vous?
-J'apprends des trucs sur les nouvelles technologies. Dis-je en soufflant.
-Allez mon chéri. Arrêtes. Tu vois bien que ta fille est fatiguée par l'université. Laisse la décompresser un peu. Lui dit mère.
-Vous n'avez pas de stage à faire? Me demande-t-il.
-Si. Dis-je.
-Est-ce que vous souhaitez le faire dans mon...
-Honnêtement je n'ai pas trouvé alors oui. Le coupé-je. Je veux bien le faire avec vous.
Ça va me faire chier mais bon. Je dois faire un stage et écrire tout ce que j'ai fait, ce que j'ai appris en plus, un témoignage de la personne qui s'occupera de moi aussi. Enfin plein de trucs quoi. Ça me saoule déjà mais bon je veux que mon père soit fier de moi.
-Bon. Allez. Vite le cadeau et au dodo! Demain vous rentrez à Paris, vous partirez à 9h.
-Mère. Il est seulement 21h00. Lui dis-je.
-Il est déjà très tard. Vous devez vous reposer. Vous êtes encore un bébé.
-Mère j'ai 25 ans aujourd'hui.
-Votre mère a raison. Me dit père.
-Oui père...
-Allez. Ouvrez vos cadeaux.

J'ouvre une boite que ma mère me tend. J'y découvre une paire d'escarpin couleur chair avec une bride couverte de diamants au niveau de la cheville.
-Ce sont de vrais diamants Syrielle. Me dit mère.
-Mère. Qui serait assez idiot pour porter des diamants à ses escarpins?
-Vous n'aurez qu'à les mettre pour votre stage. Me dit père.
-Bien...
-Allez-y, ouvrez vos autres cadeaux.
-Où?
-Agnès? L'appelle père.
-Oui monsieur?
-Veuillez apporter les autres cadeaux d'anniversaire de ma fille.
-Bien-sûr monsieur.

Agnès arrive avec plusieurs cintres dans les mains. Il y a des vêtements dans de grands sacs noirs. Elle fait plusieurs aller-retour comme ça. Si bien qu'à la fin il y a une vingtaine de cintres sur le canapé.
-Vous pouvez les ouvrir Syrielle. En revanche, dans une demi-heure vous serez au lit. D'accord?
-Oui mère. Soufflé-je.
-Ne soufflez pas.
-Excusez moi mère.
J'ouvre tous les protèges vêtements et découvre à chaque fois une robe ou une tenue qui comprend une jupe accompagnée de sacs à main.
-Comme cela vous pourrez peut-être mettre de nouveaux vêtement chaque jours. Cela fait deux fois que je vous vois avec cette robe blanche, ces escarpins rose pâle et cette pochette assortie aux escarpins. Pour qui prenez-vous notre famille enfin? Vous pouvez vous habiller tous les jours de façons différentes.
-Excusez-moi. Dis-je. Mais j'aime beaucoup cette tenue.
-Je ne veux rien savoir! Allez dans votre chambre! Me dit père.
Je vais dans ma chambre telle une petite fille soumise aux ordres de son père.

Je prends le bain qu'Agnès m'a préparé. La pauvre. Comment fait-elle pour supporter mes parents tous les jours? Agnès est la servante de la maison de mes parents. Elle a une quarentaine d'année à peu près. Brune au carré ondulé, les yeux noisettes. Elle est extrêmement gentille. Quand à mon père, il est grand, chauve, il a un costume et une cravate différente chaque jour. Les yeux bleus. Ma mère, elle, a les cheveux longs blonds et les yeux verts. Elle porte un tailleur différent chaque jour. Je ne comprends pas cette manie de vouloir changer de vêtements chaque jour sans ne jamais remettre la tenue une autre journée. Ça m'insupporte.
Je lave mon corps avec l'éponge savonneuse. Il y a quelques avantages à être bourrée de fric. Je suis très populaire, enfin c'est peut-être car mon père a financé toutes la technologie dont dispose l'université. Mais j'ai un garde du corps, une gouvernante, un chauffeur. L'inconvénient est que je suis une fille à papa. Je veux tout faire pour qu'il soit fier de moi. Mais honnêtement je n'ai pas envie de prendre sa suite. Puis je ne sors jamais le soir car ma mère m'appelle tous les jours et on reste longtemps en facetime. Ma mère je l'adore mais j'aimerais l'appeler maman. Pour l'appeler je ne dis que "mère". C'est exactement pareil pour mon père. J'ai tout ce que je veux depuis toute petite et ce n'est pas ce que je veux. Ce que j'aimerais surtout c'est être libre et avoir des limites. Je veux être libre. J'aimerais que les gens m'aiment pour ce que je suis et non pour mon argent.

Je sors de la baignoire et pense à mon frère qui est resté en France. Jason ne veut plus voir mes parents homophobes pour la simple raison qu'ils sont... homophobe et lui, gay. Je me sèche le corps et je vais dans la chambre. Sur mon lit je trouve une chemise de nuit en soie. Je l'enfile et me sens affreusement vieille dedans. Elle est rose avec de la dentelle noire au niveau du décolleté. Je soupire en me demandant combien tout ça a pu coûter.
Je décide de me coucher dans mon grand lit king-size. Je me couche confortablement dans les draps blancs et je vais sur les réseaux sociaux. Je parle avec ma meilleure amie.

De Camille:

"Coucou! Comment ça va?"

À Camille:

"J'ai hâte de rentrer..."

De Camille:

"T'as eu quoi comme cadeaux?"

À Camille:

"Une nouvelle paire d'escarpin avec 20 tenues différentes... merci de me tutoyer. Je n'en peux plus"

De Camille:

"Ça te dit on sort demain soir?"

À Camille:

"Je sais pas... Ma mère appellera sûrement dans la soirée et je dois lui parler le soir"

De Camille:

"Tu l'appelles avant la soirée et t'auras qu'à lui dire que tu vas te coucher car t'as du mal avec le décalage horaires. Allez bébé. C'est soirée mousse dans la boite pas loin de chez toi."

À Camille:

"J'aime pas sortir le soir."

De Camille:

"T'es jamais sorti de chez toi le soir."

J'arrête car je sais que j'aurai jamais le dernier mot avec elle.
Je pose mon téléphone et ferme les yeux.

Lui Et Sa FilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant